Alors que la négociation du secteur public entre dans une phase cruciale avec la rentrée, une rencontre au sommet est prévue, lundi, entre la FIQ, le premier ministre François Legault et la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel.
La Presse canadienne a obtenu copie d’une lettre que la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé, Julie Bouchard, a fait parvenir aux présidentes de ses syndicats locaux pour les en aviser. La présidente de la grande organisation syndicale des infirmières y assistera, ainsi que des membres du comité exécutif de la FIQ.
Cette rencontre aura lieu alors qu’il y a intensification de la pression dans le secteur public. Les négociations pour le renouvellement des conventions collectives ont cours depuis plusieurs mois et les syndicats rapportent peu de progrès. Plusieurs syndicats parlent de tenir prochainement des assemblées pour se doter d’un mandat de grève.
La FIQ fait bande à part, car elle ne fait pas partie du front commun intersyndical.
Et la FIQ, qui représente plus de 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques, est particulièrement avancée dans son plan d’action. Au début de l’été, le Tribunal administratif du travail a rendu des dizaines de décisions touchant les services essentiels à maintenir en cas de grève de la FIQ. Cela ne veut pas dire que la FIQ fera la grève, mais elle fourbit ses armes, au cas où.
Et la pression monte chez les infirmières. Il y a quelques jours, un groupe d’infirmières du bloc opératoire de l’Hôpital Fleurimont, à Sherbrooke, a fait un sit-in pour protester contre un changement annoncé dans les quarts de garde. Le tout a finalement été réglé par une entente entre les parties, lors d’une phase de conciliation devant le Tribunal administratif du travail, mais cet épisode démontre le ras-le-bol des infirmières, qui n’en peuvent plus de leurs conditions de travail et du manque de personnel.
Dans sa lettre à ses présidentes de syndicats locaux, la présidente de la FIQ évoque la grève. « La négociation de notre convention collective doit débloquer rapidement cet automne. Comme cela a été nommé en instance en juin, nous sommes préparées à l’éventualité où nous aurions à exercer notre droit de grève. Nous porterons les demandes des professionnelles en soins et il appartient à M. Legault de mandater son équipe pour faire avancer les choses à la table de négociation », écrit Julie Bouchard.
« La rencontre de lundi sera un moment précieux pour ouvrir le dialogue et porter la voix des 80 000 professionnelles en soins que nous représentons. Vous pouvez être certaines que j’ai la ferme intention de rappeler nos priorités. Beaucoup de défis nous attendent avec la réforme du réseau de la santé et la forte tangente de privatisation du réseau, avec tous les impacts que ça aura pour nos membres. On a toujours lutté pour l’accès aux soins publics gratuits et universels et nous sommes les mieux placées pour dire au premier ministre comment améliorer ce réseau, ultimement pour le bien-être de la population du Québec », ajoute Mme Bouchard.
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Rencontre au sommet entre la FIQ, François Legault et Sonia LeBel - Le Devoir
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