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Tuesday, May 25, 2021

Facebook rémunérera des médias canadiens pour leur contenu - Radio-Canada.ca

Une personne écrit un message Facebook sur son cellulaire.

Facebook s'est entendue avec 14 médias canadiens pour le projet pilote.

Photo : Associated Press / Wilfredo Lee

Kassandra Nadeau-Lamarche

Le géant Facebook paiera bientôt certains médias canadiens pour le partage d’une partie de leur contenu. Ceux qui toucheront des sommes poussent un soupir de soulagement, car ils estiment perdre une grande part de leurs revenus aux mains des géants du web.

C’est à travers l’initiative News Innovation Test (test d’innovation dans l’actualité) que Facebook compte mettre au point une nouvelle approche de partage de l’actualité canadienne. Le géant dit vouloir ainsi promouvoir un écosystème d'actualités sain et favoriser le journalisme rigoureux de qualité.

La liste des 14 médias avec lesquels Facebook a conclu l’entente est composée d’une variété de publications anglophones et francophones d’un peu partout au pays. Le Devoir, ainsi que la Coopérative nationale de l’information indépendante (Le Soleil, Le Nouvelliste, La Tribune, Le Droit, Le Quotidien et La Voix de l’Est) en font partie.

Pour le directeur général du journal Le Soleil, Gilles Carignan, il est devenu nécessaire d’assurer un partage plus équitable des revenus publicitaires. Dans le modèle numérique, on voit qu'il y a quelque chose qui est cassé dans le système parce que les revenus vont dans les mains de deux joueurs, déplore-t-il.

Salle des nouvelles, journal Le Soleil.

La Coopérative nationale de l’information indépendante, dont fait partie le quotidien Le Soleil, fait partie des médias inclus.

Photo : Radio-Canada / Carl Boivin

Il croit donc que cette entente permettra non seulement d’assurer un revenu supplémentaire aux publications du Soleil, mais aussi de leur offrir une meilleure visibilité en renvoyant les lecteurs vers leurs plateformes. Avec notre modèle d’abonnement, il faut que les gens entrent en contact avec nos nouvelles, et ce partenariat va permettre de le favoriser, ajoute Gilles Carignan.

Comme Marketplace?

Dans un communiqué de presse publié mardi matin, Facebook indique qu’il étudie les différentes formes que cette entente pourrait prendre. Une des options envisagées est la création d'une toute nouvelle interface, à l’image de Facebook Marketplace, pour le partage de l’information.

Des zones d’information sur un sujet spécifique pourraient également être créées. Ils l’ont testé un petit peu pendant la COVID, ils ont créé un espace d’information où l'usager qui va là sait qu’il va retrouver des contenus qui sont vérifiés, commente M. Carignan à l'émission matinale Première heure.

Un homme en chemise blanche et aux cheveux poivre et sel est devant le micro.

Gilles Carignan est directeur général de la Coopérative Le Soleil.

Photo : Radio-Canada / Tifa Bourjouane

Pression sur les géants

Le professeur à l’école des médias de l’UQAM Jean-Hugues Roy n’a aucun doute que le géant du web agit de la sorte parce qu'il a ressenti de la pression dans les derniers mois de la part de plusieurs gouvernements.

L’Australie par exemple, a adopté cet hiver un projet de loi obligeant les entreprises de médias sociaux à négocier pour verser une compensation aux médias. Facebook avait répondu en restreignant le partage de contenu d’information en Australie. L’accès a été restauré quelques jours plus tard, mais cette situation a été suivie de près par plusieurs pays qui planchent sur des lois similaires, comme le Canada.

Loi canadienne toujours attendue

Bien qu’il se réjouit de l’effort du géant avec cette entente, le professeur de journalisme reste sceptique. Il ne faut pas être naïf, avertit Jean-Hugues Roy.

Je pense qu’il y a une part de stratégie de relation publique de la part de Facebook. On envoie un message au gouvernement fédéral en leur disant : "Vous n’avez pas besoin d’adopter de loi pour financer l’information, on finance déjà l’information volontairement."

Une citation de :Jean-Hugues Roy, professeur, École des médias de l'UQAM

Il craint donc que cette initiative décourage Ottawa d’adopter une loi qu’il juge toujours nécessaire. Je pense qu’il faut que ce soit le public qui dise à ces géants du web : "Vous faites de l’argent grâce à l’information, ben voilà, on va en prélever une partie chaque année et financer l’actualité."

Steven Guilbeault parle dans un micro. Derrière lui sont installés plusieurs drapeaux canadiens.

Le ministre du Patrimoine canadien Steven Guilbeault travaille sur un projet de loi pour mieux encadrer les géants du web.

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

Toutefois, le ministre de Patrimoine Canada Steven Guilbeault croit toujours en l’importance d’une telle loi. L’implication de compagnies dans la recherche de solutions est une bonne nouvelle et laisse penser que nous pouvons travailler ensemble à la recherche de solutions durables. Nous croyons toujours qu’il est nécessaire d’établir un cadre de rémunération durable, équitable et cohérent pour tous les éditeurs au pays, quelle que soit leur taille ou l'endroit où ils opèrent au Canada , explique-t-il dans une déclaration.

Steven Guilbeault n’établit toutefois pas d’objectif précis pour le moment du dépôt du projet de loi, indiquant qu’il sera présenté dans les meilleurs délais .

Le ministre fantôme conservateur pour le Patrimoine canadien Alain Rayes soutient lui aussi la mise en place d'un cadre légal permettant une indemnisation des médias canadiens et affirme presser le ministre Guilbeault d'agir depuis l'année dernière.

Avec la collaboration de Claude Bernatchez

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