Des garagistes sont submergés par les demandes de dépannage de touristes partis en vacances au volant d’un véhicule récréatif sans en connaître les rouages.
« Avec la pandémie, les gens ont acheté des vieux motorisés plus ou moins en bonne condition et ont pris la route avec ça », soupire Sylvain Vezeau, propriétaire d’Atelier mécanique 2000, à Saint-Jérôme, dans les Laurentides.
Le spécialiste des véhicules récréatifs (VR) n’a jamais été aussi occupé que cet été, où plusieurs Québécois privés de voyages à l’international ont redécouvert les attraits de leur province au volant d’un VR.
« Un VR, ça a du 110 volts, du 12 volts, de l’air climatisé, du propane, du gaz, une génératrice, de la mécanique... Autrement dit, plein de choses qui peuvent flancher », rappelle le mécanicien d’expérience.
CAA-Québec recense d’ailleurs une forte hausse des demandes de dépannage pour des véhicules de plus de 3000 kg dans les régions touristiques. Deux fois plus de membres ont appelé à l’aide pour un pépin en Estrie ou dans les Laurentides en 2021, comparé à 2019, tandis que la hausse en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine atteint 177 %.
« Il n’y a pas beaucoup de vieilles Westfalia qui viennent aux Îles sans que ça finisse par un remorquage », lance avec un grand rire Léon Lapierre, le seul à leur offrir l’assistance routière sur l’archipel.
Selon lui, si tentes-roulottes, fourgonnettes aménagées et autres véhicules récréatifs sont si communs dans la région, c’est parce que l’offre d’hébergement est insuffisante.
« Tous les campings sont pleins, alors les gens essaient d’aller sur le bord des plages », illustre M. Lapierre, habitué de remorquer des véhicules enlisés dans le sable jusqu’aux essieux.
Ce genre de scène se répète aussi sur la Côte-Nord, où les campeurs ont pris d’assaut la route 138 et les magnifiques plages de la Minganie.
En plus de gérer les nombreux enlisements, Dominique Boudreau doit souvent remplacer les lames de ressort des véhicules qui traînent une roulotte.
« Le monde roule trop vite dans les travaux », s’exclame le propriétaire d’un service mécanique à Havre-Saint-Pierre.
« Même si c’est le même permis de conduire, ça ne veut pas dire que c’est la même conduite », rappelle Andrée-Ann Déry, porte-parole de CAA-Québec, aux « cowboys » de la route.
Dans tous les cas, les garagistes consultés par Le Journal sont unanimes : une inspection avant un long voyage est absolument essentielle.
« On en voit beaucoup qui passent devant notre commerce et qui, visiblement, n’ont pas fait la maintenance avant de partir. On se dit “ça, c’est un client potentiel !” » note Maxime Poulin, du garage Poulin de Rivière-au-Tonnerre, sur la Côte-Nord.
► Selon la SAAQ, environ 2500 motorisés et 15 000 roulottes de plus ont été immatriculés au Québec depuis 2019.
-Avant d’acheter un VR ou une roulotte, faire inspecter autant la mécanique que l’intérieur de l’habitacle.
-Même conseil avant de partir, faire inspecter le véhicule par un mécanicien de confiance. « Tu t’enlignes pour l’aventure, tu t’en vas pas à l’épicerie à trois coins de rue », rappelle le remorqueur Maxime Poulin.
-Identifier les ateliers mécaniques, les stations-service et les endroits pour vidanger, en chemin et à destination.
-Bien préparer son itinéraire, en considérant que certaines routes ne conviennent pas aux VR.
-Ajuster sa conduite à un véhicule plus lourd.
Les garagistes débordés par des touristes insouciants - TVA Nouvelles
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