Alors que le gouvernement Legault, par l’entremise du ministère de l’Économie et de son Fonds de développement économie, d’Investissement Québec et de la Caisse de dépôt et placement, investit des milliards et des milliards dans une panoplie d’entreprises allant des PME aux multinationales, il est urgent de porter financièrement secours aux ménages québécois.
Ça va mal ! En raison de la forte inflation dans l’énergie, l’alimentation, le logement et de la hausse marquée des taux d’intérêt, les ménages à faible ou moyen revenu sont financièrement étouffés. Même les ménages qui approchent les 100 000 $ de revenu crient au secours, tellement la flambée de la hausse du coût de la vie les inquiète.
Faut-il baisser les impôts et les taxes pour permettre aux ménages de contrer la hausse du coût de la vie en leur laissant plus d’argent dans les poches ?
Notez que plusieurs économistes s’élèvent contre une telle mesure gouvernementale. Ils estiment que cela ne réglera pas le problème de l’inflation puisque les gens auront plus d’argent dans leurs poches pour dépenser. Ce qui enflammerait davantage l’inflation.
Je ne suis pas d’accord avec eux. Étouffer les consommateurs risque de nous entraîner dans une grave récession. D’entraîner la fermeture d’entreprises. D’augmenter le chômage et le nombre de prestataires d’aide sociale.
Au lieu de laisser la situation économique se détériorer au Québec, diverses mesures proactives pourraient être mises en place pour lutter contre la hausse du coût de la vie.
INDEXATION DES TABLES D’IMPÔT
Tout d’abord, j’invite le gouvernement de François Legault à réviser à la hausse le taux d’indexation de l’actuelle année d’imposition 2022. Fixé à 2,64 %, ce taux d’indexation est quasi trois fois inférieur à l’inflation actuelle qui frappe la province. Ce taux de 2,64 % a été déterminé en fonction de l’inflation durant la période allant du 30 septembre 2020 au 30 septembre 2021.
On s’entend que l’inflation actuelle n’a aucune mesure avec cette période. Il faudrait au moins doubler ledit taux d’indexation à 5,3 %. Il faut savoir que l’indexation du régime fiscal a pour impact concret d’augmenter le niveau de plusieurs déductions et crédits d’impôt, laissant ainsi plus d’argent dans les poches des contribuables.
Bien entendu, j’invite également le gouvernement de Justin Trudeau à réviser à la hausse le taux d’indexation de 2,4 % qu’il a fixé pour le régime d’imposition fédéral des particuliers en 2022.
Si Québec et Ottawa acceptaient de doubler le taux d’indexation des tables d’impôts en 2022, cela permettrait aux contribuables québécois de bénéficier d’au moins 1,6 milliard $ de plus dans leurs poches.
BAISSE D’IMPÔT
Alors que François Legault et son ministre des Finances, Eric Girard, commencent à envisager la possibilité d’offrir une baisse d’impôt pour aider les Québécois à éponger la hausse du coût de la vie, il est important ici de rappeler que cette mesure fiscale a été antérieurement suggérée par la cheffe du Parti libéral, Dominique Anglade.
Elle propose une baisse d’impôt pour les contribuables qui gagnent moins de 92 000 $ par année. Cette mesure remettrait 2 milliards $ par année dans les poches des contribuables, allégeant ainsi le fardeau d’environ 1000 $ par contribuable. Pour financer en partie cette baisse, elle hausserait les impôts des très riches.
Plus concrètement, Dominique Anglade baisserait le taux d’impôt de 1,5 % pour les deux premiers paliers d’imposition (46 295 $ et moins, et supérieur à 46 295 $ et moins de 92 580 $). Et en contrepartie, les contribuables gagnant plus de 300 000 $ par année verraient leurs impôts grimper de 2 %.
Le Parti conservateur d’Éric Duhaime opte lui aussi pour une baisse marquée de l’impôt provincial. En plus d’augmenter l’exemption personnelle de base de 15 728 $ à 20 000 $, il propose de réduire de 2 points de pourcentage le taux d’imposition des contribuables gagnant moins de 92 580 $. C’est une baisse d’un demi-point de pourcentage de plus que la proposition de Mme Anglade.
ALLOCATIONS SPÉCIALES
Pour sa part, Paul St-Pierre Plamondon, du Parti Québécois, propose de mettre en place une « allocation pouvoir d’achat ».
Les modalités de cette allocation spéciale ? Elle s’élèverait à 1000 $ pour les ménages gagnant moins de 50 000 $ par année. De 50 000 $ à 100 000 $, les ménages recevraient 700 $, et de 100 000 $ à 120 000 $, une somme de 400 $.
Les personnes seules ? Elles auraient droit à 500 $ si leur revenu est inférieur à 25 000 $ ; à 350 $ si le revenu joue de 25 000 $ à 50 000 $, et à 200 $ pour ceux qui gagnent de 50 000 $ à 70 000 $.
SALAIRE MINIMUM
Pour régler la crise du coût de la vie, Gabriel Nadeau-Dubois, de Québec solidaire, préfère miser sur des mesures qui lui apparaissent plus structurantes, comme la hausse du salaire minimum, en le faisant grimper de 14,25 à 18,00 $ l’heure.
À cette mesure, il ajoute le contrôle des loyers en les gelant et l’annulation de la hausse des tarifs d’électricité.
De plus, le chef de QS doublerait le crédit d’impôt pour solidarité, lequel s’élève actuellement à 1055 $ pour une personne seule.
L’ESSENCE
Pour soulager le portefeuille des automobilistes américains qui sont eux aussi victimes de la flambée du prix de l’essence, le président Joe Biden a demandé au Congrès américain de suspendre jusqu’en septembre la taxe de 18 cents par gallon d’essence, dont le prix atteignait les 5 $ cette semaine.
Par litre, cela revient à réduire la taxe de 4,75 cents, sur un prix de 1,32 $.
Ici au Québec, le litre d’essence se négociait cette semaine autour des 2,10 $. Ce qui comprenait quelque 60 cents en taxes de tout acabit, dont 40 cents pour Québec et 20 cents pour Ottawa.
Si Québec et Ottawa acceptaient de réduire leurs taxes ne serait-ce que de 10 cents, cela nous ferait économiser 1 milliard $.
Il faudrait cependant que les gouvernements s’assurent que les pétrolières ne mettent pas le grappin sur ces 10 cents en haussant leurs marges de profit.
Le Parti Québécois propose une mesure nettement plus drastique, soit de bloquer le prix à la pompe à 1,60 $ le litre.
On parle ici d’une coupe de 50 cents le litre que les producteurs auraient à absorber.
Des remèdes efficaces contre l'inflation | JDM - Le Journal de Montréal
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