Un groupe de citoyens a fait reculer un promoteur qui souhaitait construire un crématorium à quelques pas d’un quartier résidentiel à Saint-Bruno-de-Montarville.
Le projet mené par la Coopérative funéraire du Grand Montréal (CFGM) est toujours sur la table, mais le crématorium devrait plutôt être construit dans un parc industriel, près de l’autoroute 30, à bonne distance des résidences. «Nous discutons depuis quelques semaines avec la Ville et nous sommes arrivés à un compromis qui est raisonnable pour tous», estime le directeur général adjoint de la CFGM, Mathieu Houle.
Mathieu Ste-Marie / Agence QMI
Lors d’une séance extraordinaire du conseil municipal le mois dernier, les élus ont adopté des avis de motion et des projets de modification de règlement de zonage prévoyant que le crématorium serait construit dans le parc d’affaires Gérald-Filion. De son côté, le salon funéraire, faisant partie du projet de la CFGM, serait situé au 5 rue Parent, à l’endroit où devait être initialement installé le crématorium.
«C’est un pas dans la bonne direction puisque le crématorium sera maintenant à 200 mètres des résidences plutôt qu’à 25 mètres», a réagi Robert Forget, directeur de la recherche et des communications de l’organisme Citoyens opposés aux crématoriums adjacents aux résidences et habitations (COCARH).
Dès le moment où le projet a été dévoilé à l’automne 2019, les Montarvillois se sont mobilisés, en organisant des manifestations. Ces derniers mois, COCARH menaçait de poursuivre la Ville si elle autorisait la construction de ce bâtiment près du quartier résidentiel, jugeant qu’elle contrevenait à son règlement municipal qui interdit l’implantation de commerces qui ne sont pas des «commerces de voisinage».
Un système de filtration demandé
Heureux des derniers développements, l’organisme demande maintenant à la Coopérative funéraire du Grand Montréal d’installer un système de filtration qui permettrait de contenir les émanations toxiques provenant du crématorium qui, selon lui, peuvent causer un tort important à la population, telle que des malformations congénitales.
«Sans filtration, les résidents vont recevoir la cochonnerie quand même, ça ne nous avance pas plus!» lance Robert Forget.
Toutefois, l’entreprise funéraire estime que son crématorium n’a pas besoin de ce système. «Il n’y a pas de filtration dans les unités de crémation au Québec. Les unités sont excessivement performantes et à la fine pointe de la technologie, ce qui fait que la sécurité et la santé de tous sont assurées», fait valoir Mathieu Houle.
Les changements au projet seront présentés lors d’une assemblée publique de consultation le 21 septembre prochain. À ce moment, les citoyens pourront exprimer leur avis et poser leurs questions.
Crématorium: un promoteur recul devant la pression des citoyens - Le Journal de Montréal
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