Les activités de transport maritime sont étroitement liées au développement économique du Québec. Or, les principaux transporteurs battant pavillon canadien peinent à combler leurs besoins en main-d’œuvre qualifiée sur leurs navires.
Et les formateurs spécialisés comme l’Institut maritime du Québec (IMQ), établi à Rimouski et à Lévis, ne suffisent pas à la demande pour les diplômés en navigation ou en mécanique de navire.
« Les besoins en personnel qualifié dans le transport maritime sont considérables au Canada, en particulier au Québec sur le fleuve Saint-Laurent et sur la côte atlantique », indique Mélanie Leblanc, directrice générale de l’IMQ.
C’est dans ce contexte que nos [50] diplômés sont très recherchés. Ils obtiennent des conditions d’emploi qui sont devenues exceptionnelles par rapport à celles d’il y a une vingtaine d’années.
Mélanie Leblanc, directrice générale de l’IMQ
« Sur le plan des horaires de travail, par exemple, c’est devenu beaucoup plus flexible afin de répondre au désir des jeunes de conserver un meilleur équilibre entre leur période de travail en navire et leur temps de vie personnelle. Sur le plan salarial, outre la bonification des avantages sociaux, un jeune officier de navigation ou un mécanicien fraîchement diplômé et breveté auprès des autorités maritimes peut débuter aux environs de 70 000 $ par an. Et ça peut grimper jusqu’aux environs de 175 000 $ au fil des années d’expérience et d’avancement dans les brevets de navigation. »
Conditions d’emploi
Selon Mathieu St-Pierre, PDG de la Société de développement économique du Saint-Laurent (SODES), la concurrence entre les transporteurs pour recruter du personnel navigant qualifié a rehaussé les conditions d’emploi à des niveaux très concurrentiels pour les jeunes à la recherche d’un projet de carrière.
Au transporteur Desgagnés, qui exploite 18 navires (vraquiers, citernes, traversier) sur le Saint-Laurent, dans l’Arctique et sur la côte atlantique, on fait état de conditions pour le personnel navigant qui accordent beaucoup d’importance à la conciliation travail-famille ou au temps personnel.
La gestion des périodes à bord est beaucoup plus flexible et accommodante pour nos membres d’équipage.
Erick Bergeron, directeur du service de gestion des équipages chez Desgagnés
« Par exemple, des équipages sur nos trajets fluviaux fonctionnent par périodes de 30 jours de travail à bord et 30 jours de congé à terre, alors que des équipages sur les trajets dans l’Arctique fonctionnent par périodes de quelques mois à bord et à terre. En moyenne, nos membres d’équipage gagnent en six mois de travail une rémunération équivalente et même supérieure à celle d’un travailleur toute l’année dans un emploi non maritime de qualification comparable. »
Chez CSL, dont la division Canada Steamship Lines exploite 17 navires sur le Saint-Laurent et sur la côte atlantique, la chef des ressources humaines, Stéphanie Aubourg, indique : « Pour nos membres d’équipage, notre façon d’améliorer leur équilibre entre le travail et la vie personnelle est d’offrir des horaires flexibles selon leurs besoins. Par exemple, les officiers de navigation peuvent choisir entre un horaire de six semaines à bord et six semaines à terre, ou un horaire de deux mois à bord et un mois hors du navire. »
Par ailleurs, souligne Mme Aubourg, « lors de leur période de travail à bord, les membres d’équipage fonctionnent comme une famille, en se soutenant entre eux. Ils peuvent garder contact avec leurs proches à terre presque en tout temps, selon les capacités de télécommunications du navire ».
Attirer la relève
Desgagnés entretient des relations étroites avec les centres de formation, en particulier l’IMQ, afin de maintenir un contingent d’une vingtaine de stagiaires parmi ses 850 membres d’équipage en haute saison.
[Il] faut être créatif et compétitif pour attirer les candidats parmi un bassin de finissants qui est limité au Canada.
Laurie Villeneuve, conseillère en gestion de personnel navigant chez Desgagnés
Aussi, Desgagnés leur offre de l’aide financière et des primes de stage jusqu’à l’obtention de leur diplôme et de leur premier brevet de navigation. En échange, Desgagnés leur demande une période d’emploi rémunéré d’au moins un à deux ans sur ses navires.
Chez CSL, aussi, on offre aux étudiants « un programme de bourse jusqu’à 15 000 $ après leur première année scolaire et leur premier stage », indique Stéphanie Aubourg, chef des ressources humaines.
En échange, les étudiants s’engagent à travailler chez CSL pendant au moins deux saisons de navigation après leurs études.
« C’est un excellent moyen pour les étudiants d’obtenir des revenus pendant leurs études, tout en étant assurés d’un emploi après leur diplôme et l’obtention de leur première licence en navigation », selon Mme Aubourg.
Transport maritime | Des conditions d'emploi à fort tirant d'eau - La Presse
Read More
No comments:
Post a Comment