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Saturday, November 13, 2021

Trains indiens: la Caisse dans de beaux draps - Le Journal de Montréal

Ainsi, selon Radio-Canada, les fameux trains indiens du REM de la Caisse de dépôt et placement du Québec présentent des défauts, des enjeux de qualité évidents, des problèmes de soudure... et des risques de blessures pour les usagers.

« Des correctifs sont nécessaires sur des dizaines de voitures fabriquées en Inde afin de garantir la sécurité », indique Radio-Canada dans son reportage, lequel s’appuie sur une lettre du PDG Jean-Marc Arbaud de CDPQ Infra adressée au consortium formé par Alstom et SNC-Lavalin. CDPQ Infra, c’est la filiale de la Caisse qui chapeaute le REM (Réseau électrique métropolitain). 

Ce n’est vraiment pas rassurant.

Les premières voitures du REM au garage du terminal de DIX/30 de Brossard.

Photo Chantal Poirier

Les premières voitures du REM au garage du terminal de DIX/30 de Brossard.

Je vous rappelle que le Groupe des Partenaires pour la Mobilité des Montréalais (PMM), c’est-à-dire le consortium créé avec SNC-Lavalin et dirigé par Alstom, a signé un énorme contrat avec CDPQ Infra pour fournir au REM un système complet de métro léger automatique et sans conducteur. Cela comprend le matériel roulant et la signalisation, ainsi que les services d’exploitation et de maintenance du REM.

Selon SNC-Lavalin, ce contrat (annoncé en avril 2018) s’élève à environ 1,8 milliard d’euros (2,8 milliards de dollars canadiens) : la part d’Alstom est estimée à 1,4 milliard d’euros (2,2 milliards de dollars canadiens) et celle de SNC-Lavalin à 400 millions d’euros (600 millions de dollars canadiens).

TANT PIS POUR LA CAISSE

Je ne le répéterai jamais assez. L’ex-PDG de la Caisse, Michael Sabia, a commis une gaffe monumentale lorsque la Caisse a accordé à la multinationale Alstom le contrat de fabrication de wagons indiens pour le REM.

La Caisse avait préféré acheter des trains fabriqués en Inde au lieu d’acquérir des trains de Bombardier Transport qui sont assemblés à La Pocatière.  

Et comble de ridicule à l’époque : la Caisse accordait le contrat des trains indiens à Alstom, qui était à ce moment-là la grande rivale de Bombardier Transport, dont la Caisse était elle-même actionnaire à hauteur de 35 % après y avoir investi 2 milliards $ de nos épargnes.

Pire encore, la Caisse avait ainsi décidé de faire rouler des trains importés de l’Inde sur le REM que l’on finance avec nos taxes, nos impôts et nos épargnes.

C’est ce qu’on appelle : se faire passer tout un sapin par la Caisse !

EN MAUVAISE SITUATION

Étant « pognée » avec ses commandes de trains indiens de qualité manifestement pas à la hauteur des attentes, la Caisse se retrouve aujourd’hui dans de beaux draps.

Le PDG de CDPQ Infra aura beau se questionner sur la qualité générale de la fabrication et de l’assemblage des trains sur le site de Sri City, en Inde, imaginez-vous que 30 % des voitures sont déjà fabriquées.

Plus grave encore, d’après le reportage de Radio-Canada, la situation s’avérerait aux yeux du PDG de CDPQ Infra vraiment préoccupante, car les correctifs n’ont pas été apportés dans l’usine indienne et malgré que les problèmes avaient déjà été rapportés à Alstom il y a plusieurs mois.

Manifestement, CDPQ Infra, selon son PDG, se retrouve aujourd’hui aux prises avec « un manquement » qui ne respecte ni le contrat ni les bonnes pratiques dans le domaine.

POTENTIELS CONFLITS D’INTÉRÊTS

Pas sûr que le PDG Jean-Marc Arbaud de CDPQ Infra a le pouvoir d’exercer suffisamment de pression sur les hauts dirigeants d’Alstom pour les forcer à apporter les correctifs dont les trains indiens ont besoin pour les faire rouler sur le REM en toute sécurité.

Pensons-y deux minutes. Qui est devenu le principal actionnaire de la multinationale Alstom ? La Caisse de dépôt et placement du Québec, avec 17,4 % des actions.

C’est lors de la vente de Bombardier Transport à Alstom que la Caisse est devenue le plus important actionnaire d’Alstom après avoir « roulé » sa part de 35 % dans Bombardier Transport dans la multinationale française, en plus d’investir 1 milliard $ dans l’acquisition d’actions additionnelles d’Alstom. 

Je vois mal le PDG de CDPQ Infra menacer la haute direction d’Alstom si cette dernière continue à faire la sourde oreille aux demandes pressantes de correctifs à ses trains indiens.

Je vois encore plus mal la Caisse lancer des poursuites contre Alstom pour non-respect du contrat de ses trains fabriqués en Inde.

Après avoir investi 4 milliards $ dans Alstom, la Caisse n’a publiquement pas intérêt à dénoncer la mauvaise exécution du contrat de fabrication des trains indiens de son REM, surtout quand l’octroi de ce contrat a fait l’objet d’un immense tollé.

Le contrat d’achat des trains indiens avait été dénoncé à l’époque par tous les partis d’opposition : Parti Québécois, Québec solidaire et la CAQ.

Le premier ministre François Legault faisait partie, à l’époque, des politiciens qui ont vertement dénoncé l’achat des trains indiens d’Alstom au détriment des trains québécois de La Pocatière.

Autre situation où la Caisse semble vulnérable. Le partenaire d’Alstom dans le consortium qui a décroché le gros contrat pour la fourniture du système roulant du REM, c’est SNC-Lavalin. Qui est le principal actionnaire de SNC-Lavalin ? La Caisse avec 19,9 % des actions en circulation.

Avec son REM, comme on peut voir, la Caisse a les mains liées.

J’espère que le PDG de la Caisse, Charles Émond, ne se laissera pas manger la laine sur le dos par les boss d’Alstom et de SNC-Lavalin.

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