Kansas City Southern (KCS) a finalement été séduite par la dernière offre du Canadien Pacifique (CP) et a maintenant l’intention de mettre fin à son projet de mariage avec la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN), établie à Montréal.
Le transporteur ferroviaire américain a déterminé, dimanche, que l’offre valorisée à 31 milliards US du chemin de fer établi à Calgary était supérieure à l’offre de 33,6 milliards US émanant de la compagnie montréalaise jugée beaucoup plus risquée d’un point de vue réglementaire.
Il s’agit d’un nouveau chapitre du feuilleton opposant les deux entreprises canadiennes, qui souhaitent chacune mettre la main sur KCS en raison de ses actifs ferroviaires procurant un accès au Mexique.
Le CN dispose maintenant de cinq jours ouvrables pour tenter de convaincre le conseil d’administration de la société du Missouri de changer son fusil d’épaule. En début d’après-midi, dimanche, le plus important transporteur ferroviaire au pays n’avait pas réagi.
De son côté, le président et chef de la direction du CP, Keith Creel, qui répète depuis plusieurs mois qu’un mariage entre le CN et KCS ne passerait pas le test des autorités réglementaires, souhaite rapidement conclure une entente définitive avec la société américaine.
« Ce regroupement offre aux actionnaires de KCS davantage de certitude en matière de réglementation et de valeur », a-t-il fait valoir, dans un communiqué.
Contrairement au CN, le réseau du CP ne se chevauche pas avec celui de KCS au sud de la frontière.
Le transporteur albertain avait annoncé, en mars dernier, une entente avec la société ferroviaire américaine qui la valorisait à environ 27 milliards US avant de voir son grand rival canadien lui damer le pion en faisant grimper les enchères.
Toutefois, le 31 août dernier, le Surface Transportation Board (STB) – responsable des fusions dans le secteur ferroviaire aux États-Unis, avait porté un dur coup au projet de mariage entre KCS et le CN en refusant la demande visant à mettre sur pied une fiducie avec droit de vote.
Cet outil aurait permis au CN de détenir les actions du transporteur ferroviaire américain pendant l’examen de la transaction, qui aurait pu s’échelonner jusqu’à la fin de 2022. Les actionnaires de KCS auraient également été payés plus rapidement plutôt que de devoir attendre la clôture de la transaction.
La tournure des évènements avait incité KCS à accepter de discuter de l’offre relevée du CP qui avait été présentée à son conseil d’administration à la suite de la décision du STB.
En raison de sa plus petite taille, le CP, qui avait entrepris ses démarches auprès du STB avant de voir le CN venir brouiller les cartes, avait obtenu la permission d’utiliser une fiducie avec droit de vote. Un regroupement entre le CP et KCS serait également examiné en vertu de règles moins strictes aux États-Unis.
« À terme, nous croyons que cette situation mènera probablement à l’achat de KCS par CN », avait estimé l’analyste Benoit Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, lorsque la société américaine avait annoncé de nouvelles discussions avec le CP le 4 septembre dernier.
Le CN compte 24 500 salariés et un réseau de 32 000 kilomètres qui se rend jusqu’à La Nouvelle-Orléans aux États-Unis. On recense environ 12 000 salariés au CP, dont le réseau de 21 000 km est moins vaste que son concurrent dans le marché américain.
Affrontement pour Kansas City Southern : le CP sur le point de doubler le CN - La Presse
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