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Thursday, July 7, 2022

Les pavillons-jardins : une solution partielle à la crise du logement, selon des experts - Radio-Canada.ca

Une image d'un pavillon-jardin créée à l'ordinateur.

Les pavillons-jardins sont parfois utilisés par les familles qui désirent habiter près de leurs proches.

Photo : Gracieuseté: Timber Haus Developments

La construction de pavillons-jardins est officiellement permise à Toronto. Le Tribunal ontarien de l’aménagement du territoire a en effet rejeté mardi un appel s’opposant aux modifications du règlement municipal entourant ces maisonnettes. C'est une bonne nouvelle pour les Torontois, mais c'est insuffisant pour régler la crise immobilière dans la Ville Reine, selon des experts.

Les habitations comme les minimaisons, les garages avec un appartement à l’étage, les maisons de ruelle ou encore les pavillons-jardins, ces maisonnettes indépendantes construites dans la cour arrière d’une résidence principale, sont de plus en plus populaires à Toronto.

Beaucoup moins chères qu’une maison unifamiliale, elles offrent une autre possibilité aux Torontois qui souhaitent accéder à la propriété. Leur location peut également procurer un revenu d’appoint aux propriétaires qui les font construire sur leur terrain.

Permettre les pavillons-jardins à Toronto est une étape essentielle afin d'étendre le choix en matière de logement dans la ville et de créer une ville plus inclusive et résiliente pour ses résidents et futurs résidents, affirme le maire de Toronto, John Tory, dans un communiqué.

C’est une pièce du casse-tête, lance quant à elle Karen Chapple, professeure de géographie et de planification urbaine de l’Université de Toronto.

Selon la chercheuse, près de la moitié du territoire de la ville de Toronto fait partie de la ceinture jaune, qui désigne les habitations unifamiliales sur le territoire de Toronto.

« La proportion de terrains sous-développés à Toronto est immense. »

— Une citation de  Karen Chapple, professeure de géographie et de planification urbaine à l’Université de Toronto

Elle pense qu'autoriser les propriétaires à construire une résidence secondaire sur leur terrain permettra d’augmenter la densité des quartiers sans les dénaturer.

Permettre la construction de pavillons-jardins permettra à Toronto de grandir sans constamment construire des tours d'appartements en copropriété, croit-elle.

Elle ajoute que ces habitations secondaires offriront des options mieux adaptées aux besoins des résidents.

Les politiques de zonage de Toronto sont devenues plus rigides et uniformes au fil du temps, ce qui fait qu’il est de plus en plus difficile pour des personnes âgées de rester dans leur quartier. Vous n’avez pas besoin du même type de logement à 12, 25, 50 ou 80 ans, dit-elle.

Problème d’accessibilité

S’il convient que ce type d’habitation offrira davantage d’options aux Torontois, Frank Clayton, chercheur au Centre for Urban Research and Land Development de l'Université métropolitaine de Toronto, soutient qu’il ne réglera pas tous les problèmes engendrés par la crise immobilière à Toronto.

« Je ne suis pas contre. Je dis simplement que l'impact sur l'accessibilité et la pénurie de logements sera minime. »

— Une citation de  Frank Clayton, chercheur à l'Université métropolitaine de Toronto

Il croit que seulement 100 à 200 pavillons-jardins seront construits à Toronto annuellement, alors qu’il faudrait construire des milliers de nouvelles habitations en tout genre pour améliorer l'accès au logement.

Il souligne également que l’obtention d’un permis de construction est conditionnelle au respect de plusieurs règles et qu’une dépendance de jardin peut coûter plusieurs centaines de milliers de dollars.

Je pense que transformer des maisons unifamiliales en deux ou trois appartements serait une solution beaucoup plus productive pour augmenter le nombre de logements [...] Le potentiel [pour ce genre de projet] est beaucoup plus grand parce qu’il y a des milliers de maisons individuelles dans la ville, soutient le chercheur.

Une solution parmi d’autres

L'analyste en chef de la chambre immobilière Toronto Regional Real Estate Board (TRREB), Jason Mercer, voit l’arrivée des pavillons-jardins d’un bon œil. Il pense que ces habitations différentes pourraient faire le bonheur des locataires qui n’ont pas les moyens d’acheter une maison, tout en servant de revenu d'appoint à ceux qui les louent.

Il met cependant en garde contre les délais pour l'approbation de tous les types de projets immobiliers.

Toronto est en pleine expansion et attire des entreprises et des familles de partout dans le monde, mais si nous ne sommes pas en mesure de fournir des logements abordables, ils vont aller ailleurs, dit-il.

La Ville de Toronto indique que l'approbation d'un permis de construction pour un pavillon-jardin prend généralement 10 jours lorsque les demandes sont conformes aux lois et règlements de zonage.

Elle ajoute avoir déjà reçu 6 demandes de permis de construction pour des pavillons-jardins et 19 demandes d'évaluation préliminaire de zonage cette année.

À titre comparatif, elle souligne avoir déjà reçu 135 demandes d'évaluation préliminaire de zonage et 100 demandes de permis depuis janvier pour la construction de maisons de ruelle, déjà permises dans la ville.

Karen Chapple souligne que dans des endroits qui permettent ce genre d’habitations, comme la Californie, des milliers ont été construites au cours des années qui ont suivi la modification des règlements.

Lorsque la Californie a changé ses lois, en trois ans, 23 000 habitations du genre ont été construites, affirme la chercheuse, qui est également professeure émérite en planification urbaine à l'Université de Californie à Berkeley.

Elle convient toutefois que cette mesure ne réglera pas à elle seule les problèmes de logement à Toronto.

Comme pour les changements climatiques, il va falloir développer plusieurs approches en même temps, dit-elle.

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