Le Sénat a adopté vendredi soir le projet de loi spéciale pour forcer le retour au travail des débardeurs du Port de Montréal, qui étaient en grève depuis lundi contre de nouvelles conditions de travail relevant principalement de l’attribution des horaires.
Les débardeurs devront donc reprendre le travail dès samedi, sous peine d’amendes allant jusqu’à 100 000 $ par journée de travail manquée au Syndicat et à l’employeur.
La loi spéciale C-29 ne met pas immédiatement un terme au conflit, mais impose un arbitre-médiateur qui aura le pouvoir de trancher les détails de la prochaine convention collective dans un délai de 90 jours.
«Nous croyons que les meilleures conventions collectives sont celles que les parties concluent à la table de négociation. Cependant, après plus de deux ans et demi de négociations soutenues par le gouvernement fédéral et après avoir épuisé toutes les autres options, une mesure législative était nécessaire pour éviter de nouveaux dommages durables à notre économie, notamment la perte d'un nombre important d'emplois», a déclaré la ministre du Travail Filomena Tassi dans un communiqué, vendredi soir.
Le porte-parole du Syndicat des débardeurs, Michel Murray, a indiqué que l’organisation avait l’intention de contester la loi C-29 devant les tribunaux canadiens et l’Organisation internationale du Travail.
De son côté, le président de l’Association des employeurs maritimes (AEM), Martin Tessier, s’est engagé lors de ses échanges avec les sénateurs à revenir à l’ancien système d’attribution d’horaires (donc aux horaires à relais plutôt qu’aux nouveaux horaires à quart) si la loi en venait à être adoptée vendredi.
M. Tessier a expliqué que la pandémie avait forcé l’adoption de ce nouveau type d’horaire, qui, selon lui, est permise par la convention collective.
La loi C-29 a été adoptée aux Communes dans la nuit de mercredi à jeudi, avec l’aide d’une motion de clôture adoptée mercredi pour accélérer le retour au travail des débardeurs.
Une loi de «dernier recours»
«C-29 est un geste de dernier recours», selon la ministre du Travail, Filomena Tassi.
«Malheureusement, il est absolument nécessaire de mettre fin à la grève au port de Montréal avant que la situation ne devienne terrible», a-t-elle ajouté.
Selon la ministre, les pertes financières estimées de la grève s’élèvent à un minimum de 100 millions $ par semaine de travail perdu.
De plus, la ministre a affirmé que du matériel médical d’urgence se trouvait coincé au port, une information qu’a maintes fois rejetée le porte-parole syndical.
Celui-ci s’est dit ouvert depuis le début de la grève à ce que les débardeurs s’occupent de décharger le matériel médical si nécessaire, mais qu’aucune demande en ce sens n’avait été faite par l’employeur.
Le Parlement met fin à la grève au Port de Montréal - Le Journal de Montréal
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