Un autre projet d'éoliennes est interrompu au Québec par manque de temps pour l'étudier. Hydromega a annoncé, lundi soir, qu'elle suspend son projet de 14 éoliennes à Salaberry-de-Valleyfield.
Dans un reportage diffusé le 14 août, des citoyens se plaignaient d'avoir été avisés en plein mois de juillet du projet prévu en arrière de chez eux. Les éoliennes de 205 mètres de haut, avec les pales, auraient été les plus hautes jamais érigées au Québec.
Le maire de Salaberry-de-Valleyfield et le promoteur lui-même déploraient de devoir bousculer les citoyens pour déposer le projet dans les délais fixés par Hydro-Québec en mars dernier, avec pour échéance de l'appel d'offres le 12 septembre.
Dans un courriel reçu par Radio-Canada, Hydromega annonce qu'elle n'a d'autre choix que de suspendre son projet.
Nous croyons souhaitable de marquer une pause afin de nous laisser le temps nécessaire pour entretenir de plus amples échanges avec la communauté et définir une réelle acceptabilité sociale pour le projet.
Ce n'est pas la première fois qu'un projet d'éoliennes est mis de côté par manque de temps pour l'étudier. Le mois dernier, la MRC de Nicolet-Yamaska, dans le Centre-du-Québec, a jugé les délais trop courts
, d'ici le 12 septembre, et a passé son tour.
Une séance du conseil municipal mouvementée
Le 15 août, lors de la séance du conseil municipal de Salaberry-de-Valleyfield, des dizaines de citoyens avaient rempli la salle pour convaincre les élus de se donner plus de temps de réflexion avant d'accepter le projet.
Des dizaines de citoyens avaient bruyamment montré leur mécontentement aux élus de Salaberry-de-Valleyfield, lors du conseil municipal du 15 août.
Photo : Radio-Canada / Youtube
On a un gun sur la tempe
, avait dit l'un d'eux, en s'adressant au maire Miguel Lemieux. Ce dernier, favorable au projet sur le principe, avait admis se trouver face à un casse-tête
et il a promis de ne pas prendre de décision irréversible
.
Dans son courriel, Hydromega écrit qu'à la lumière des rencontres d’information tenues auprès de la population, des échanges lors du conseil municipal du 15 août dernier, ainsi que des commentaires qui nous ont été formulés par les représentants de la Ville, nous constatons que plusieurs citoyens et citoyennes, de même que les élus, souhaitent obtenir davantage d’information et se sentent pressés par l’échéancier serré de l’appel d’offres
.
Cédric Lascombe, vice-président du développement et des investissements chez Hydroméga
Photo : Radio-Canada / Thomas Gerbet
L'entreprise rappelle que jamais Hydro-Québec n'a imposé un appel d'offres pour de l'énergie éolienne avec des délais aussi courts.
Le gouvernement Legault a réalisé, l'an dernier, que le Québec risquait de manquer de puissance électrique d'ici quelques années. Hydro-Québec anticipe la fin des surplus dès 2027. Depuis, une course contre la montre s'est enclenchée.
Hydro-Québec a défendu l'échéancier de son appel d'offres, qu'elle juge réaliste
, et a encouragé les promoteurs à attendre un prochain appel d'offres éolien s'ils manquent de temps. L'acceptabilité sociale des projets est une condition établie par la société d'État et par le gouvernement Legault pour donner son approbation.
Les 10 zones choisies par Hydro-Québec pour l'appel d'offres du 12 septembre. Les projets retenus devront être mis en service en 2027, 2028 et 2029.
Photo : Hydro-Québec
Nous demeurons convaincus de la pertinence de ce projet, écrit Hydromega, dans son courriel. Autant pour répondre aux besoins énergétiques du Québec que pour offrir des retombées structurantes à la municipalité de Salaberry-de-Valleyfield.
Il n'a pas été possible d'obtenir une réaction de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield pour le moment.
Hydromega a deux autres projets au Québec en vue de l'appel d'offres du 12 septembre, un dans la région de Beauharnois, en Montérégie, et un dans la région de Baie-Comeau, sur la Côte-Nord.
Le projet d'éoliennes géantes est suspendu à Salaberry-de-Valleyfield - Radio-Canada.ca
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