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Thursday, August 26, 2021

Conflit à l'usine Olymel : le syndicat refuse l'arbitrage - Radio-Canada.ca

L'usine d'Olymel à Vallée-Jonction.

La grève dure depuis quatre mois maintenant.

Photo : Radio-Canada / Sébastien Tanguay

Les quelque 1000 travailleurs de l'usine Olymel à Vallée-Jonction ont dit non à l'arbitrage proposé par le ministre du Travail, Jean Boulet. Cela signifie que la grève continue.

Nous privilégions la négociation parce que nous sommes convaincus qu'une entente de principe négociée est encore à notre portée, et ce, dans un délai rapide, a fait savoir, dans un communiqué, Martin Maurice, le président du syndicat.

Celui-ci ajoute que les deux parties ne sont pas si loin l'une de l'autre. Il assure que les employés syndiqués préfèrent trouver une solution, plutôt que de laisser toute décision entre les mains d'un arbitre.

Prochaine étape, le ministre Boulet va demander au médiateur qu’il avait nommé pour résoudre ce conflit de travail, Jean Poirier, de procéder à un blitz de médiation. Les deux parties vont à nouveau se réunir dès vendredi pour tenter de trouver une entente, idéalement avant dimanche soir.

En début de semaine, la direction d’Olymel a prévenu que, sans accord, elle mettra fin au quart de travail du soir, à partir de lundi. Cela entraînera la suppression de 500 emplois.

Paul Beauchamp, le premier vice-président d’Olymel, avait expliqué que réduire les activités à l’usine de Vallée-Jonction était le seul moyen pour l’entreprise de continuer à fonctionner dans ce contexte de tensions.

L’arbitrage était une main tendue. C’est encore temps [de trouver une entente], mais la marge de manœuvre est limitée.

Une citation de :Jean Boulet, ministre du Travail

De son côté, Paul Beauchamp se dit extrêmement déçu par la position du syndicat. Il confirme que si aucune sortie de crise n’est décidée d’ici la fin de la semaine, des salariés vont perdre leur emploi.

On lâche pas

À Vallée-Jonction, aux abords de l’usine, les travailleurs en grève assument pleinement leur décision de rejeter l’arbitrage.

Faut qu’Olymel soit raisonnable. S’il est raisonnable, on va l’être aussi. C’est un jeu qui se joue à deux. C’est le temps d’être sérieux et y a possibilité de négocier avec nous, promet Pierre Vallée.

C'est à nous autres de décider, pas à un monsieur qui est à l’autre bout du monde. Nous autres, on lâche pas, assure Léopold Clément, tout en confiant ne pas être sûr de parvenir à une entente d’ici dimanche.

Charlotte Tekitila partage leur opinion. Elle reconnaît également que la situation est difficile. Je suis fatiguée de rester à la maison, on a besoin que le travail recommence, que les choses se passent bien. C’est ça qu’on souhaite.

Jean-Noël Grenier, professeur au Département des relations industrielles à l’Université Laval, pense que l’arbitrage aurait été une bonne solution, dans la mesure où, à la mi-août, les travailleurs ont dit non à 57 % à l’entente de principe que leur a soumis leur syndicat.

Ça démontre qu’il y a des dissensions internes assez importantes, met-il en exergue. Il redoute que plus le conflit va durer longtemps, plus les divisions vont devenir fortes entre les gens.

Avec la collaboration de Colin Côté-Paulette

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