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Saturday, May 20, 2023

Des « produits chimiques éternels » dans le sang des Canadiens, selon un rapport - Radio-Canada.ca

Un homme remplit un verre d'eau au robinet d'une cuisine.

Le rapport du gouvernement indique que les êtres humains sont exposés à «toujours plus de produits chimiques» dans l'air qu'ils respirent, dans la poussière et dans l'eau potable.

Photo : Getty Images / AsiaVision

Radio-Canada

Des « contaminants éternels » toxiques se retrouvent dans le sang des Canadiens, particulièrement au sein des communautés autochtones du Nord, indique un nouveau rapport du gouvernement fédéral.

À la suite d'une évaluation scientifique sur les substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques (PFAS), Santé Canada et Environnement Canada proposent d'inscrire ces substances chimiques de synthèse sur la liste des produits toxiques en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (LCPE).

Les Canadiens sont invités à se prononcer sur cette proposition (Nouvelle fenêtre) d'ici la mi-juillet.

L'inscription d'une substance sur la liste des produits toxiques soumis à la LCPE est la première étape vers l'adoption par le gouvernement d'une réglementation visant à l'interdire, comme Ottawa l'a fait pour les articles en plastique à usage unique.

Des études démontrent que les PFAS peuvent nuire à la santé humaine et à la faune. Certaines de ces substances chimiques s'accumulent dans le foie et dans les reins.

« En raison de l’utilisation répandue des PFAS et de l’omniprésence de ces substances dans l’environnement, les humains sont continuellement exposés à de multiples PFAS, ce qui pourrait causer des effets négatifs préoccupants. »

— Une citation de  Extrait du Rapport sur l’état des substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques (mai 2023)
Une infographie des effets des substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques sur la santé, y compris des maladies thyroïdiennes, des cancers du rein et des lésions au foie.

Une illustration de certains effets des PFAS sur la santé humaine.

Photo : European Environment Agency

Les effets couramment signalés dans les études sur les animaux endommagent le foie, les reins, la glande thyroïde, le système immunitaire, le système nerveux et le métabolisme. Ils affectent aussi le poids corporel, la reproduction et le développement.

Les études épidémiologiques chez les humains ont également permis de constater des effets similaires sur les organes et sur les systèmes vitaux.

Comme les PFAS se décomposent très lentement et que les êtres vivants y sont exposés de manière répétée, leurs taux dans le sang peuvent s'accroître au fil du temps.

Substances de synthèse

Derrière le sigle PFAS se trouve une famille de substances de synthèse. Dotées de propriétés antiadhésives et imperméables, elles sont présentes dans divers produits de consommation : poêles en téflon, emballages alimentaires, textiles, automobiles, cosmétiques, produits menstruels, tapis, meubles, vêtements…

Quasi indestructibles, d’où leur surnom, elles sont décrites par certains experts comme la plus grande menace chimique au XXIe siècle mais jugées en partie incontournables par le secteur industriel.

Seuls les diamants devraient être éternels, pas les produits chimiques polluant produits par l'homme, a écrit le ministre de l'Environnement, Steven Guilbeault, sur Twitter.

« Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger la santé et la sécurité des Canadiens et de notre environnement. »

— Une citation de  Jean-Yves Duclos, ministre fédéral de la Santé

Le gouvernement a classé dans la liste des PFAS plus de 4700 molécules fabriquées par l'homme et cette liste ne cesse de s'allonger. Le rapport indique également que les êtres humains sont exposés à toujours plus de produits chimiques dans l'air qu'ils respirent, dans la poussière et dans l'eau potable.

Ces substances chimiques extrêmement persistantes sont présentes partout au Canada et même dans les régions reculées de l'Arctique, selon le rapport.

Pas de substituts

Les PFAS sont utilisées dans les équipements de lutte contre les incendies, notamment la mousse ignifuge, et dans des composants essentiels des véhicules électriques, des batteries et des panneaux solaires.

Les PFAS contribuent à l'énergie propre et à la réduction des émissions [de GES], a fait valoir Danielle Morrison, responsable politique de l'Association canadienne de l'industrie chimique.

Son association a assuré que ses membres se tiendront au courant des données scientifiques tout en mettant en garde contre l'interdiction des PFAS, qui sont essentielles et pour lesquelles il n'existe pas de substituts, argumente-t-elle.

Une femme enceinte.

Les PFAS se transmettent aussi aux fœtus.

Photo : getty images/istockphoto / momcilog

Outre la découverte de traces de PFAS dans le sang des Canadiens, l'étude a démontré que les femmes enceintes peuvent transmettre ces substances à travers le placenta. Quant aux nourrissons, ils peuvent être exposés aux PFAS à travers le lait maternel.

Il est déjà reconnu à l'échelle internationale que les pompiers font partie des groupes surexposés aux PFAS. Au Canada, une deuxième population est à risque : les Autochtones.

On a observé des concentrations élevées de certaines PFAS chez des communautés autochtones du Nord (telles que mesurées chez les adultes, y compris les femmes enceintes) ainsi que chez les jeunes et les enfants autochtones d’autres régions du Canada, indiquent les auteurs de l'étude.

Expérience en temps réel

Plusieurs villes canadiennes ont déjà pressé Ottawa de légiférer contre les PFAS.

L'exposition aux PFAS a duré suffisamment longtemps pour qu'on constate des effets néfastes dans la population humaine, a pointé Miriam Diamond, professeure à l'École de l'environnement de l'Université de Toronto.

Selon ses observations, le Canada mène une expérience en temps réel sur la santé de [sa] population et il est temps d'interdire les PFAS non essentielles.

Le Canada en restreint déjà certaines, mais il faudrait aller plus loin plutôt que d'adopter une approche fragmentaire, selon des experts en environnement.

Il est vraiment important de s'attaquer au problème à la source et d'arrêter d'essayer de le découper en petits morceaux, a mis en garde Cassie Barker, responsable du programme des produits toxiques chez Environmental Defence.

Avec les informations de David Thurton (CBC News) et de l'Agence France-Presse

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