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Monday, January 9, 2023

Enfin des fruits et légumes de chez nous: la production en serre croît rapidement au Québec - Le Journal de Québec

Manger des fruits et légumes du Québec à l’année est de plus en plus à notre portée grâce au développement accéléré de la culture en serre, qui commence à se diversifier. Et même si les prix peuvent être plus élevés que ceux des importations, les consommateurs sont au rendez-vous.

• À lire aussi: 46 millions $ accordés à l’entreprise Ferme d'Hiver pour quadrupler sa production

Myriam Fredette exploite une petite serre de fraises de 500 mètres carrés et vend quotidiennement ses fruits d’hiver à 14 $ le panier de 1,5 litre dans son kiosque en Montérégie. 

« C’est vraiment plus cher que les fraises importées, mais la qualité est meilleure ; on cueille le fruit à maturité », dit celle qui se fait courtiser par les épiceries, mais dont toute la production trouve preneur à son kiosque.

La fraise d’hiver est un des fruits en émergence dans la culture sous abri au Québec, stimulée par des aides gouvernementales de près de 100 millions $ d’ici 2025. Objectifs : doubler la superficie des serres et sécuriser l’approvisionnement alimentaire. De 120 hectares en 2020, la superficie de culture est passée à 180 hectares l’an dernier.

Pour produire 13 millions de kilos de fraises et remplacer 10 % des importations de Californie et du Mexique d’ici quelques années, Ferme d’Hiver a opté pour la production verticale, dans des installations où le climat, la lumière et la chaleur sont contrôlés à 100 %. L’entreprise a reçu en décembre un financement privé et public de 46 millions $ pour quadrupler sa production.

« On veut maintenir les prix le plus bas possible, alors il faut augmenter le rendement. Plus on va produire, plus on aura des prix compétitifs », explique Alain Brisebois, président et chef de la direction. 

La pression des prix

Le panier de fraises de 850 millilitres de la Ferme d’Hiver se vend au prix suggéré de 5,99 $, mais rien n’empêcherait un épicier d’aller au-delà. Chez Savoura, qui vient de doubler à 6 hectares sa production de fraises, le panier de 300 grammes se vend de 4,99 à 6,99 $. Produire à prix compétitif dans un marché inondé de produits de la Californie et du Mexique est un défi constant.

« Il y a deux éléments qu’on ne contrôlera jamais : l’hiver et les coûts de main-d’œuvre plus élevés qu’au Mexique, où un travailleur agricole gagne 5 $ par jour », précise André Michaud, porte-parole de Savoura et président d’Agro Québec. 

« Ça coûte plus cher produire au Québec. En revanche, il y a moins de distance à parcourir et nous pouvons offrir des produits plus frais, de qualité supérieure », souligne André Mousseau, président de l’association Les Producteurs en serre du Québec (PSQ).

Avec les connaissances et les technologies qui s’améliorent, puis avec les aides gouvernementales et le retour des tarifs préférentiels d’électricité, les producteurs en serre font des gains de productivité. Les consommateurs n’en bénéficieraient toutefois pas tellement.

« C’est celui qui paie qui décide des prix et on n’a pas beaucoup de jeu avec les chaînes d’alimentation. Les prix donnés aux producteurs pour leurs récoltes ont baissé de 15 à 20 % de 2021 à 2022, mais ce n’est pas ça en épicerie », se désole André Mousseau.

Gagner en force

L’association Les Producteurs en serre souhaite favoriser des regroupements afin de faciliter la commercialisation. Actuellement, les fruits et légumes de serre du Québec sont rarement mis de l’avant dans les promotions des chaînes d’alimentation, remarque André Mousseau, car un seul producteur n’est pas forcément capable de suffire à la demande. D’où l’importance d’imiter l’Ontario avec des regroupements de producteurs.

« Il y a des pénalités aux producteurs s’ils ne livrent pas autant que demandé, donc plus on fera de volume, mieux on répondra à la demande et plus les chaînes vont privilégier les produits du Québec », croit André Mousseau.

Diversifier l’offre

Les parts de marché des producteurs québécois dans le créneau des légumes et fruits de serre étaient de 30 % en 2020. Elles sont passées à 50 % l’an dernier, et la cible de 80 % devrait être dépassée en 2025, ce qui rendra le Québec plus autonome sur le plan alimentaire. La tomate compte pour 46 % de la production québécoise.

« L’industrie des serres est jeune ici. Savoura est né à la fin des années 1980. Les tomates, c’est là où on a le plus de connaissances et c’est pour ça que tout le monde en fait : c’est moins risqué », observe André Michaud. 

L’arrivée des poivrons, aubergines, laitues et autres variétés favorisera aussi une plus grande autonomie du Québec. L’Islande a déjà fait pousser des bananes en serre... alors qui sait ce que l’avenir nous réserve ? 

Légumes et fruits en serre cultivés au Québec 

LES SUPERFICIES

  • Tomates : 69 hectares
Fraise d'Hiver inc

Photo fournie par Demers

  • Concombres : 42 hectares
Fraise d'Hiver inc

Photo fournie par Toundra

  • Laitue : 15 hectares
Fraise d'Hiver inc

Photo fournie par Mirabel Laitue

  • Poivrons : 8 hectares
Fraise d'Hiver inc

Photo fournie par Demers

  • Autres (fraises, fines herbes, aubergines, etc.) : 17 hectares
Fraise d'Hiver inc

Photo fournie par Ferme d’Hiver

PRINCIPALES RÉGIONS PRODUCTRICES

  • Montérégie : 24 % des superficies
  • Laurentides : 20 %
  • Centre-du-Québec : 13 %

NOMBRE D’ENTREPRISES PRODUCTRICES DE FRUITS ET LÉGUMES EN SERRE AU QUÉBEC

  • 2019 : 499
  • 2020 : 547
  • 2021 : 625

QUATRE GRANDES ENTREPRISES GÉNÈRENT 80 % DE LA PRODUCTION

  • Savoura : tomates, concombres et fraises
  • Hydroserre : laitue, poivrons, concombres
  • Demers : tomates, fraises, poivrons, aubergines, framboises
  • Serres Royales : tomates

* Données du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, 2021

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