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Monday, June 28, 2021

Retour au travail chez Exceldor : les employés divisés - Radio-Canada.ca

Des poulets abattus sur une chaîne de transformation.

Si le conflit chez Exceldor a divisé l'opinion publique, le règlement, lui, divise les employés de l'abattoir.

Photo : iStock

Radio-Canada

L'heure est au bilan pour les 550 employés de l'abattoir d'Exceldor à Saint-Anselme, au sud de Québec, qui rentrent au travail ce matin après plus d'un mois passé au piquet de grève.

Si le conflit, très médiatisé en raison du gaspillage alimentaire qu'il a provoqué, a fractionné l'opinion publique, l'entente entre le syndicat et l'entreprise, approuvée à majorité samedi, elle, divise les travailleurs.

C'est mixte, a raconté Richard Mercier, employé à l'emballage et délégué syndical au micro de Tout un matin lundi, quelques instants avant le début de son quart de travail, son premier en 36 jours.

J'ai déjà croisé quelques-uns de mes collègues et il y en a qui en ont encore pas mal sur le cœur, ajoute-t-il. Ce n'était pas unanime lors du vote. Ç'a été partagé. Il y a beaucoup de mes collègues qui sont encore mécontents ce matin.

66 % des employés de l'usine ont voté en faveur de l'hypothèse de règlement proposée la semaine dernière par la médiatrice spéciale affectée au dossier. L'entente prévoit des augmentations de salaire moins importantes que celles qui étaient demandées, principal point d'achoppement des négociations. La compagnie avait quant à elle déjà fait savoir que la proposition lui semblait satisfaisante.

C'est partagé. Je m'y attendais. Beaucoup de gens ne sont pas satisfaits, d'autres le sont... C'est mixte.

Une citation de :Richard Mercier, employé de l'abattoir et délégué syndical

L'ambiance risque d'être tendue pour une certaine période, anticipe Richard Mercier. Il prévoit des divisions importantes entre les employés selon leur avis sur le règlement.

Il craint également que certains choisissent tout simplement de quitter leur poste et de chercher du travail ailleurs. Et le contexte de pénurie de main-d'œuvre un peu partout dans la province ne fait qu'intensifier cette crainte.

Si M. Mercier s'est dit parfois amer devant les critiques de la grève dans l'opinion publique, il se réjouit tout de même que l'attention portée au conflit ait fait prendre conscience à plusieurs de l'âpreté du métier en abattoir. Un métier difficile, selon lui, qui évoque des conditions de travail peu enviables et des risques de blessures fréquents.

Les gens ne réalisent pas tous les facteurs qui entrent en ligne de compte dans notre travail. Mais à mesure où le conflit avançait, j'ai pu constater que l'opinion publique changeait. Les gens en ont appris beaucoup plus sur ce qu'on fait ici, dit-il

Il rappelle que, pandémie ou pas, l'abattoir n'a jamais cessé ses activités. Quand la pandémie a frappé le Québec et qu'une grande partie s'est placée en confinement, pour nous, dans notre domaine, ce n'était pas une option, souligne Richard Mercier.

On a dû être au travail tous les jours pour assurer la chaîne d'approvisionnement autant pour les restaurants que les épiceries, ajoute-t-il. Et ce, même quand la COVID-19 a frappé directement l'abattoir en novembre dernier et que 130 de ses travailleurs ont été infectés.

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