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Saturday, April 15, 2023

Les nouvelles règles de la SAQ laissent un goût amer aux importateurs d'alcool privés - Radio-Canada.ca

Des bouteilles de vin dans des caisses de bois.

Avec le nouveau mode de calcul, plusieurs importateurs se retrouvent dans l’impossibilité de commander de nouveaux produits jusqu’à nouvel ordre.

Photo : iStock / Milan Stojanovic

Les agents et entreprises spécialisés dans la vente de boissons alcooliques que la Société des alcools du Québec (SAQ) ne commercialise pas dans son réseau de distribution ont vu rouge, à la mi-mars, quand la société d’État a soudainement changé la réglementation à leur sujet.

Dans un document confidentiel dont Radio-Canada a obtenu copie, on apprend que la SAQ, seul intermédiaire possible pour les importateurs privés, leur a imposé en mars un nouveau mode de calcul pour encadrer la gestion des stocks.

Les nouveaux règlements favorisent la rotation des produits à une période où le centre de distribution d’importations privées, où on peut entreposer 225 000 caisses, est plein. En somme, la SAQ incite désormais les importateurs à écouler leurs stocks avant de commander d’autres produits.

Certains dénoncent le manque de préavis qui compromet leur chiffre d’affaires et leurs relations commerciales, a fortiori à une période où se préparent déjà les salons d’automne et les achats de Noël.

Établie sur les ventes de la dernière année, la nouvelle capacité d’achat prend en compte le nombre de caisses commandées, celles en entrepôt et la capacité de l’importateur à vendre ses produits rapidement.

Denis Marcil, propriétaire de l’Agence du Château, évoque une réglementation massue qui pénalise les importateurs qui, comme lui, ont réduit leurs ventes pendant la pandémie à un moment où la SAQ peinait à répondre à la demande et à effectuer les livraisons promises.

Ils ont sorti un nouveau calcul qui fait que nous, ayant respecté leur capacité de stockage très très limitée, on a réduit nos ventes pour aider la SAQ, et là, [...] on ne peut plus commander parce que nos ventes ont été trop basses, se désole l’entrepreneur. Selon le nouveau mode de calcul, Denis Marcil doit vendre 54 caisses de six bouteilles avant de passer une nouvelle commande.

De petites agences d’importation ont confié à Radio-Canada leurs doutes quant à la croissance de leur entreprise si elles ne peuvent pas commander plus de vin que ce que la SAQ leur impose en fonction des possibilités commerciales.

Draconiens mais nécessaires

En outre, de nouveaux frais font leur apparition pour éviter que les bouteilles ne restent entreposées trop longtemps. Par exemple, il en coûtera désormais 2 $ par caisse pour les produits toujours en réserve après quatre mois, alors que des frais ne s'appliquaient qu'au cinquième mois d'entreposage.

Cyril Kérébel, importateur privé avec l'agence La QV, reconnaît que les changements de réglementation un petit peu draconiens étaient nécessaires pour faire disparaître un certain goulot d'étranglement dans nos entrepôts.

Il y a beaucoup de produits en importation privée, beaucoup de micro-quantités, de micro-commandes, explique-t-il. C'est beaucoup de gestion pour la SAQ.

« On a eu peur de manquer de vin, donc on en a commandé beaucoup. [...] C'est peut être un petit peu le problème, donc il y a une régulation à refaire. »

— Une citation de  Cyril Kérébel, importateur privé avec l'agence La QV

Aux yeux de Catherine Lessard, directrice-générale de A3 Québec, une association québécoise qui regroupe les agences de vins et spiritueux, la nouvelle politique de la SAQ s'avère plus équitable entre des entreprises de calibres financiers différents.

Les nouveaux critères privilégient la performance et non pas juste la capacité financière, fait-elle valoir.

Nous, on trouve ça beaucoup plus équitable que juste fonctionner avec l'argent [...], ajoute Mme Lessard. Petits et grands moyens sont sur la même évaluation, qui est une évaluation de la performance, de la vitesse à laquelle les commandes arrivent au centre de distribution et sont directement vendues aux consommateurs ou à l'établissement.

La SAQ justifie l'instauration des nouveaux critères par le rééquilibre des inventaires des ventes d'alcool. Quant à la rapidité de la mise en vigueur des changements, la société d'État répond les avoir élaborés en collaboration avec l’industrie, dont A3 Québec, qui précise en avoir informé ses membres en amont.

Quant aux répercussions économiques sur certains importateurs pris au dépourvu, la SAQ répète qu'il n’y a pas de moment idéal pour procéder à un tel changement et [que] nous comprenons que cette situation ait pu créer certains inconvénients.

D'après les informations de Xavier Savard-Fournier

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