Au moins une centaine d’opposants à l’instauration d’un passeport sanitaire ont manifesté bruyamment hier soir devant un restaurant à Québec où la mesure sanitaire était mise à l’essai pour une seconde journée. Certains brandissaient une étoile jaune, ce qui a choqué la communauté juive.
S’ils n’étaient qu’une poignée à montrer leur mécontentement devant La Cage – Brasserie sportive, à Lebourgneuf mercredi, les opposants aux mesures sanitaires avaient lancé une invitation à venir manifester à 17 h hier.
Une des figures de proue du mouvement, François Amalega, qui avait perturbé le point de presse du ministre de la Santé Christian Dubé plus tôt cette semaine, a été ovationnée à son arrivée, avant de demander d’entrer dans le restaurant. Les gardiens de sécurité ont refusé.
Photo Agence QMI, Marc Vallières
Certains manifestants avaient en main des pancartes affichant « ségrégation » et d’autres des pancartes en forme d’étoiles jaunes, rappelant le symbole des victimes juives durant la Seconde Guerre mondiale.
« La communauté juive est choquée par le comportement de certains manifestants », a affirmé Peter Subissati, directeur associé au Centre consultatif des relations juives et israéliennes, dont le siège social est à Montréal.
« Tout le monde a le droit à son opinion, mais le fait de faire des parallèles avec la Shoah en utilisant des symboles tels que l’étoile de David est odieux et blessant envers les survivants de ce chapitre aussi noir dans l’histoire de l’humanité. »
Photo Agence QMI, Marc Vallières
Méfait sur un véhicule de média
Malgré l’atmosphère parfois tendue, le tout s’est déroulé sans débordements majeurs. Le Service de police de la Ville de Québec n’a donné aucun constat d’infraction. Un véhicule médiatique a été la cible d’un méfait, soit une crevaison de pneu.
Au-delà de certains discours plus radicaux, une des revendications exprimées était un débat public sur le passeport sanitaire.
Pour Roxane Borgès Da Silva, professeur à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, la mesure à l’essai actuellement et qui doit s’étendre à tout le Québec le 1er septembre, est nécessaire avec la recrudescence du variant Delta.
« Mettre en place un passeport vaccinal, c’est aussi pour protéger les non-vaccinés. Ça leur permettrait de ne pas se retrouver dans des espaces clos à fort achalandage où le potentiel de contamination est plus élevé », explique l’experte.
« Il faut que les gens comprennent que c’est vraiment pour les protéger, que ce n’est pas du tout punitif ou coercitif. »
Bruyante manifestation à Québec devant un restaurant qui essaie le passeport vaccinal - Le Journal de Québec
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