La COVID-19, le coût des matériaux, les imprévus de chantier et les problèmes dans le tunnel du Mont-Royal font bondir les coûts de la première phase du Réseau express métropolitain (REM). CDPQ Infra prévoit maintenant que le coût du projet se chiffrera à au moins sept milliards de dollars.
Sa mise à jour présentée jeudi fait état de 200 millions de dollars supplémentaires pour les mesures prises face à la pandémie et les impacts sur l’approvisionnement et la main-d'œuvre spécialisée.
150 millions supplémentaires sont attribuables à des imprévus le long des 67 kilomètres du réseau; il s’agit par exemple de rendre le REM conforme aux interfaces
avec des voies ferroviaires et des ponts. C’est un peu comme quand vous faites des travaux à la maison, vous avez des surprises en cours de route, des devis sont émis et vous corrigez le tir
, indique le vice-président, affaires corporatives, développement et stratégie, Harout Chitilian.
Les risques attribuables à la présence de charges explosives dans le tunnel Mont-Royal et ses conditions générales déficientes sous l’avenue McGill College
coûteront un minimum de 80 millions de dollars, comme il a déjà été évoqué précédemment. CDPQ Infra refuse de dévoiler quelconque montant supérieur pour ne pas donner un avantage indu au constructeur [NouveLR]
et espère boucler cet enjeu lors de la mise en service du REM
.
Malgré ces dépassements de coûts, CDPQ Infra soutient respecter l’esprit et la lettre d’entente avec le gouvernement
, c’est-à-dire de prendre en charge les risques d’imprévus et de construction
. Aucune aide supplémentaire ne sera donc exigée de Québec; sa contribution de 1,28 milliard de dollars demeure intacte.
Depuis 2016, la facture du projet est ainsi passée de 5,5 milliards à au moins 6,98 milliards de dollars. L’ajout de trois stations au centre-ville, des nouvelles exigences comme l’amélioration de la fréquence de passages, des ententes pour accélérer les travaux et les mesures annoncées jeudi expliquent l’ensemble de ces surcoûts.
Des projections d’achalandage inchangées à long terme
Harout Chitilian évoque un effet à court terme
du télétravail sur l’achalandage. Son effet est de moins de 10 % et sera compensé par le développement autour des stations [estimé à 5 milliards de dollars]
, dit-il avant d’ajouter que les projections initiales étaient conservatrices
.
Nous construisons un projet pour les 100 prochaines années. [...] Nous croyons que l’achalandage va être au rendez-vous et il reste des scénarios hautement probables où cet achalandage va être dépassé.
La redevance de 72 cents par passager-kilomètre qui sera versée par l’Autorité régionale de transport métropolitain pour soutenir les coûts d’immobilisation et d’opérations reste donc inchangée. L’entente prévoit cependant que le dépassement des prévisions d’achalandage permettrait de réduire cette redevance d’un maximum de 20 %, ce qui pourrait devenir plus difficile à atteindre dans le contexte.
CDPQ Infra maintient aussi sa cible de rendement de 8 à 9 % et de près de 4 % pour le gouvernement du Québec dans un horizon de 0 à 30 ans.
Mise en service au printemps-été 2022
Bonne nouvelle, après le report annoncé en novembre dernier, la mise en service de l’axe entre Brossard et la Gare Centrale demeure toujours prévue dans un an. Le dernier tronçon jusqu’à l’Aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau serait complété à la fin de 2024.
Dans les derniers mois, plus de 200 heures de tests ont été réalisées avec des voitures du REM sur la Rive-Sud. Vingt trains de deux voitures ont été reçus, ce qui représente 20 % de la flotte totale.
Le 10 juin, les journalistes seront invités à une séance d’essai où les voitures circuleront à une vitesse s’apparentant à la vitesse commerciale
.
REM : la facture bondit à au moins 7 milliards de dollars - Radio-Canada.ca
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