«Indécentes», «scandaleuses» et «difficiles à accepter» : les «primes de motivation» offertes par Air Canada à ses dirigeants soulèvent l’indignation au sein de la classe politique canadienne et québécoise.
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«Compte tenu du rendement exceptionnel de la direction pendant cette période sans précédent, nous avons approuvé une prime de motivation liée à la pandémie de COVID-19 de 20 M$ (...) dont 10 M$ ont été attribués aux personnes qui ont joué un rôle déterminant dans la survie de la Société», peut-on lire dans un document qu’Air Canada a envoyé à ses actionnaires.
Or cette décision ne passe tout simplement pas sur la scène politique, d’autant plus que l’entreprise a reçu pas moins de 656 M$ en subvention salariale et qu’un plan d’aide de 5,9 G$ a été approuvé pour lui venir en aide.
«C’est indécent! Ils disent que c’est 20 M$ en prime de motivation... Qu’ils regardent tous les employés qu’ils ont mis à pied dans les yeux, il me semble que ça devrait être assez pour les motiver», s’est indigné Pablo Rodriguez, leader parlementaire du gouvernement Trudeau.
«Ç’a aucun ‘’torrieux’’ de bon sens», a quant à lui dénoncé le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet.
Cette décision survient après qu’Air Canada ait affiché des pertes de 4,7 G$ en 2020 et que l’entreprise ait limogé quelque 21 700 travailleurs durant cette même année.
«C’est difficile à accepter parce qu’Air Canada a eu de l’aide du gouvernement fédéral», a réagi le premier ministre du Québec, François Legault.
Le chef adjoint du Nouveau Parti démocratique, Alexandre Boulerice, a crié au scandale tout en décochant une flèche à l’endroit du Parti libéral.
«C’est absolument un scandale! C’est comme si les Libéraux avaient décidé qu’il y avait un ‘’bar open’’ et qu’on pouvait prendre l’argent des contribuables pis que les dirigeants d’Air Canada, eux autres, s’en mettaient plein les poches», a-t-il fustigé.
«On doit cible sur des emplois (...) et pas (sur) des bonus et des salaires pour les dirigeants», a regretté Erin O’Toole, chef des conservateurs canadiens.
Malgré les critiques, Air Canada n’a pas l’intention de broncher et de faire marche arrière.
Durant la période des questions à la Chambre de Communes, à Ottawa, la ministre des Finances, Chrystia Freeland, a fait valoir que l’entente pour une aide financière stipule que les dirigeants d’Air Canada voient leur rémunération annuelle plafonnée à 1 M$.
Mais comme ces primes ont été versées avant la conclusion de cette entente en avril, celle-ci n’a pas été violée.
«Indécentes» et «scandaleuses», les primes d'Air Canada ne passent pas à Ottawa - TVA Nouvelles
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