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Friday, March 3, 2023

La transition informatique à la SAAQ tourne au cauchemar pour certains commerçants - Radio-Canada.ca

Des rangées de véhicules utilitaires sport sont garés chez un concessionnaire.

Les ratés de la transition informatique à la SAAQ causent d'importants maux de tête aux commerçants du secteur automobile québécois.

Photo : Associated Press / David Zalubowski

Les perturbations entourant l'implantation du système SAAQclic à la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) causent de sérieux maux de tête à des commerçants du secteur automobile, dont certains se retrouvent dans l'incapacité complète de livrer des véhicules aux clients.

C'est notamment le cas de Stéphane Laframboise, président d'Unik Auto Import, une entreprise d'importation de véhicules automobiles, dont les opérations sont paralysées depuis des jours faute de pouvoir mener à bien les processus d'immatriculation à la SAAQ.

Lorsqu’ils achètent des véhicules à l’extérieur du Québec, les concessionnaires ou les entreprises doivent d’abord les faire intégrer à la banque des véhicules du Québec via les services de la SAAQ. Ils doivent ensuite faire subir une inspection mécanique obligatoire au véhicule et finalement le faire immatriculer au nom du client.

Tout cela nécessite en moyenne trois rendez-vous à la SAAQ pour un petit commerçant comme Stéphane Laframboise. Du moins avant l’arrivée du nouveau système informatique SAAQclic, qu’il a rebaptisé le crash.

« Avant, c’était lourd, mais on vivait avec. Maintenant, ils ne peuvent plus percevoir mes requêtes ni intégrer mes véhicules. On ne peut tout simplement plus rien faire. »

— Une citation de  Stéphane Laframboise, président d’Unik Auto Import
Des gens attendent devant une succursale de la SAAQ.

Les succursales de la SAAQ sont littéralement débordées depuis le lancement du système informatique libre-service SAAQclic.

Photo : Radio-Canada

En ce moment, il y a plein de mes véhicules qui sont pris au CN. Je suis obligé de les laisser là. J’ai aussi un entrepôt que j’ai loué à Lachine [3500 $ par mois] qui est complètement plein de véhicules et j’en ai huit chez nous depuis hier. Ça n’a aucun sens!

J’ai un petit marché. C’est 100 véhicules par année. Ça demande tout l’effort du monde. En ce moment, j’ai 100 000 $ en inventaire, je fais quoi avec ça? Je ne suis pas Lexus, s'inquiète l’importateur.

Tout naturellement, Stéphane Laframboise s’est tourné vers la ligne téléphonique de soutien aux commerçants de la SAAQ, où il a passé des heures sans jamais parler à un humain. La ligne raccroche automatiquement après 3 h 20 d'attente.

« Nous, on appelle à tous les jours, pis on attend trois, quatre, cinq heures, comme des épais. »

— Une citation de  Stéphane Laframboise, président d’Unik Auto Import

Dans l’incapacité de faire intégrer, inspecter et immatriculer les véhicules qu’elle achète, l’entreprise de Stéphane Laframboise est complètement paralysée. On est foutu, sincèrement […] qu’est-ce que tu veux que je fasse, se demande le commerçant.

Les grands concessionnaires ne sont pas épargnés

La situation est aussi problématique dans les plus gros commerces et les concessionnaires de grandes marques, confirme Ian P. Sam Yue Chi, PDG de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec.

Oui, on vit des difficultés à l’échelle de tous les concessionnaires du Québec. Vous savez, on en a 890, explique M. Sam Yue Chi.

Or, pour les concessionnaires, qui doivent déjà composer avec des délais de livraison en raison des perturbations de la chaîne d'approvisionnement, l'ajout de délais supplémentaires dus aux problèmes informatiques à la SAAQ n'était pas envisageable.

On voit l'intérieur d'un magasin chez un concessionnaire automobile.

Plusieurs concessionnaires automobiles se retrouvent avec ce nouveau problème sur les bras.

Photo : Radio-Canada

« La priorité numéro un, ça a été établi dès le départ, on voulait être en mesure de livrer les véhicules aux clients. On y arrive par des moyens indirects. »

— Une citation de  Ian P. Sam Yue Chi, PDG de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec

Pour ce faire, les concessionnaires arrivent à immatriculer les véhicules qu'ils vendent en émettant des certificats d'immatriculation papier temporaires, communément appelés un transit, qu'on colle dans la lunette arrière d'une voiture en attendant d'effectuer son immatriculation.

Dans la mesure où les nouveaux systèmes de la SAAQ implantés chez les concessionnaires n'étaient pas suffisamment stables, la SAAQ a recommandé aux concessionnaires de continuer d'émettre des transits jusqu'à nouvel ordre.

Mais un transit n'étant valable que pendant 10 jours, le document doit être renouvelé régulièrement par les concessionnaires jusqu'à ce que la SAAQ soit en mesure de traiter les demandes d'immatriculation normalement. Ce qui représente un désagrément pour les clients, qui doivent retourner chez le concessionnaire pour renouveler le document, souligne Ian P. Sam Yue Chi.

« Notre inquiétude n'est pas dans l'agilité de la SAAQ, dans sa capacité de trouver des solutions rapides, [...] mais dans combien de temps la situation actuelle va se résorber. »

— Une citation de  Ian P. Sam Yue Chi, PDG de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec
Un homme sort des voitures neuves qui sont installées sur une remorque.

Les membres de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec effectuent plus de 600 000 transactions chaque année à la SAAQ.

Photo : Radio-Canada

Il n'y a pas de véhicule qui ne se livre pas présentement aux clients, mais en émettant des transits, on pellette ce qu'on aura à faire devant, prévient le PDG de la Corporation des concessionnaires automobiles, dans la mesure où tous ces véhicules devront être immatriculés lorsque les systèmes de la SAAQ seront pleinement opérationnels.

Plus le temps avance, plus l'ampleur de la tâche qui est devant nous va grossir.

Les membres de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec effectuent 600 000 transactions chaque année via le système informatique de la SAAQ.

Jeudi, le PG de la SAAQ, Denis Marsolais, a reconnu que la semaine dernière avait été difficile en raison de problèmes de capacité du réseau informatique de la SAAQ et des gens qui affluent dans les points de services qui sont débordés. Affirmant que des mesures d’atténuation sont mises en place, M. Marsolais a dit espérer que tout serait rentré dans l’ordre d’ici la fin du mois d’avril.

Stéphane Laframboise, pour sa part, n’y croit pas. Avec les motos, les motorisés, les entreposages, les déremisages, qui surviennent tous au printemps, l’importateur n’en voit tout simplement pas le bout.

Vendredi matin, un couple de Québécois en Floride a indiqué à Radio-Canada qu'après des heures passées au téléphone avec quatre intervenants de la SAAQ, il leur avait été tout simplement impossible de faire déremiser leur véhicule récréatif.

Les lignes de la SAAQ surchargées

Des Sherbrookois attendent en file à l'extérieur des bureaux de la SAAQ.

De nombreux citoyens se rendent en personne dans les points de service en raison des difficultés à s'inscrire à SAAQclic ou de l'impossibilité d'effectuer une transaction.

Photo : Radio-Canada / Martin Bilodeau

À la SAAQ, le coordonnateur des relations médias, Gino Desrosiers, nous a confirmé l’existence de problèmes techniques avec le portail SAAQclic commerçants.

« Nos équipes TI sont au travail pour apporter les correctifs. Malgré tout, le portail fonctionne, des transactions y sont enregistrées tous les jours. »

— Une citation de  Gino Desrosiers, porte-parole de la Société de l'assurance automobile du Québec

M. Desrosiers a également affirmé que la ligne de soutien aux commerçants est toujours en service, mais elle est surchargée.

Le porte-parole de la SAAQ ajoute que l’état des problèmes connus et des mesures de mitigation est publié régulièrement sur l'extranet pour commerçants, qu’un canal courriel a été mis en place pour que les commerçants puissent rapporter les problèmes techniques auxquels ils font face et que la durée des webinaires destinés aux commerçants est augmentée afin de prolonger la période de questions.

François Legault réclame de l'action

Questionné en point de presse vendredi sur les ratés de la transition informatique à la SAAQ et les files d’attente qui s’allongent devant les points de services un peu partout au Québec, le premier ministre François Legault a exprimé son mécontentement.

François Legault s'adresse aux journalistes.

Le premier ministre François Legault a exprimé vendredi son mécontentement et réclamé de l'action face aux perturbations dans les opérations de la Société de l'assurance automobile du Québec.

Photo : Radio-Canada

« Je ne suis pas du tout satisfait de ce qui se passe à la SAAQ actuellement. »

— Une citation de  François Legault, premier ministre du Québec

J’ai eu l’occasion encore ce matin d’échanger avec Geneviève Guilbault et Éric Caire parce qu’il semble y avoir des difficultés d’accès au site [Internet], entre autres la partie authentification, on est en train de regarder ce qu’on peut faire pour simplifier.

Étant donné qu’il y a plus de gens dans les bureaux physiques de la SAAQ, il faut ajouter rapidement des employés pour répondre à la demande, a-t-il ajouté.

Rappelons que des centaines de personnes doivent faire la file pendant des heures depuis 10 jours devant des points de service de la SAAQ, dans l’espoir d’y effectuer une transaction ou y remplir une formalité administrative.

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