Rechercher dans ce blog

Monday, August 28, 2023

Les banques accusées d'inaction face aux changements climatiques - Radio-Canada.ca

Les écologistes canadiens reprochent aux banques d'oublier la cause profonde des feux qui ont transformé de nombreuses forêts du pays en enfers : les changements climatiques.

Le groupe Stand.earth exerce depuis longtemps des pressions sur les banques pour qu'elles diminuent le financement des secteurs pétroliers et gaziers au profit des énergies propres. Et si elles semblent enfin commencer à comprendre le message, son directeur financier, Richard Brooks, et d'autres écologistes croient qu'elles ne le font pas assez rapidement.

L'Arctique est en feu, tout comme Hawaï. Un ouragan frappe la Basse-Californie pour la première fois en 90 ans. Que faut-il de plus pour que nos banques passent à l'action?

Une citation de Richard Brooks, directeur financier du groupe écologiste Stand.earth

Il rappelle que le groupe de recherche BloombergNEF avait affirmé, dans un rapport publié plus tôt en 2023, que les banques canadiennes accusaient un retard dans l'appui financier qu'elles accordaient aux énergies propres par rapport à ce qu'il est nécessaire de faire pour sauver le climat.

Par exemple, la RBC n'a investi qu'environ 40 cents dans les énergies propres pour chaque dollar investi dans le secteur pétrolier et gazier en 2021. La moyenne mondiale est de 80 cents pour un dollar, elle-même bien sous le seuil du ratio de quatre dollars pour un dollar qu'il faut atteindre d'ici 2030 afin d'éviter un réchauffement supérieur à 1,5 degré.

Peu de politiques d'adaptation

Quand on demande aux banques si elles ajustent leur plan contre les changements climatiques à la lumière des nombreux feux de forêt, elles maintiennent leur discours sur leurs engagements à lutter contre le réchauffement climatique et à aider leurs clients à faire la transition du carbone aux énergies propres.

La RBC, bonne dernière au classement établi par un rapport intitulé Banking on Climat Chaos, ne souligne aucune modification à sa politique. Elle dit qu'elle cherche toutefois à étendre sa capacité à aider ses clients à faire la transition et à amener sa direction à porter attention au climat.

Nous croyons fermement qu'il est nécessaire de prendre plus rapidement plus de mesures concertées pour s'occuper des changements climatiques.

Une citation de Jennifer Livingstone, vice-présidente à la Stratégie climatique de la RBC

Mais à cause des taux d'intérêt élevés et des incertitudes économiques, les banques ne trouvent pas assez de projets verts qui répondent à leurs critères de financement, constate Ryan Riordan, directeur de recherche à l'Institute for Sustainable Finance de l'Université Queen's.

Je crois qu'elles se rendent compte que peu de projets d'énergie renouvelable ou durable satisfont à leurs critères risque-rendement.

Les banques sont devenues généralement plus prudentes avant d'accorder des prêts, souligne Shilpa Mishra, directrice générale et chef des Services-conseils en mobilisation de capitaux de BDO.

La firme comptable révèle que la croissance des prêts a chuté à 5 % au deuxième trimestre, comparativement à la moyenne de 8,3 % des trimestres correspondants des deux dernières années.

Le marché des prêts a ralenti parce que les grandes institutions canadiennes sont moins enclines aux risques, avance Mme Mishra.

Elle avoue n'avoir perçu aucun changement notable dans le comportement des banques envers les projets pétroliers et gaziers, mais les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance sont de plus en plus considérés avant une décision d'investir.

Les banques sont également limitées par la lenteur avec laquelle le gouvernement fédéral examine ce qui peut être considéré comme un investissement durable, ajoute Ryan Riordan.

Le projet d'une prénommée taxonomie a été publié en mars, mais la mesure demeure floue en attendant qu'elle soit précisée par la ministre des Finances. Un porte-parole a souligné que le gouvernement l'examinait encore et étudiait les réactions des différents intervenants.

Le récent moratoire imposé par l'Alberta sur les grands projets d'énergie renouvelable ne contribue pas à trouver une solution, constate Ryan Riordan.

Lente progression

Malgré tout, certains signes indiquent que les investissements prennent un certain élan.

En mai, l'Agence internationale de l'énergie affirmait que pour chaque dollar investi dans les carburants fossiles en 2023, 1,70 $ serait investi dans les énergies propres. Il y a cinq ans, le ratio était de 1:1.

Mais la pente demeure raide à remonter. Selon l'agence, il faudrait que le ratio soit de 9:1 d'ici 2030.

La question du financement de la transition devrait figurer dans les premiers rangs de l'ordre du jour de la prochaine COP28, en novembre.

La semaine dernière, le comité organisateur de la conférence internationale avait déclaré que le flux de financement privé devrait croître beaucoup plus rapidement pour atteindre l'investissement total de 2,4 billions de dollars américains d'ici 2030 pour lutter contre le changement climatique dans les marchés émergents et les économies en développement.

Le financement de la lutte contre le changement climatique est au cœur de l'ordre du jour de la COP28, car c'est grâce à lui que nous parvenons à transformer les objectifs en réalité. Le temps de l'action est venu, a déclaré le président de la COP28, Sultan Ahmed al-Jabe.

Amériques
Donald Trump face à la justice
Feux de forêt
Faits divers
Donald Trump face à la justice
Amériques
Feux de forêt

Adblock test (Why?)


Les banques accusées d'inaction face aux changements climatiques - Radio-Canada.ca
Read More

No comments:

Post a Comment

Les agents de bord d'Air Transat rejettent l'entente de principe - Radio-Canada.ca

Les agents de bord d'Air Transat ont rejeté pour une seconde fois une entente de principe qui était intervenue avec leur employeur qu...