Un rapport accablant pour Lightspeed, publié mercredi, a fait plonger la valeur boursière de la société d’ici d’environ 2 milliards $. Une chute qui a du coup fait perdre en seulement quelques heures des centaines de millions de dollars à la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui est le plus gros actionnaire.
Au 31 décembre 2020, la Caisse détenait près de 24,3 millions d’actions (17 %) dans la techno québécoise. Mardi, en fin de journée, la valeur de ces actions représentait un butin de 3,46 milliards $. Il a fondu, mercredi, comme neige au soleil d’environ 400 millions $, pour atteindre 3,06 milliards $.
La Caisse a refusé de commenter ce dossier et de dire combien d’actions exactes elle détenait toujours dans son portefeuille. «Nous ne commentons pas de façon spécifique les entreprises cotées en Bourse dans lesquelles nous investissons», a répondu au Journal la porte-parole Elena Gabrysz.
La journée sombre de Lightspeed a également eu un impact, plus minime toutefois, dans le portefeuille d’Investissement Québec qui détient 1,6 % des actions de la compagnie montréalaise. Le fondateur et PDG, Dax Dasilva, possède, quant à lui, 13,9 millions d’actions (9,77 %).
La direction de Lightspeed n’a pas rendu nos demandes d’entrevue.
Le titre a clôturé, hier, à 126 $ CA (-11,74 %), ce qui donne une valeur boursière d’environ 18 milliards $ à l’entreprise de 2000 salariés dans le monde. En début d’année, elle valait plus ou moins 12 milliards $.
Des chiffres gonflés?
Mercredi, Lightspeed qui se spécialise dans les solutions de paiements électroniques a été malmenée dans un rapport de 125 pages publié par la firme new-yorkaise Spruce Point qui s’était déjà attaquée, par le passé, au détaillant montréalais Dollarama.
Spruce Point accuse notamment Lightspeed d’avoir «gonflé» certains chiffres avant de faire son introduction à la Bourse. Elle dit avoir des preuves comme quoi le nombre de clients et le volume des transactions auraient été exagérés de respectivement «85 %» et «10 %».
Elle avance également que la société québécoise couvrirait ses baisses de croissance dans les deux chiffres en multipliant les acquisitions. Le rapport soulève aussi des questions sur les normes de gouvernance.
Le fondateur de Spruce Point, Ben Axler, prévoit que l’action de Lightspeed pourrait perdre entre 60 % et 80 % de sa valeur ces prochains mois. Il ajoute que la compagnie devrait perdre sa bataille contre des joueurs comme Shopify et Amazon dans le monde des solutions de paiements pour les commerçants.
Précisons que Spruce Point mise sur la chute de l’action de Lightspeed puisqu’elle détient une position à découvert dans l’entreprise.
Mercredi, l’analyste de la Banque Nationale Richard Tse a indiqué ne rien voir d’accablant dans ce rapport et qu’il maintenait, pour le moment, la position de sa thèse d’investissement.
En début de soirée, mercredi, la direction de Lightspeed a indiqué dans un communiqué que le rapport contenait «un grand nombre d'inexactitudes importantes et d'interprétations erronées qui [...] sont trompeuses et clairement destinées à profiter à Spruce Point».
«Lightspeed déconseille aux investisseurs de prendre des décisions basées sur ce rapport et les encourage fortement à consulter des sources crédibles», écrit l’entreprise, ajoutant avoir confiance en sa gouvernance.
Un rapport dévastateur coûte 2 G$ de valeur boursière à Lightspeed - Le Journal de Québec
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