En dépit des nombreuses interventions de la Banque du Canada cette année, le taux d'inflation s'est résorbé de 0,1 point de pourcentage en novembre par rapport à octobre, pour atteindre 6,8 % sur une base annuelle.
Selon les calculs de Statistique Canada, les coûts élevés de l’alimentation et de l’énergie pèsent toujours dans la balance inflationniste, mais la flambée ne touche pas que ces secteurs. En fait, les prix ne baissent pas.
Sans la hausse du prix des aliments et de l'énergie, les prix ont augmenté de 5,4 % d'une année à l'autre en novembre, après avoir progressé de 5,3 % en octobre
, souligne l’agence fédérale.
Sur une base nationale, l'inflation a progressé dans six provinces d'octobre à novembre, dont au Québec, où le taux d'inflation a progressé de 0,4 point de pourcentage pour atteindre 6,8 %. Terre-Neuve-et-Labrador (+ 0,2), le Nouveau-Brunswick (+ 0,9), la Nouvelle-Écosse (+ 0,9), l'Île-du-Prince-Édouard (+ 1) et le Manitoba (+ 0,1) ont aussi connu des hausses de l'inflation au cours de la période.
Le ralentissement du taux d'inflation national est majoritairement attribuable à la baisse des prix de l'essence à la pompe et à la croissance moins élevée du prix des meubles le mois dernier. Mais la hausse des coûts de l'intérêt hypothécaire et des loyers a contrebalancé les gains faits sur le prix des meubles et du carburant, souligne Statistique Canada.
Notons que les prix de l'essence ont diminué de 3,6 % en novembre par rapport à octobre, surtout en raison des diminutions de prix observées dans l'Ouest du Canada.
Les prix de l'essence ont augmenté de 13,7 % au pays en novembre par rapport à leur niveau de novembre 2021.
L'épicerie toujours plus chère
Sans surprise, la facture du panier d'épicerie n'a pas diminué en novembre, elle a même augmenté de 0,4 point de pourcentage par rapport à octobre.
Sur une base annuelle, les coûts de l'alimentation ont augmenté de 11,4 % en novembre, alors que cette augmentation annuelle était de 11 % en octobre.
« L'inflation des prix des aliments est restée généralisée et la croissance des prix dans les épiceries a été supérieure à celle de l'IPC d'ensemble chaque mois depuis décembre 2021. »
Le logement augmente
Les hausses marquées des taux hypothécaires qui ont suivi l'augmentation du taux directeur de la Banque du Canada se sont fait sentir en novembre avec une augmentation d'une année à l'autre de 7,2 % du prix du logement au pays.
Le coût de l'intérêt hypothécaire a continué d'augmenter à un rythme plus élevé d'une année à l'autre, en croissance de 14,5 % en novembre comparativement à 11,4 % en octobre, dans le contexte de la hausse des taux d'intérêt. La progression enregistrée en novembre a été la plus marquée depuis février 1983
, explique Statistique Canada.
C'est à l'Île-du-Prince-Édouard (+ 12,6 %), en Colombie-Britannique (+ 7,2 %), au Québec (+ 5,3 %) et en Ontario (+ 7,1 %) que la croissance des prix du loyer a été la plus marquée
L'inflation persiste
Même après avoir augmenté son taux directeur de 4 % à la suite de sept hausses consécutives cette année, la Banque du Canada n’arrive pas à calmer la surchauffe de l’économie canadienne. Même modeste, cette baisse de 0,1 point de pourcentage de l'IPC en novembre est la première observée au Canada depuis septembre alors que l'IPC sur une base annuelle était de 6,9 %. Un niveau qui s'était maintenu en octobre.
« On s’attendait à une baisse un peu plus importante. »
Or, le fait que l'inflation ne réagisse pas aussi rapidement qu'on le voudrait n'est pas non plus une fatalité, a souligné M. Durocher sur les ondes d'ICI RDI. Il faut comprendre qu’on part quand même de loin, souligne-t-il. L’inflation était à 8,1 % en juin dernier, là, on est à 6,8 % en novembre, donc on voit que la tendance est quand même à la baisse depuis quelques mois.
La réduction de l’inflation s’avère être un processus extrêmement lent et nous pensons que cela pourrait être le thème de 2023
, a pour sa part expliqué à La Presse canadienne l’économiste en chef de BMO, Douglas Porter.
Dans une note, M. Porter estime que l’inflation de base en légère hausse est un signe manifeste de pressions inflationnistes sous-jacentes persistantes.
Il y a tout le temps une espèce de décalage entre l'effet des hausses de taux sur l'économie et par la suite sur l'inflation et sur les prix, donc ça prend quelques mois avant que ça se transmette totalement sur la croissance des prix
, a indiqué Benoit Durocher.
Les économistes de la Banque Nationale, Matthieu Arseneau et Alexandra Ducharme, ont estimé que les données publiées mercredi matin par Statistique Canada montrent que la Banque du Canada doit faire une pause après le resserrement extrêmement agressif orchestré en 2022
.
Certes, nous aurions souhaité une plus grande décélération de l'inflation globale, mais les indicateurs avancés nous disent que c'est imminent. Les prix de l'essence ont considérablement baissé en décembre, ce qui laisse présager une modération significative de l'inflation annuelle dans le prochain rapport
, ont ajouté les économistes.
Dans une analyse, Desjardins prévoit que la Banque du Canada mettra en pause son cycle de hausse de son taux directeur en janvier, mais le résultat de l’inflation laisse la porte ouverte à une autre majoration.
L’inflation annuelle avait atteint un pic au Canada en juin à 8,1 % et avait amorcé un lent recul en juillet (7,6 %) et en août (7 %).
Ralentissement timide de l'inflation à 6,8 % en novembre au pays - Radio-Canada.ca
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