Un an de bataille pour une famille victime de fraude à la PCU
Tous les membres d’une famille se sont fait voler leur identité et sont plongés au cœur d’une interminable saga depuis plus d’un an. Pendant que les victimes se battent pour blanchir leurs dossiers, les fraudeurs se la coulent douce.
« À l’été 2020, j’ai eu la grande surprise de découvrir que j’avais été fraudée non seulement pour la PCU, mais que mon identité avait littéralement été volée », explique la mère de famille, Catherine Kozminski-Martin.
Cette découverte a totalement chamboulé la vie de cette famille. À tour de rôle, ils ont découvert qu’ils avaient tous été fraudés à la PCU, sauf le père.
Mathieu, 15 ans, Maude, 17 ans, et Maëlle, 18 ans, se sont retrouvés dans le même bateau.
Ils sont loin d’être les seules victimes de fraudes à la PCU. Comme notre Bureau d’enquête le révélait hier, des milliers de Québécois victimes du vol de données chez Desjardins ont été visés par les fraudeurs. Ces derniers ont utilisé leur identité pour réclamer la prestation d’urgence mise en place au début de la pandémie.
« Les 12 travaux d’Astérix »
« Ce qui était complément absurde, c’est qu’on devait traiter chaque dossier séparément plutôt que de dire : on est à la même adresse. C’était Les 12 travaux d’Astérix. Ça n’avait aucun sens », peste Mme Kozminski-Martin.
Maëlle, une de ses filles, est autiste ; ce qui a compliqué encore plus les démarches pour régler le problème auprès des autorités gouvernementales et financières.
« Ils ont pris 500 $ de PCU, et j’avais un nouveau métier, je travaillais chez Apple. Mais je n’ai jamais eu de métier », a affirmé Maëlle, 18 ans, mineure au moment des faits.
Maude a reçu une lettre par la poste lui indiquant qu’elle avait été fraudée.
« Quelqu’un avait demandé 2000 $ en mon nom. C’est une injustice, c’est mon nom et c’est mon identité qui ont été volés. Je ne trouve pas ça correct et normal que ce soit arrivé aussi facilement, a-t-elle décrié. Est-ce qu’on peut encore une fois voler mon identité ? Ça reste un stress constant », dit-elle.
Interminables
Sa mère a passé plus d’un mois sur ce dossier, à temps complet durant ses vacances, à essayer de tout régler. Elle ne compte plus les heures qu’elle a dû passer au téléphone avec le gouvernement fédéral et avec son institution financière, Desjardins.
Elle soutient que les victimes ont souvent beaucoup plus de difficulté à prouver qu’elles n’ont rien à se reprocher que les fraudeurs n’en ont eu à siphonner l’argent des contribuables.
« Ç’a été extrêmement déplaisant. Surtout quand tu te fais raccrocher la ligne au nez. On est perçus comme étant presque les fautifs. On doit toujours prouver qu’on est innocents », peste la professeure et mère de famille qui vit encore avec les répercussions de cette fraude.
Au tour du père
Après sa femme et ses enfants, le père a aussi été alerté pour une fraude.
« On pensait que j’étais épargné. Mais non, au début de l’année, mon identité a été volée aussi à travers des banques virtuelles. Il y a des demandes de crédit à mon nom qui ont été faites », a expliqué Olivier Adenot. « C’est très frustrant, c’est enrageant. »
Des fraudeurs ont fait une fausse déclaration de revenus au nom d’une adolescente de 17 ans afin de réclamer 6000 $ de la PCU.
Au printemps dernier, Gabrielle Sirignano devait produire un rapport d’impôt pour la première fois de sa vie après avoir décroché un emploi.
Or, le comptable s’est buté à un problème majeur. Il était incapable de se connecter au compte de Gabrielle. Tout avait été modifié.
Les victimes québécoises de la fraude de la PCU racontent leur calvaire - Le Journal de Montréal
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