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Wednesday, December 28, 2022

2022, une année pénible sur les marchés boursiers - Le Journal de Montréal

Après trois années de croissance, la chute des Bourses en 2022 n’était pas si surprenante. Ce qui l’était plus, c’est le recul marqué des titres obligataires, de sorte qu’il a été très difficile pour les investisseurs d’empêcher leur portefeuille de perdre des plumes.

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«D’habitude, les obligations, ça agit un peu comme une valeur refuge. Mais pas cette fois-ci. Ç’a été une année très difficile pour les rendements », constate Lorenzo Tessier-Moreau, économiste au Mouvement Desjardins.

L’indice phare aux États-Unis, le S&P 500, a lâché environ 20 %, sa plus importante dégringolade annuelle depuis la crise financière de 2008, et de loin. Au Canada, l’indice S&P/TSX s’en est un peu mieux tiré, mais il a tout de même cédé plus de 8 %. Quant à la valeur des obligations canadiennes, elle a perdu plus de 10 % en moyenne.

« Nous n’avons pas vu un tel recul uniformisé depuis les années 1970 au moins. Le portefeuille type composé à 60 % d’actions et à 40 % d’obligations est en baisse d’environ 12 %, ce qui est considérable. Le resserrement de la politique monétaire a entraîné une revue à la baisse des prix de toutes les catégories d’actifs », résument froidement les économistes de la Banque de Montréal.

Lorenzo Tessier-Moreau, économiste chez Desjardins.

Photo tirée de Linkedin

Lorenzo Tessier-Moreau, économiste chez Desjardins.

Chute des technos

La hausse des taux d’intérêt dans le but de juguler la forte inflation a fait particulièrement mal aux titres technologiques. Aux États-Unis, le Nasdaq s’est effondré de près de 35 %. Au Canada, le sous-indice des technologies de l’information a plongé de plus de 30 %, mené par la dégringolade du géant ontarien Shopify (-70 %).

Dans un environnement économique incertain où les coûts de financement bondissaient, les investisseurs ont fui les actions des entreprises endettées et non rentables, comme Uber et WeWork. 

Cela dit, même les géants du web ont goûté à la morosité des marchés. À eux seuls, Alphabet (Google), Amazon, Apple, Meta (Facebook) et Microsoft ont collectivement perdu plus de 3500 milliards $ US de leur valeur en 2022.

Comme si ce n’était pas assez, la guerre en Ukraine a elle aussi contribué à tirer les Bourses mondiales vers le bas, notamment sur le Vieux Continent, où l’indice Euro Stoxx 50 a fléchi de plus de 11 %.

Flambée du brut

Le conflit a toutefois fait croître les cours du pétrole, qui ont dépassé les 100 $ US le baril pendant une bonne partie de l’année. Cette flambée des prix de l’énergie a fait bondir les profits et le cours boursier des exploitants d’hydrocarbures, ce qui a aidé la Bourse de Toronto à éviter une chute trop brutale.

Cela dit, la quasi-inexistence de l’industrie des hydrocarbures au Québec n’a pas empêché l’indice regroupant les 30 plus importantes entreprises d’ici cotées en Bourse de faire meilleure figure que le TSX. L’IQ-30 est en voie de terminer l’année avec une maigre baisse de 3,6 %.

«L’indice Québec a notamment profité de la contribution positive du secteur de la consommation non cyclique [les biens essentiels] tout en n’étant pas exposé au recul du secteur de l’immobilier», explique M. Tessier-Moreau.

DES ENTREPRISES DU QUÉBEC INC. EN EAUX TROUBLES

L’année 2022 aura été particulièrement difficile en Bourse pour de nombreuses entreprises québécoises qui, jusqu’à récemment, attiraient l’attention pour leurs promesses de prospérité. C’est notamment le cas de la société de minage de cryptomonnaie Bitfarms (-90,7 %) et du producteur de cannabis HEXO (-88,7 %). Il en va de même pour Marché Goodfood, GURU et Loop Industries, lesquelles ont vu la valeur de leur titre plonger de plus de 80 % en 2022. Le constructeur de véhicules Lion Électrique (-78,8 %), le détaillant DAVIDsTEA (-77,4 %) et les technos Dialogue (-68,9 %), Lightspeed (-62,5 %), Nuvei (-57,3 %) et Coveo (-53,5 %) ont eux aussi connu une dure année. 

DES COMPAGNIES D’ICI GRIMPENT, MALGRÉ LA TOURMENTE

D’autres entreprises québécoises ont réussi à résister plutôt bien aux vents de face que 2022 a apportés. Uni-Sélect, un distributeur de pièces automobiles, est le grand gagnant de l’année. En pleine pénurie de voitures, l’entreprise a vu sa valeur croître de 67,9 %. Dans un tout autre domaine, les actionnaires de Produits forestiers Résolu ont pu profiter de la vente de l’entreprise à Paper Excellence, qui appartient à des intérêts étrangers. Évaluée à environ 3,5 milliards de dollars, la transaction a contribué à faire bondir l’action de Résolu de 55,8 %. Enfin, au cœur de la tempête inflationniste, le Groupe ADF (qui est spécialisé dans la fabrication de structures d’acier) et le détaillant Dollarama sont parvenus à faire grimper leur cours boursier de plus de 25 %. 

UNE PERFORMANCE MOYENNE DE L’INDICE QUÉBEC 30

En date du 20 décembre, les 30 principales capitalisations boursières québécoises (IQ-30) ont produit un rendement négatif de -3,8 % en 2022. Elles s’en tirent mieux que celles de la Colombie-Britannique (ICB-20) et des provinces de l’Atlantique (IA-15), qui ont affiché des reculs respectifs de -5,4 % et de -17,1 %. De leur côté, l’Ontario (IO-40) et les Prairies (IP-10) ont enregistré des rendements de +1,1 % et de -1,5 %. L’Alberta, dont l’économie est dominée par l’exploitation des hydrocarbures, est dans une classe à part : son indice (IAB-25) affichait un rendement de... 17,9 %. 

CHUTE DES ENTRÉES EN BOURSE

Comme ailleurs dans le monde, la Bourse de Toronto (TSX) et la Bourse de croissance TSX (TSXV) auront accueilli en 2022 beaucoup moins de nouveaux venus que l’année dernière. En date du 30 novembre, 111 entreprises et fonds ont inscrit leurs titres au TSX et au TSXV – en baisse de 45,6 % par rapport à l’année dernière. Quant au nombre de premiers appels publics à l’épargne (IPO en anglais), il n’a été que de 17, soit 66 % de moins que le record de 50 atteint en 2021. Du nombre, trois ont eu lieu au TSX et 14 au TSXV. Du lot, Valeo Pharma est la seule entreprise québécoise. 

Quelques dates marquantes dans l’actualité boursière en 2022

5 AVRIL :

L’indice S&P/TSX touche un sommet historique de 22 213 points. Il s’en tiendra relativement loin le reste de l’année. Aux États-Unis, le S&P 500 a atteint son sommet historique le 4 janvier (4819 points) et son creux de 2022 le 11 octobre (3569 points).

13 JUIN :

Bombardier regroupe ses actions à raison de 25 pour une, ce qui a pour effet de faire passer son cours boursier de 1,13 $ à... 26,86 $! La multinationale québécoise souhaite ainsi accroître l’intérêt des investisseurs pour ses actions. Le titre de Bombardier est en voie de terminer l’année avec un bond de près de 20 %.

13 SEPTEMBRE :

L’indice américain S&P 500 connaît sa pire dégringolade quotidienne de 2022, soit une chute de 4,3 %. Une inflation plus forte que prévu fait craindre aux investisseurs que la Réserve fédérale américaine n’augmente les taux d’intérêt davantage que prévu.

3 OCTOBRE :

L’action de Loop Industries de Terrebonne chute de plus de 10 % au Nasdaq, après le dépôt d’une poursuite du gendarme boursier américain alléguant qu’un important actionnaire de Loop aurait escroqué un riche aîné en cachant sa réelle identité. Le fondateur de Loop, Daniel Solomita, a assuré qu’il n’avait rien à voir avec cette fraude.

3 DÉCEMBRE 2022 :

L’action de la montréalaise Marché Goodfood connaît un rebond spectaculaire de 39 % en Bourse après l’annonce d’une amélioration de ses marges bénéficiaires. L’entreprise de préparation de repas reste toutefois dans une position très difficile : ses ventes ayant grandement souffert de la fin des mesures de confinement, son cours boursier est passé d’un sommet de 13 $ en janvier 2021 à un plancher de 26 cents en novembre.

22 DÉCEMBRE :

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Photo d'archives

Le Journal révèle que le ministère de l’Économie, qui a à sa tête le très influent ministre Pierre Fitzgibbon, a acheté en secret pour 49 millions de dollars de titres de l’entreprise québécoise Lightspeed Commerce. Fait inhabituel, cet achat d’actions a été effectué, en juillet dernier, sur les marchés boursiers. Les tenants et aboutissants de cette transaction demeurent mystérieux. Il est, toutefois, possible que le gouvernement du Québec ait voulu stopper la dégringolade de l’action de Lightspeed.

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