C’est une page qui se tourne pour le Cirque du Soleil. Daniel Lamarre, qui dirigeait la destinée du groupe depuis plus de 20 ans, cède sa place à un comptable de formation, Stéphane Lefebvre, actuel chef de l’exploitation.
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« On a travaillé ensemble pendant toute la crise, il a joué un rôle très important dans la restructuration de l’entreprise et dans la relance », a assuré M. Lamarre qui s’est dit impressionné par la maîtrise de son dauphin, lors des heures les plus sombres de la pandémie.
M. Lamarre assure que personne, ni le conseil d’administration ni l’actionnaire principal, le fonds Catalyst Group, ne l’ont poussé vers la sortie. « C’était ma recommandation de passer le flambeau. »
Car pour lui, le moment était bien choisi afin d’assurer « une transition harmonieuse ». M. Lamarre va d’ailleurs demeurer au sein de l’entreprise comme vice-président exécutif au conseil d’administration.
Il avoue qu’il sera au bureau « tous les jours » et qu’il pourra épauler le nouveau dirigeant dans sa périlleuse mission. « Je suis voisin de bureau de Stéphane, on se parle 10 fois par jour », dit celui qui va lancer un livre sur la créativité en janvier.
La fin d’un cycle
À l’évidence, il s’agit de la fin d’un cycle pour le groupe québécois. Depuis sa fondation, l’entreprise de divertissement a été dirigée principalement par des personnalités créatives.
Mais le nouveau dirigeant affirme être un grand admirateur du processus artistique et amorce son mandat « avec beaucoup d’humilité ».
« Je suis passionné des arts du cirque. [...] Et ce que je tiens à dire, c’est que nous avons une équipe de créateurs vraiment extraordinaire. Moi, ce que je veux faire, c’est réaffirmer le leadership créatif du Cirque », a-t-il affirmé.
Pour M. Lamarre, dans le secteur du divertissement, il est important d’avoir des dirigeants capables de chapeauter toutes les activités.
La confiance des actionnaires
« C’est ce que Stéphane peut offrir. [...]Mais il faut préserver notre créativité. Car si on la perd, nous sommes cuits », pense-t-il.
Ce dernier affirme aussi que M. Lefebvre a la confiance de joueurs clés de l’entreprise, notamment Gabriel de Alba, dirigeant du fonds torontois Catalyst Group, et Jim Moran, ancien patron de MGM, qui est aussi sur le conseil d’administration.
« On a développé une énorme complicité. [...] À quatre, on a créé un exécutif, on a vraiment leur appui, ça se passe très bien », assure M. Lamarre qui affirme ne pas ressentir de pression de rentabilité de la part des actionnaires.
Le dirigeant tenait aussi à nommer un patron québécois francophone. « Je le redis, le siège social est ici pour rester et la nomination de Stéphane est une illustration spectaculaire de cela. »
Encore peu d’employés
Le nouveau patron va mettre toute son attention sur la relance du groupe et des spectacles dans les marchés porteurs comme Las Vegas, Montréal, Londres, Toronto ou Vancouver.
« On relance au fur et à mesure que les marchés s’ouvrent. Et les résultats sont spectaculaires », assure-t-il.
Selon le Cirque, les ventes dans la ville du jeu « sont meilleures qu’avant la pandémie ». Le groupe a aussi redémarré la machine à Miami et à Houston.
Malgré tout, l’entreprise ne fonctionne pas à plein régime. Au pire de la crise, il y avait une centaine d’employés actifs pour le Cirque. Ce nombre atteint maintenant 400, mais on est encore loin des 2500 employés d’avant la crise.
Le groupe assure aussi que sa situation financière s’est améliorée. Du jour au lendemain, le groupe était passé de revenus de 1 milliard à zéro. « On est vraiment en bonne position aujourd’hui. Je ne suis pas inquiet pour la santé financière de l’entreprise », dit-il.
Le Cirque du Soleil
- Le nouveau dirigeant, Stéphane Lefebvre, est à l’emploi du Cirque depuis cinq ans
- Il y a actuellement 400 employés (2500 avant la pandémie)
- L’entreprise avait des revenus de 1 G$ avant la pandémie mondiale
- Les six spectacles à Las Vegas, son principal marché, sont maintenant relancés
Le Cirque mise sur un comptable - Le Journal de Montréal
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