Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, refuse de dire si le prêt octroyé à LMPG – anciennement Lumenpulse – dans le cadre du Programme d’action concertée temporaire pour les entreprises (PACTE) a nécessité ou non son approbation. Quant au guide avec les critères d’admissibilité, il semble de plus en plus mince.
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« Je ne répondrai pas, parce que vous allez m’amener sur un autre terrain », a répondu le ministre, questionné par les journalistes sur le rôle qu’il pourrait avoir joué lors du versement de l’aide financière de 10,2 millions $ à LMPG.
Cette compagnie compte parmi ses administrateurs Michel Ringuet, qui est également le mandataire de la fiducie sans droit de regard de M. Fitzgibbon.
Ce dernier a lui aussi siégé au conseil de cette entreprise dont l’actionnaire majoritaire est Power Energy Corporation (Power Corporation), tout comme Josée Perreault, la conjointe du ministre de la Santé Christian Dubé.
28 dossiers
La semaine dernière, la vérificatrice générale (VG), Guylaine Leclerc, a révélé que grâce à son pouvoir discrétionnaire le ministre de l’Économie avait autorisé pour 68 millions $ en prêts à au moins 10 compagnies qui ne respectaient pas les critères d’admissibilité du PACTE.
Aujourd'hui, M. Fitzgibbon a souligné que 28 dossiers avaient dû passer par son ministère pour obtenir le feu vert pour des prêts. Ces derniers jours, il n’a pas été possible de mettre la main sur le guide dictant les critères du PACTE.
Selon le ministre de l’Économie, pour chaque demande, les responsables chez Investissement Québec (IQ) devaient vérifier en premier lieu si l’entreprise avait bel et bien des activités au Québec, si elle était dans une situation précaire en raison de la pandémie et si elle avait une perspective de rentabilité.
Pour les autres critères, M. Fitzgibbon a mentionné qu’il en revenait « au jugement » de chaque responsable chez IQ qui traitait les dossiers.
« De penser qu’on aurait pu avoir un cadre quelconque ou tout aurait été mur à mur, c’est impossible, a-t-il indiqué. Le guide, il n’y a pas de critères de sélection. La sélection, c’est le jugement des individus. »
Ce dernier ne se rappelle pas si des entreprises se retrouvant sur la liste de la VG l’ont contacté directement pour discuter d’une possible aide financière.
« Il y a eu beaucoup de personnes à qui j’ai parlé. Dans tous les cas, elles ont été renvoyées à Investissement Québec », a-t-il assuré.
Québec solidaire a déposé une motion au Salon bleu, aujourd'hui, pour réclamer que le guide interne soit rendu public. Pendant ce temps, le Parti libéral du Québec a déploré le « récidivisme » et le Parti Québécois l’approche « élastique » du ministre de l’Économie en matière d’éthique.
La CAQ a bloqué cette motion.
– Avec la collaboration de Philippe Langlois et Patrick Bellerose
Ce qu'ils ont dit
« Il y a eu beaucoup de personnes à qui j’ai parlé. Dans tous les cas, elles ont été renvoyées à Investissement Québec. »
– Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon
« Clairement, le ministre Fitzgibbon revient à ses bonnes vieilles habitudes de PDG qui gère l’argent de l’État comme sa petite caisse personnelle. »
– Ruba Ghazal, responsable chez Québec solidaire en matière d’économie
« Il a peur de quoi ? [...] J’ai même des doutes que le guide a été créé parce que la VG a commencé à étudier les prêts. »
– Monsef Derraji, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’économie
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Programme PACTE: le ministre Fitzgibbon refuse de parler du prêt de 10,2 M$ à LMPG - Le Journal de Québec
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