Le gouvernement fédéral a déposé un préavis de dépôt de législation intitulé «Loi prévoyant la reprise et la poursuite des activités au port de Montréal», a annoncé la ministre du Travail, Filomena Tassi, dimanche.
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Ce projet de loi, qui pourrait être déposé en début de semaine, prévoit de forcer le retour et le maintien des activités au port de Montréal, malgré la grève des débardeurs qui doit commencer lundi.
Sur Twitter, la ministre Tassi a ajouté que cette option était la moins favorisée par son gouvernement. «Nous croyons au processus de négociation collective», a-t-elle dit.
La ministre a affirmé que toutes les autres solutions ont été épuisées et qu'un conflit de travail au port de Montréal causerait des dommages économiques importants à l'ensemble des Canadiens.
Filomena Tassi a rappelé qu'Ottawa a tenté de soutenir les deux parties dans leurs négociations, notamment avec plus de 100 séances de médiation, mais que l'employeur et le syndicat demeurent trop éloignés dans leurs positions.
Or, le député du Nouveau parti démocratique (NPD) de Rosemont–La Petite-Patrie, Alexandre Boulerice, juge que la mesure du gouvernement est «précipitée».
«Les travailleurs et travailleuses comme débardeurs au port de Montréal ont des droits et ont le droit d’exercer des moyens de pression», a-t-il estimé, dimanche, en entrevue à LCN.
En brandissant le spectre d’un projet de loi spéciale, M. Boulerice est d’avis qu’Ottawa brime les droits des travailleurs.
«[Le gouvernement] vient de déstabiliser le rapport de force à la table de négociations. Il vient de se placer du côté patronal», a-t-il dit.
Pour M. Boulerice, l’ingérence des libéraux dans le conflit n’a pas lieu d’être, comme il n’y a «pas vraiment de raison économique de vouloir imposer des choses au syndicat» puisque le conflit concerne les horaires.
«Le Syndicat des débardeurs a déjà dit que tous les besoins essentiels qui concernent la santé publique [...] seraient complètement servis à 100%», a indiqué le député du NPD.
Inquiétude chez les débardeurs
Certains débardeurs commencent aussi à s’inquiéter de l’entrée en vigueur de la grève générale illimitée qui doit débuter lundi.
Une source près du dossier, qui a préféré garder l’anonymat par crainte de représailles, a affirmé que plusieurs débardeurs croient qu’ils ont de bons emplois, avec des salaires pouvant aller jusqu’à 72$ l’heure pendant les fins de semaine.
Elle estime aussi que si le conflit perdure et va en arbitrage, tout le monde sera perdant.
Le syndicat a affirmé qu’il était prêt à faire marche arrière sur les moyens de pression à deux conditions. Tout d’abord, le syndicat demande que l’employeur maintienne la sécurité d’emploi, et ensuite qu’il annule les modifications d’horaire.
Toutefois, les deux parties sont en discussion depuis bientôt deux ans.
«Nous, on n’a pas l’impression de demander l’Everest, on demande des conditions de travail normales», a affirmé sur les ondes de LCN Michel Murray, conseiller syndical au Syndicat canadien de la fonction publique.
Si la grève prévue lundi venait à se concrétiser, des conséquences importantes seraient à prévoir. Le port de Montréal est d’ailleurs relié à plus de 140 pays.
Le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, a d’ailleurs affirmé que cette grève prenait «littéralement l’économie en otage.»
Un projet de loi pour forcer le maintien des activités au port de Montréal - Le Journal de Montréal
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