Desjardins: fermeture de onze guichets et d'un centre de services dans la région - Le Nouvelliste

Plus précisément, ce sont les guichets situés à Sainte-Geneviève-de-Batiscan, Saint-Séverin-de-Proulxville, Hérouxville, Saint-Stanislas, Batiscan et Saint-Adelphe qui sont visés, ainsi que le centre de services de Saint-Maurice.

«On a vu une baisse marquée d’utilisation au cours des dernières années. Avec la pandémie, plusieurs centres de services, mais surtout des guichets, ont de moins en moins d’achalandage», justifie André Massicotte, président du conseil d’administration de la Caisse Desjardins Mékinac-Des Chenaux.

«Il y a 3 % des transactions qui se font avec le guichet automatique et 1 % dans les comptoirs caissiers. Les gens ont pris l’habitude de moins se déplacer, ils utilisent de nouvelles solutions et ça perdure dans le temps.»

—  Charles Massicotte Bourbeau, directeur général de la Caisse Desjardins Mékinac-Des Chenaux

La réflexion qui a mené à la décision de fermer ces installations a été faite conjointement avec le conseil d’administration de la Caisse Desjardins de Trois-Rivières et celui de la Caisse Desjardins de l’Est de Trois-Rivières, ajoute André Massicotte. Dans l’est de la ville, les guichets situés dans le Dépanneur Voisin du secteur de Sainte-Marthe-du-Cap (sur la rue Saint-Maurice) et dans le Familiprix Dupéré et Gélinas, sur le boulevard Thibeau, seront retirés le 19 février. Du côté de la Caisse Desjardins de Trois-Rivières, les trois guichets situés à la résidence Coin St-Paul seront également retirés le 26 février. Il s’agissait d’ailleurs d’une demande de la direction de la résidence pour retraités, précise-t-on.

Les fermetures à venir:

Mékinac
Saint-Séverin	20 février
Hérouxville	21 février
Saint-Adelphe	28 février
des Chenaux
Sainte-Geneviève-de-Batiscan	20 février
Saint-Stanislas	21 février
Saint-Maurice	23 février
Batiscan	25 février
Trois-Rivières
Dépanneur Voisin (rue St-Maurice)	19 février
Familiprix Dupéré et Gélinas (boul. Thibeau)	19 février
Résidence Coin St-Paul	26 février

Une lignée dédiée pour l’accompagnement

Les deux représentants de la Caisse de Mékinac-Des Chenaux assurent que les quelques utilisateurs fidèles des guichets et du centre de services ne seront pas abandonnés à leur sort. Des mesures d’accompagnement sont prévues.

«On va cibler les gens qui utilisent uniquement les guichets ou le centre de services pour faire leurs transactions, on va les contacter. On veut voir s’il y a des enjeux de transport ou pour faire certaines transactions. On va leur offrir une ligne directe pour les prendre en charge et qu’ils n’aient pas à se déplacer», indique Charles Massicotte.

André Massicotte ajoute que ce n’est pas une question de coûts qui justifie la fermeture des guichets et du centre de services, mais bien leur sous-utilisation.

«Ce qu’on voit, c’est une utilisation qui ne nécessite plus le maintien du service. C’est ce qui dicte la trame de pensée des conseils d’administration», explique-t-il.

«On va discuter avec Desjardins»

Contacté par Le Nouvelliste, le préfet de la MRC de Mékinac, Bernard Thompson, dit comprendre la décision de la Caisse. Il se dit également rassuré de savoir que des mesures d’accompagnement seront mises en place pour soutenir les personnes qui subiront le plus d’impacts de ces fermetures. Il soulève toutefois des questions quant à ce genre de pratique.

«Ça m’a toujours étonné, et je l’ai déjà mentionné à Desjardins, parce qu’avec tous les revenus des prêts et des placements (des citoyens), oui, ce service de guichets coûte quelque chose, mais ça devrait faire partie des services aux citoyens. C’est définitivement un questionnement qu’on peut se faire, très certainement», mentionne-t-il.

M. Thompson dit être curieux de voir comment la nouvelle sera accueillie par les autres maires et mairesses de la MRC. Des alternatives pourraient d’ailleurs être proposées à Desjardins, ou être mises en place par la MRC elle-même, par exemple avec des guichets ATM.

Bernard Thompson, préfet de la MRC de Mékinac (Sylvain Mayer/Archives Le Nouvelliste)

«Desjardins a déjà installé des guichets mobiles. Est-ce qu’ils ont l’intention de le faire? Ce sera peut-être à nous de le leur demander, parce qu’on sait que ça existe. On va essayer de trouver des solutions innovantes. On va discuter avec Desjardins de cet aspect-là», promet-il.

Concernant le guichet d’Hérouxville, dont M. Thompson est le maire, ce dernier indique que Desjardins honorera ses engagements pour les années restantes à son bail. La Municipalité pourra toutefois disposer du bâtiment comme elle le souhaite à partir du 21 février.

La réaction du préfet de la MRC des Chenaux, Guy Veillette, est similaire à celle de M. Thompson.

«On est déçus, mais on comprend», mentionnait-il, jeudi matin, après avoir discuté de la question avec le conseil des maires de la MRC, la veille.

Guy Veillette, préfet de la MRC des Chenaux (Stéphane Lessard/Archives Le Nouvelliste)

«Les gens ont vraiment changé leurs habitudes de consommation. Je pense à ma mère de 82 ans, elle utilise Accès D, elle fait des transactions à distance. Ça s’apprend et Desjardins offre un bon soutien de ce côté-là», ajoute-t-il.

Des façons d’accommoder les gens pour qui la transition vers le numérique est plus difficile pourraient par ailleurs être mises en place.

«En discutant avec Desjardins, on a évoqué la possibilité de faire des ententes avec les commerçants locaux pour les gens qui veulent faire des achats-retraits. L’installation de guichets privés (ATM) pourrait aussi être une solution», évoque M. Veillette.

Quant à la perte du centre de services de Saint-Maurice, le préfet convient que le coup est plus dur pour la Municipalité.

«Ce qu’on comprend, c’est que ce bâtiment serait mis en vente. C’est sûr que c’est une perte un peu plus importante. Mais on le comprend et on a d’autres batailles à mener pour assurer la vitalité de nos milieux», croit-il.

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