L'engouement pour les articles de seconde main ne s'essouffle pas. Plusieurs organismes qui gèrent des boutiques de vêtements d'occasion constatent un achalandage plus fort que jamais.
Les affaires vont bon train pour Renaissance, qui possède 19 friperies de grande superficie et une soixantaine de locaux de collecte à travers la province. L'organisme, qui emploie plus de 1400 salariés, est en croissance et vise à s'implanter dans Capitale-Nationale dès cet été.
La friperie et centre de dons Renaissance de Sherbrooke en 2021. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Alexis Tremblay
On planifie quatre grands magasins dans la grande région de Québec, il va avoir des petites boutiques, des centres de dons, donc, au total, il devrait [y] avoir une quinzaine de locaux
, souhaite le directeur général de Renaissance, Éric St-Arnaud.
Il y a vraiment une effervescence, c'est à la mode. Ce n'est plus tabou de magasiner de seconde main
, note quant à elle Isabelle Roussin, gestionnaire de la Friperie Saint-Augustin, à Québec.
L'organisme à but non lucratif qui vend articles, vêtements et objets usagés, compte dans ses rangs 25 employés et autant de bénévoles. Signe que les affaires vont bien : des travaux sont en cours afin de remettre les lieux au goût du jour. On était dus pour se refaire une petite beauté
, sourit-elle.
Selon Isabelle Roussin, la situation économique difficile, ainsi qu'une prise de conscience environnementale chez plusieurs clients expliquent cet engouement.
Tout coûte cher, donc faire des économies : c'est pas négligeable
, constate-t-elle.
Changement de mentalité
Éric St-Arnaud croit également que les mentalités de la clientèle ont changé.
Moi je suis de la génération X, ma génération et les plus vieux ont associé [les objets] usagés à la pauvreté pendant des décennies. Acheter usagé, c'est parce qu'on n'avait pas de sous. [Pour] les nouvelles générations aujourd'hui : c'est "in" et c'est "cool".
On compte plus d'une vingtaine de friperies sur le territoire de la Ville de Québec. Éric St-Arnaud ne craint toutefois pas que le marché devienne saturé.
Je crois vraiment qu'il y a place au soleil pour tout le monde. Il doit y avoir une diversité d'offres de produits
, dit-il.
Explosion en popularité
Le marché des articles de seconde main connaît une véritable explosion en popularité, selon Maryse Côté-Hamel, professeure au département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation de l'Université Laval.
La tendance est vraiment vers la hausse
, affirme-t-elle. Outre les avantages économiques et écologiques, les articles vendus en friperies sont également prisés par les consommateurs en raison de leurs caractéristiques distinctes.
Maryse Côté-Hamel, professeure en Sciences de la consommation à l'Université Laval. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy
On le sait que ce qu'on va trouver dans les friperies, c'est généralement unique, donc ça permet d'avoir un look qui va être différent, sans ruiner notre porte-monnaie
, ajoute-t-elle.
Des friperies en pleine « effervescence » et en expansion - Radio-Canada.ca
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