C’était écrit dans le ciel. Du moment où Christian Dubé repoussait du 15 octobre au 15 novembre la date butoir pour la vaccination obligatoire de tous les soignants, les plus récalcitrants ont compris qu’ils gagnaient la partie.
À preuve, comme le rapporte Le Journal, 18 562 travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux ne seraient toujours pas vaccinés adéquatement contre la COVID-19.
Sur les 14 000 et plus qui n’étaient aucunement vaccinés au 25 octobre, il en restait encore 13 369 ! Comme quoi, psychologie 101 oblige, le recul du gouvernement les a bel et bien encouragés à lui tenir tête.
Quand il se dit obligé de reculer par crainte des bris de services, personne ne remet en doute la bonne foi du ministre Dubé. Le vrai problème est la perte d’autorité politique du gouvernement face aux récalcitrants.
Au lieu d’être sanctionnés pour leur manque navrant d’éthique professionnelle et sociale, ils se voient accommodés par celui-ci. Alors, qui se moque de qui ? Les employés non vaccinés mettent pourtant en danger la santé de leurs collègues et des personnes dont ils doivent prendre soin.
Quand ils contractent la COVID-19 par leur propre négligence, ils viennent aussi engorger les hôpitaux. C’est pourquoi plusieurs États, malgré leur pénurie de personnel, ont imposé la vaccination à tous les soignants.
Bande à part
Le Québec, pour le moment, fait bande à part. Résultat : comme il se doit, on exige le passeport vaccinal des visiteurs et proches aidants, mais pas des soignants eux-mêmes. C’est le monde à l’envers.
D’autant plus que l’immunité conférée par les deux doses diminuant après quelques mois, plusieurs gouvernements distribuent déjà une troisième dose aux gens dont la santé est plus fragile.
Pendant ce temps, ici, les contribuables casquent des millions en fonds publics pour faire dépister les soignants récalcitrants trois fois par semaine. La science est pourtant claire. Combinée aux mesures sanitaires, la vaccination est le meilleur outil contre la propagation de la COVID-19.
Or, voilà qu’on apprend en plus que les dépistages pour soignants récalcitrants seraient distribués par les CIUSSS et CISSS de manière aléatoire.
Selon La Presse, la campagne pour une troisième dose serait elle aussi « désorganisée ». Dans les résidences privées pour aînés (RPA), chaque CISSS et CIUSSS en ferait selon son bon vouloir.
Désorganisation
Les directives contradictoires s’accumulent ainsi sur le terrain. On entend d’ailleurs des échos similaires pour les ressources intermédiaires (RI). Des intervenants ne savent plus quoi répondre aux résidents et à leurs familles.
À quand la troisième dose ? Où ? À qui ? Mystère et boule de gomme. Dans des RI où vivent des adultes handicapés intellectuels, la rumeur du moment veut même que seuls les usagers de 65 ans et plus reçoivent une troisième dose.
Ils sont pourtant tous vulnérables et vivent ensemble dans des espaces limités. Ils devraient donc tous recevoir une troisième dose, peu importe leur âge.
Bref, après une campagne de vaccination admirablement réussie auprès d’une forte majorité de Québécois, des couacs s’installent dans la machine. Ne sait-on pas que sans vaccination obligatoire sous peine de sanctions sérieuses, les soignants récalcitrants continueront à s’entêter ?
Ne sait-on pas non plus que dans les « milieux de vie » comme les RPA et les RI, une 3e dose de vaccin devrait être donnée à tous les résidents, aînés ou non ? Au Québec, on ne manque pourtant pas de vaccins...
Vaccination en santé: qui se moque de qui? - Le Journal de Montréal
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