« On pousse ça vers en avant », résume simplement le maire des Éboulements, Pierre Tremblay. Tout comme son confrère de L’Isle-aux-Coudres, l’élu charlevoisien se dit déçu de la décision de la Société de traversiers du Québec.
Ni reconstruits ni déplacés : les deux quais qui accueillent les traversiers reliant Saint-Joseph-de-la-Rive et L’Isle-aux-Coudres seront finalement rénovés, a indiqué la Société d’État par voie de communiqué, vendredi.
Dans son annonce, la STQ explique avoir pris cette décision devant des estimations de coût atteignant le milliard de $ et pour assurer la fiabilité du service.
En choisissant la rénovation à la reconstruction, on espère donner quelques années de vie utile de plus aux quais à prix modique, sans bouleverser les horaires des traversées.
« Le côté est de notre quai était déjà prioritaire », insiste M. Tremblay, rappelant les affaissements mineurs des dernières années. « Il y a des endroits où on ne peut toujours pas se stationner », souligne-t-il.
« Notre quai est désuet [...] et on repousse sa reconstruction à plus tard. »
— Pierre Tremblay, maire des Éboulements
À quelques kilomètres de là, le maire de L’Isle-aux-Coudres se dit lui aussi plus que déçu de la STQ, pour qui il a travaillé plus de 20 ans. « On remet encore des millions pour pelleter par en avant », souffle Chrystian Dufour, rejoint alors qu’il se trouvait justement sur le traversier.
En plus de reléguer à demain la reconstruction des quais, la STQ met également sur pause sa réflexion sur le déplacement du quai de Saint-Joseph-de-la-Rive.
La STQ recommencera à y penser en 2026, lors de la « reprise du dossier d’opportunité ».
Le projet, caressé par les insulaires qui rêvent d’une desserte plus courte et accessible, permettrait de relier L’Isle-aux-Coudres à la rive nord du Saint-Laurent en 15 minutes, plutôt que 45, estime le maire. La traverse serait déplacée à Cap-au-Diable, près de Baie-Saint-Paul.
À lire aussi
Mais ce ne sera pas pour demain. Chrystian Dufour s’exaspère de voir les études arrêtées jusqu’en 2026. « Ils vont être obligés de recommencer dans deux ans et demi, et il n’y aura rien qui va se faire avant 10 ans », prédit-il, découragé.
« Mais nous, si rien n’a changé dans 10 ans, on va perdre 20 % de notre population », s’alarme le maire de la communauté insulaire.
Une annonce « garrochée »
Les deux élus sont aussi énervés par la façon dont le report du projet de reconstruction leur a été annoncé.
Depuis des mois, les maires de L’Isle-aux-Coudres et des Éboulements demandent des comptes à la Société.
« Mais on ne nous disait rien, juste que ça avance », explique Pierre Tremblay, qui avait encore pressé la STQ à ce propos dans les dernières semaines.
La décision a finalement été annoncée par voie de communiqué, vendredi, en après-midi.
Tout comme la population, les décideurs l’ont appris dans les médias.
« J’ai été très surpris de la manière cavalière qu’ils nous ont annoncés ça, alors que c’était silence radio depuis trois ou quatre mois même si on posait des questions, témoigne Chrystian Dufour. Le pire, c’est que la décision a l’air finale, qu’on ne peut pas en discuter. »
« On nous a garroché ça dans un communiqué du vendredi, sans nous en parler ou nous tenir au courant. »
— Chrystian Dufour, maire de L'Isle-aux-Coudres
Les élus ont d’ailleurs tous deux confié au Soleil ne pas être certains d’avoir bien compris le communiqué de la STQ. « On nous annonce ça, mais on a plein de questions et pas beaucoup de réponses », conclut Pierre Tremblay.
La Société des Traversiers du Québec « pellette par en avant » dans Charlevoix - Le Soleil
Read More
No comments:
Post a Comment