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Sunday, November 14, 2021

Décarboner le transport lourd : « C'est maintenant ou jamais! » - Radio-Canada.ca

Toutefois, une bataille technologique se dessine pour éliminer le carbone émis dans l’atmosphère par le transport lourd. D’autres voies que les batteries sont aussi envisagées. Plusieurs compagnies comme Toyota, Daimler ou Nikola Motor misent plutôt sur l’hydrogène.

Des prototypes sont en cours d’élaboration et des modèles commencent aussi à être commercialisés. C’est sur cette technologie que la ville allemande de Fribourg-en-Brisgau a décidé de miser quand elle a voulu acquérir de nouvelles bennes à ordures.

Une piste cyclable et une voie automobile se côtoient.

Fribourg-en-Brisgau est l’un des berceaux du mouvement écologiste allemand.Photo : Radio-Canada / Janic Tremblay

Je pense que l’hydrogène est vraiment la meilleure option disponible en ce moment, déclare le directeur de projet au service de gestion des déchets de la Ville, Moritz Trautmann. Il a été séduit par cette technologie qui ne produit que de la vapeur d’eau.

Il faut dire que Fribourg-en-Brisgau est l’un des berceaux du mouvement écologiste allemand. Une ville réputée pour ses choix environnementaux. On nous appelle la ville verte. Notamment en raison de nos choix liés aux émissions de CO2 et de notre gestion des matières résiduelles. Au centre-ville, il y a des pistes cyclables très fréquentées partout. De nombreux espaces publics sont réservés aux piétons. L’efficacité énergétique est un thème récurrent dans l’affichage public. Les voitures vertes semblent aussi très prisées.

Fribourg-en-Brisgau veut réduire ses émissions de GES de 50 % d’ici 2030. C’est notamment pour cette raison qu’elle a acheté deux bennes à ordure à l’hydrogène au coût astronomique de 1,2 million de dollars chacune.

Le technicien Thomas Ehrenfelder et Moritz Trautmann posent face à l’une des bennes à l’hydrogène acquises par la Ville de Fribourg-en-Brisgau.

Le technicien Thomas Ehrenfelder et Moritz Trautmann posent face à l’une des bennes à l’hydrogène acquises par la Ville de Fribourg-en-Brisgau.Photo : Radio-Canada / Janic Tremblay

Il faut que l’on fasse quelque chose pour le climat. Même si cela coûte plus cher. Cela dit, ce ne sont pas les citoyens de la ville qui paient pour ça. Nous n’en aurions pas les moyens. Le gouvernement central assume 90 % des coûts supplémentaires par rapport à un camion au diesel traditionnel, explique Moritz Trautmann. Il ajoute que le choix de l’hydrogène s’est imposé naturellement pour Fribourg-en-Brisgau.

L’hydrogène est un très bon choix pour les véhicules lourds. Premièrement, on peut se contenter de petites batteries couplées au système à hydrogène. C’est beaucoup moins lourd et plus efficace que les batteries des véhicules électriques, explique Moritz Trautmann. Il y a aussi la centralisation des stations de recharge. On n’a pas besoin de multiplier les chargeurs comme pour les véhicules électriques. Il suffit de se rendre dans une station-service pour faire le plein.

Portrait de Moritz Trautmann.

Moritz Trautmann, directeur de projet au service de gestion des déchets de Fribourg-en-BrisgauPhoto : Radio-Canada / Janic Tremblay

Moritz ajoute par ailleurs que l’hydrogène présente un autre énorme avantage. Les électrolyseurs qui servent à la produire peuvent fonctionner avec l’énergie du vent et du soleil. En produisant de l’hydrogène, on se trouve donc à stocker l’énergie issue de sources renouvelables.

Chaque véhicule rejette 32 tonnes de CO2 de moins par an que son équivalent à moteur diesel. C’est une façon très efficace de décarboner. En plus, les petites batteries coûtent moins cher à produire et taxent moins l’environnement que celles d’un véhicule purement électrique. Sauf qu’en ce moment au quotidien, le choix de l’hydrogène peut aussi causer quelques maux de tête à ses adeptes.

Presque tout est à faire pour ce qui est des infrastructures. C’est très compliqué de se procurer de l’hydrogène, car les stations de remplissage sont encore très rares, selon Moritz Trautmann. Il raconte qu’en ce moment, la station la plus proche est située à une soixantaine de kilomètres de la ville. Cela signifie donc 120 kilomètres de route chaque fois qu’il faut aller faire le plein.

Zone piétonne à Fribourg-en-Brisgau.

Les piétons côtoient les transports collectifs sur certaines artères à Fribourg-en-Brisgau.Photo : Radio-Canada / Janic Tremblay

Il faut donc utiliser l’hydrogène avec parcimonie et s’en remettre aux batteries du système hybride aussi souvent que possible. Des batteries qu’il faut aussi recharger à l’électricité tous les jours. En ce moment, ces contraintes réduisent la disponibilité des camions de 10 à 20 pour cent par rapport à une benne traditionnelle au diesel. Mais comme nous aurons une station de remplissage dans la ville l’an prochain, cela devrait régler le problème, ajoute Moritz.

D’ici 2024, la Ville prévoit encore acheter une douzaine de bennes à ordures à l’hydrogène. Un investissement supplémentaire de près de 20 millions de dollars canadiens. Pour Moritz Trautmann, il faut aller de l’avant dès maintenant. Même si des doutes subsistent quant à la technologie qui s’imposera au bout du compte…

On ne sait pas ce qui va se passer à l'avenir. Peut-être que les batteries finiront par s’imposer, précise Moritz Trautmann. Cependant, l’hydrogène fonctionne maintenant pour nos besoins. Il ne s’agit pas d’hypothèses d’avenir. C’est possible maintenant! Il me semble assez hasardeux d’attendre une éventuelle meilleure solution promise par la science un jour.

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