La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) a averti que des millions de logements doivent être construits en moins d’une décennie pour équilibrer le marché. Mais le rythme actuel des mises en chantier n’est pas seulement à la traîne : il va dans la mauvaise direction.
L’an dernier, la SCHL a déclaré que 5,8 millions de logements devraient être construits d’ici 2030 pour rétablir l’abordabilité du marché pour les Canadiens. Le rythme actuel de construction ne permettrait que de construire 2,3 millions de logements d’ici là.
« Pour le moment, nous prévoyons que moins [de maisons] seront construites d’ici 2030 que nous ne l’avions prévu l’année dernière », a affirmé l’économiste en chef adjoint de la SCHL, Aled ab Iorwerth, en entrevue.
Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles le Canada ne construit pas assez de maisons. D’abord, les taux d’intérêt élevés pèsent lourdement sur le secteur de la construction. La pénurie de main-d’oeuvre et les pratiques de construction obsolètes sont également à l’origine de goulots d’étranglement.
Des experts politiques ainsi que des défenseurs et des représentants de l’industrie demandent au gouvernement fédéral de jouer un rôle de chef de file et d’aider à accélérer le rythme de construction.
Un rapport publié mardi, mené par l’Alliance canadienne pour mettre fin à l’itinérance, l’Institut pour l’IntelliProspérité et REALPAC, recommande qu’Ottawa crée une stratégie industrielle sur le logement dirigée par des constructeurs privés et publics, des experts, des investisseurs ainsi que des groupes de travailleurs.
« Nous avons une stratégie industrielle pour tout, des lentilles à l’aérospatiale, mais nous n’en avons pas pour la construction de logements, malgré le fait qu’il s’agit d’une si grande part de notre économie, et cela va être absolument nécessaire », a déclaré Mike Moffatt, directeur principal des politiques et de l’innovation à l’Institut pour l’IntelliProspérité.
Main-d’oeuvre et immigration
Le rapport appelle également à une stratégie nationale de main-d’oeuvre et d’immigration sur le logement, alors que l’industrie de la construction prévient qu’une vague de départs à la retraite se profile et menace de ralentir encore plus la construction. Selon le p.-d.g. de l’Association canadienne des constructeurs d’habitations, Kevin Lee, 20 % de la main-d’oeuvre devraient prendre leur retraite au cours de la prochaine décennie. Il y avait, par ailleurs, 64 315 postes vacants au premier trimestre de cette année, selon Statistique Canada.
Une partie de la solution consiste à tirer profit de l’immigration pour attirer davantage de travailleurs qualifiés dans le pays, selon des experts de l’industrie et du logement. Les dernières cibles d’immigration du gouvernement libéral visent à faire venir un demi-million de personnes par an d’ici 2025.
Le plan a suscité des inquiétudes quant à la pression qu’une forte croissance démographique pourrait exercer sur l’offre de logements. Mais Ottawa affirme que les nouveaux arrivants peuvent aider à faire construire plus de maisons.
« Nous devons faire venir au Canada des personnes intéressées à travailler dans la construction résidentielle », a déclaré M. Lee. « Et il y a évidemment des gains de productivité que nous devons également réaliser pour aider à construire plus de maisons et ne pas avoir besoin d’autant de personnes. »
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Ottawa doit accélérer le rythme de construction, selon des experts - Le Devoir
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