Après avoir profité allègrement de la surenchère, courtiers et vendeurs devront dorénavant être plus patients et moins gourmands, révèle la dernière étude de Royal LePage.
Sur le terrain, courtiers et vendeurs s’en doutaient, mais espéraient un simple ralentissement saisonnier. Or, les données du troisième trimestre de 2022 sont catégoriques : le marché immobilier du Grand Montréal vient de subir une première correction trimestrielle du prix des propriétés en plus de cinq ans.
« Pour ce qui est de Montréal, c’est vraiment un mur qu’on a frappé, affirme en entrevue téléphonique Marc Lefrançois, courtier immobilier agréé chez Royal LePage Tendance à Montréal. Ça s’est fait instantanément. Les gens ont dit : j’arrête, on ne renchérit plus, on ne participe plus aux offres multiples, le financement coûte trop cher. »
À l’exception de la Rive-Sud de Montréal, la totalité des régions étudiées par Royal Le Page a vu le prix de la valeur médiane de tous les types de propriétés fléchir d’un trimestre à l’autre. L’ouest et le centre de Montréal ont observé une première diminution du prix des maisons unifamiliales détachées d’une année sur l’autre depuis 2018, indique l’étude.
« C’est sûr que ça allait venir un moment donné, parce qu’on ne peut pas étirer l’élastique d’augmentation de 15 à 20 % par année, explique Marc Lefrançois. Les salaires ne suivent pas ça, l’inflation ne suit pas ça non plus. Ce n’était pas normal. »
Marc Lefrançois observe chez les acheteurs un changement de mentalité. Depuis deux ans, l’acheteur préférait acheter sur-le-champ même s’il payait 10 % plus cher que la valeur marchande, parce que les prix montaient à une vitesse fulgurante. Les acheteurs se disaient : « Si j’attends une autre année, ça va me coûter 25 % plus cher. »
« Mais à partir de mai et juin, les gens ne croyaient plus ça. C’est comme si tout le monde s’était passé le mémo en même temps. »
Pour l’instant, les prix de vente sont encore supérieurs à ceux de 2021, mais tendent vers une stabilisation sur une base annuelle, tandis que les conditions du marché reviennent à l’équilibre, précise Royal LePage. La demande toujours présente et le manque d’offre chronique de logements devraient soutenir une hausse modérée des prix à moyen et long terme.
« Depuis 25 ans, l’immobilier a toujours été un bon placement et ça devrait continuer de l’être. C’est juste qu’en ce moment, on est en période d’ajustement pour trouver où est le vrai point d’équilibre », conclut Marc Lefrançois.
Ralentissement immobilier | « C'est vraiment un mur qu'on a frappé » - La Presse
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