Le gouvernement Trudeau a choisi de rapatrier son ambassadrice à Paris, Isabelle Hudon, et de lui confier les rênes de la Banque de développement du Canada (BDC).
En poste à Paris depuis 2017, Mme Hudon a aussi agi comme conseillère du premier ministre Justin Trudeau lors de la formation de son cabinet après les élections générales de 2019.
Le gouvernement fédéral a annoncé vendredi matin qu’elle sera la prochaine présidente de la BDC
, une institution financière qui dessert principalement les petites et moyennes entreprises au pays. En tant que société d’État, la BDC gère ses activités de manière indépendante du gouvernement.L’expert en gouvernance Michel Nadeau affirme que, malgré ses liens existants avec le gouvernement Trudeau, Mme Hudon n’est pas connue comme une militante du Parti libéral du Canada et que sa feuille de route dans le secteur privé justifie sa nomination.
M. Nadeau ajoute que le choix de Mme Hudon démontre le rôle accru que veut donner le gouvernement fédéral à des institutions comme la BDC
dans la relance de l’économie canadienne après la pandémie de COVID-19.Il faut avoir à la tête de la BDC quelqu’un qui a la confiance du gouvernement. Le gouvernement ne doit pas s’immiscer dans les prêts ou les montants accordés aux entreprises – le choix doit revenir aux équipes de gestion de la BDC – mais il est important de partager une vision sur l’urgence d’agir dans les PME.
Première femme à la tête de la BDC
Mme Hudon jouit d’un fort niveau de notoriété dans les milieux économiques, politiques et culturels.
Avant d’être nommée à Paris, elle a dirigé la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, agi dans des postes de direction pour la Sun Life et siégé à plusieurs conseils d’administration, dont ceux d’Hydro-Québec et du Conseil des arts du Canada.
Mme Hudon avait travaillé pour le Parti progressiste-conservateur à l’époque de Brian Mulroney, mais elle avait elle-même dit ne pas être proche des conservateurs sous Stephen Harper.
Aujourd’hui, Mme Hudon a plusieurs entrées au sein du gouvernement libéral à Ottawa. Elle a participé à une retraite du Conseil des ministres tenue à Winnipeg au début de 2020, peu de temps avant le début de la pandémie de COVID-19.
Mme Hudon sera la première femme à la tête de la BDC
, elle qui a longtemps travaillé à la promotion des femmes dans le milieu des affaires.Sophie Brochu, la présidente-directrice générale d’Hydro-Québec, prédit que Mme Hudon aidera la BDC
à mieux desservir toutes les PME , dont celles qui sont dirigées par des femmes.Elle va être capable d’activer des leviers pour aider les PME , et aider les PME qui sont dirigées par des femmes
, a dit Mme Brochu en entrevue. Sa valeur ajoutée, Isabelle, c’est de comprendre des enjeux stratégiques à long terme et [...] après, de se tasser et de laisser le monde travailler.
Une institution qui participera à la relance
La BDC
est active dans le domaine du financement et du service-conseil auprès d’entreprises canadiennes, agissant souvent en complément aux institutions financières du secteur privé. La BDC est aussi présente dans le domaine du capital de risque.La BDC
sera appelée à jouer un grand rôle dans la relance de l’économie canadienne. Dans le budget du 19 avril, le gouvernement lui a attribué 2,6 milliards de dollars sur quatre ans pour aider les PME à acquérir de nouvelles technologies et à s’en servir pour accroître leur efficacité et leur rentabilité.La nomination de Mme Hudon à la tête de la BDC
envoie un signal de changement au sein des institutions fédérales à vocation économique. La BDC est vue au sein du gouvernement comme une institution qui n’a pas encore complété sa modernisation et qui sera appelée à jouer un plus grand rôle dans l’économie verte.Mme Hudon remplacera Michael Denham, dont le mandat arrive à échéance cet été.
L'ambassadrice Isabelle Hudon revient au pays pour diriger la BDC - Radio-Canada.ca
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