Le Kansas City Southern (KCS) ne fera pas l’objet d’une guerre d’enchères entre les deux plus grands chemins de fer au pays : le Canadien Pacifique (CP) refuse d’offrir autant d’argent ou même aller plus loin que la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN).
Malgré tout, l’entreprise n’a pas baissé les bras en exhortant, jeudi, le conseil d’administration du transporteur ferroviaire américain à rejeter la proposition du CN en faisant valoir qu’elle n’obtiendrait pas l’appui des autorités réglementaires américaines.
Le CP avait conclu une entente pour mettre la main sur KCS pour 25,2 milliards US avant de voir son rival établi à Montréal entrer dans la danse avec une proposition valorisant l’Américaine à 33,7 milliards US.
« Nous ne pouvons pas nous lancer dans une guerre d’enchères pour égaler la proposition du CN, qui n’est pas réalisable et qui est confrontée à beaucoup d’incertitude », a expliqué le président et chef de la direction du CP, Keith Creel, jeudi, dans le cadre d’une conférence destinée aux investisseurs.
Le transporteur ferroviaire établi à Calgary avait jusqu’à 17 heures, jeudi, pour annoncer ses couleurs au conseil d’administration de KCS, qui juge l’offre du CN plus élevée. L’entreprise américaine doit trancher entre les deux offres avant la fin de la semaine.
KCS est au cœur d’un duel entre les deux sociétés canadiennes essentiellement en raison de ses actifs situés au Mexique. Le CN et le CP souhaitent chacun exploiter un réseau qui traverse les États-Unis pour se rendre dans ce pays.
Dans une lettre ouverte, M. Creel a reconnu qu’il était en quelque sorte normal de voir le conseil d’administration de KCS respecter ses « obligations fiduciaires » en considérant une proposition plus élevée. Mais à la lumière des évènements des derniers jours, celui-ci estime que c’est la certitude de la proposition du CP qui devrait primer.
« Nous demeurons confiants de voir le Surface transportation board (STB) ultimement rejeter la proposition du CN de mettre en place une fiducie de vote parce que cela ne servirait pas l’intérêt public », a-t-il fait valroi.
Le CP estime qu’il y a très peu de chevauchements directs avec le réseau de KCS, ce qui, à son avis, signifie que son offre est plus susceptible d’obtenir l’approbation des régulateurs américains.
Pour sa part, le CN doit convaincre l’organisme de réglementation américain régissant les fusions de chemins de fer de mettre sur pied une fiducie de vote pendant que la transaction est sous la loupe des autorités réglementaires.
L’entreprise devra verser 1 milliard US à KCS si le STB refuse sa demande. Le transporteur ferroviaire a déjà accepté de payer la facture des frais de résiliation estimée à 700 millions $ US si KCS met fin à son entente avec le CP.
De plus, le STB a décidé que la proposition du chemin de fer québécois devrait être évaluée à partir de règles plus strictes, alors qu’une exemption avait été accordée à son rival albertain.
Duel pour KCS | L'offre du CN ne sera pas égalée par le CP - La Presse
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