L’économie canadienne a gagné 21 000 emplois en septembre, et le taux de chômage a diminué de 0,2 % pour s’établir à 5,2 %.
Ce léger rebond était attendu, après la perte de 40 000 emplois en août. Au Québec, on a enregistré un gain de 200 emplois en septembre et le taux de chômage est resté pratiquement inchangé, à 4,4 %, rapporte Statistique Canada.
En août, le Québec avait vu son taux de chômage augmenter de 0,4 %, à 4,5 %.
Le gain d’emplois en septembre au Canada suit trois mois consécutifs de pertes. « Un rebond de 21 000 emplois après une perte cumulée de 113 000 au cours des trois mois précédents n’indique pas un marché du travail solide », ont commenté les économistes de la Banque Nationale.
Pas plus tard que jeudi, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a réaffirmé que d’autres hausses de taux d’intérêt seront nécessaires pour mater l’inflation. La Banque Nationale prévoit toutefois qu’une pause est à venir.
« Les données de [vendredi] matin renforcent notre opinion selon laquelle une pause sera bientôt nécessaire pour évaluer l’impact différé de ses actions », estiment-ils.
« Avec l’affaiblissement de la demande intérieure, les entreprises réalisent rapidement que leurs besoins en main-d’œuvre ne sont peut-être pas aussi élevés qu’elles le croyaient plus tôt cette année et elles cessent peut-être la surenchère pour attirer les employés qui a généré une forte inflation des salaires. Même si les licenciements massifs sont évités, le gel des embauches face à une forte croissance démographique risque de faire augmenter le taux de chômage dans les mois à venir. »
Avec les chiffres de septembre, le troisième trimestre prend fin sur une note mitigée selon les provinces. Le Québec a gagné plus de 7000 emplois pendant cette période de trois mois, tandis que l’Ontario en a perdu plus de 26 000, observe Joëlle Noreau, économiste principale de Desjardins.
Le taux de chômage en Ontario a grimpé à 5,8 %. C’est un signe que le ralentissement de l’économie a un impact sur l’embauche, mais cet impact reste à évaluer, selon elle. « Cela ne signifie pas que des baisses de l’emploi imposantes seront encaissées systématiquement dans les prochains mois. La tension est manifeste sur le marché du travail et la demande de main-d’œuvre est vive. Certains employeurs hésiteront peut-être avant de faire des mises à pied. »
Les salaires grimpent
Les salaires continuent d’augmenter, ce qui est un autre signe que le marché du travail se porte encore très bien.
Selon Statistique Canada, le salaire horaire moyen est en hausse de 5 % sur une base annuelle. Il s’agit du quatrième mois d’affilée où la hausse du salaire horaire moyen dépasse les 5 %. À titre de comparaison, la croissance sur 12 mois de l’indice des prix à la consommation (IPC) a été supérieure ou égale à 7 % de mai à août.
Les salaires horaires moyens ont augmenté dans presque tous les secteurs par rapport à un an plus tôt en septembre, y compris dans les services d’hébergement et de restauration, où la rareté de la main-d’œuvre est criante. Dans ce secteur, les salaires moyens des employés étaient en hausse de 13,2 % en Ontario (+ 2,27 $ pour atteindre 19,51 $) et de 8,1 % au Québec (+ 1,41 $ pour atteindre 18,81 $). Dans ces deux provinces, le salaire minimum des employés recevant des pourboires a augmenté en 2022.
Le taux de chômage en baisse au Canada, stable au Québec - La Presse
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