Après avoir vécu des Fêtes assombries par les mesures sanitaires au cours des deux dernières années, les consommateurs canadiens n’ont pas l’intention de passer à côté de Noël cette fois-ci. Ils prévoient un budget cadeaux d’environ 790 $, somme équivalente à celle de l’an dernier — et également comparable aux dépenses anticipées de 2019 —, et ce, en dépit de leurs préoccupations financières.
« C’est la première année où les craintes reliées à la COVID se font moins sentir. Les gens veulent vraiment laisser ça derrière eux. On sent de la fébrilité », indique au bout du fil Michel Rochette, président pour le Québec du Conseil canadien du commerce de détail (CCCD), qui publie ce lundi les résultats de son 5e sondage annuel sur le magasinage de Noël.
« Les défis des dernières années et les préoccupations financières existent toujours, mais les Québécois sont clairement déterminés à ne pas laisser ces problèmes gâcher leurs célébrations cette année », peut-on également lire dans le communiqué publié par le CCCD.
Au Québec, toutefois, les consommateurs envisagent de dépenser moins qu’ailleurs au pays avec un budget prévu de 588 $. Le Manitoba et la Saskatchewan sont les deux autres provinces où les consommateurs prévoient faire des dépenses inférieures à la moyenne nationale (608 $).
Selon l’enquête menée par la firme Léger, 6 Canadiens 10 estiment que leur situation financière est pire cette année qu’en 2021. Ainsi, la recherche du plus bas prix, des soldes, et la possibilité d’avoir la livraison gratuite comptent parmi les principaux critères recherchés par 82 % des gens qui magasinent. Afin de pouvoir se gâter et offrir des cadeaux à leurs proches, ils seront plus nombreux à jeter leur dévolu sur les magasins à grande surface pour faire leurs emplettes des Fêtes (68 %).
Parmi les catégories d’achats les plus populaires, la nourriture et l’alcool arrivent en tête du palmarès (16 %), à égalité avec les vêtements, suivis des restaurants (11 %) et des jouets (9 %).
Bonne nouvelle pour les détaillants à travers le pays qui cherchent à augmenter l’achalandage en boutique, plus de la moitié des consommateurs achèteront leurs cadeaux en se rendant dans les magasins, contre 44 % l’an dernier.
Moins de dépenses, selon Deloitte
Or, la semaine dernière, le Sondage 2022 sur le magasinage des Fêtes de Deloitte Canada n’allait pas dans le même sens. L’enquête révélait plutôt que les dépenses de Noël des ménages chuteraient de 17 % en 2022 par rapport à 2021, pour atteindre 1520 $, contre 1841 $ l’année précédente.
« À l’aube de la période des Fêtes de 2022, les consommateurs sont inquiets à plusieurs égards, que ce soit le ralentissement économique, la hausse des taux d’intérêt, les pressions inflationnistes, les maladies nouvelles et récurrentes, ou l’incertitude géopolitique », affirmait par voie de communiqué Marty Weintraub, associé, leader national, commerce de détail, chez Deloitte Canada. « Peu importe leurs revenus, leur pouvoir d’achat a diminué et ils cherchent des façons d’en avoir plus pour leur argent. »
Interrogés à propos du rapport de Deloitte, des détaillants québécois affirmaient de leur côté qu’ils commençaient déjà à ressentir la fébrilité des Fêtes et qu’ils s’attendaient à ce que les consommateurs profitent d’un certain retour à la normale pour gâter leurs proches.
« Je suis confiant », lance sans détour Benoît Doyon, fondateur des boutiques de jeux Imaginaire. « Ça fait deux ans que grand-maman ne voit pas ses petits-enfants. Je serais surpris cette année qu’elle ne veuille pas les gâter. Les gens ont comme des Air Lousse de festivités. »
Même son de cloche du côté des boutiques Clément, spécialisées dans les vêtements et accessoires pour tout-petits. « Prenons un enfant de 3 ans qui sait parler, qui sait qui est le père Noël et qui n’a pas connu encore ce que c’est que de fêter Noël. Je crois que beaucoup de parents vont vouloir rendre ça un peu plus festif », souligne Jean-Philippe Clément, directeur général des magasins du même nom. « On est bien préparés pour Noël, même plus que les autres années. »
Temps des Fêtes | Les célébrations avant les préoccupations - La Presse
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