Des Québécois heureux d’avoir été inoculés avec le vaccin d’AstraZeneca encouragent ceux qui le peuvent à les imiter, malgré le décès d’une femme annoncé mardi.
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« C’est une dose d’espoir », souffle Lucie Ricard, âgée de 52 ans.
La femme de Québec se décrit comme « la plus grande peureuse » des aiguilles. Mais lorsque la vaccination a été élargie aux personnes de 45 ans et plus, elle s’est surprise à prendre un rendez-vous rapidement.
C’est son désir de retrouver sa liberté d’avant qui l’a convaincue. Elle a hâte de revoir la mer, dans le Maine, aux États-Unis, où elle avait l’habitude de se rendre plusieurs fois par année.
Pour elle, le jeu en vaut la chandelle, même si son cœur se brise pour la famille de Francine Boyer.
« C’est sûr que si [le triste décès] était arrivé il y a 10 jours, ça m’aurait fait changer d’idée », confie-t-elle, comprenant les craintifs.
Mais elle tenait à partager son expérience positive pour dissiper les doutes.
« On m’a demandé quatre fois ma date de naissance [au centre de vaccination] et c’est ça qui a fait le plus mal », lance-t-elle en riant.
Un choix facile
Le Journal a d’ailleurs reçu une multitude de témoignages positifs de Québécois qui étaient très satisfaits de leur choix, à la suite d’un appel à tous.
« Le risque du vaccin est beaucoup plus faible que le risque de complications reliées à la COVID-19 », renchérit Karel Mayrand, vacciné la semaine dernière.
Le président-directeur général de la Fondation du Grand Montréal se dit soulagé de réduire ainsi ses chances d’être gravement malade, s’il contracte le virus.
« Pour moi, le choix était très simple », dit-il.
Selon lui, les craintes entourant le vaccin d’AstraZeneca se comparent aux réticences qu’ont certains à prendre l’avion. Les rares écrasements sont spectaculaires, mais la voiture demeure plus meurtrière.
Comme des millions de gens
Âgée de 58 ans, Florence Duval n’a jamais hésité à recevoir une injection avec son mari dès que possible, soulignant que des millions de personnes dans le monde ont reçu une dose du vaccin d’AstraZeneca.
« Je ne vois pas pourquoi on ne se protégerait pas contre la COVID-19 », affirme la résidente de Lorraine, dans les Laurentides.
Elle rappelle que les gens s’immunisent contre le tétanos et les hépatites avec des vaccins. Et que des voyageurs se font aussi inoculer avant de se rendre dans certains pays.
La quinquagénaire a souffert d’effets secondaires pénibles, comme une grande fatigue, mais seulement pour quelques heures, précise-t-elle.
« On en prend tous les jours des risques, des gens prennent encore le volant sans s’attacher », illustre Charles Lafrenière, un musicien de Repentigny, dans Lanaudière.
« Il faut prendre la balance des inconvénients et la priorité, c’est de se faire vacciner le plus tôt possible », estime l’homme de 54 ans.
Peu d’annulations
Dans la région de Québec et du grand Montréal, le réseau de la santé a remarqué peu ou pas d’annulation de rendez-vous de personnes censées recevoir une dose d’AstraZeneca à la suite de l’annonce de la thrombose mortelle qui a coûté la vie à une Québécoise de 54 ans.
« On a [eu] près de 12 000 rendez-vous de pris [hier] avec AstraZeneca. Donc, on est à peu près au niveau normal qu’on a connu dans les derniers jours », a indiqué le ministre de la Santé Christian Dubé, durant l’étude des crédits.
À Laval et dans Lanaudière, tous les stocks d’AstraZeneca étaient même déjà écoulés.
–Avec Patrick Bellerose, Nora T. Lamontagne et Diane Tremblay, Bureau parlementaire, Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec
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