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Friday, July 2, 2021

Déménagements du 1er juillet | « On est prêts pour la tempête » - La Presse

Si déménagement est synonyme d’entraide et de pizza pour certains, pour d’autres, la date du 1er juillet s’avère plutôt anxiogène. Ce sont au moins 400 ménages qui se retrouveront sans logis ce jeudi au Québec, selon le FRAPRU. La Ville de Montréal promet quant à elle de ne laisser personne dans la rue.

Coralie Laplante
Coralie Laplante La Presse

100

À Montréal, ce sont 100 ménages de locataires actuellement accompagnés par un service d’aide qui n’auront plus accès à un logement ce jeudi, selon le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).

« L’année passée, après le 1er juillet, le nombre avait continué d’augmenter », a cependant précisé la porte-parole du FRAPRU, Véronique Laflamme. Les ménages qui se retrouveront sans bail ne sont toutefois que « la pointe de l’iceberg », selon elle.

« Derrière ce chiffre-là, il y a tous ceux qui, dans les dernières semaines, ont dû se résoudre à prendre un logement trop cher pour leurs propres moyens. Dans les prochains mois, ils devront couper dans des besoins essentiels pour payer le loyer, pour [boucler leur budget] et ne pas se trouver à la rue », a ajouté Mme Laflamme.

507

La Ville de Montréal a reçu 507 appels de demande d’accompagnement dans la recherche de logement ou un logement d’urgence depuis le début de 2021, en date du 30 juin.

« On ne laissera personne aller dans la rue, on va prendre soin de chaque personne », a déclaré Craig Sauvé, conseiller associé au comité exécutif de la Ville de Montréal en matière d’habitation, en entrevue avec La Presse.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Craig Sauvé, conseiller associé au comité exécutif de la Ville de Montréal en matière d’habitation

Depuis trois ans, une table de concertation pour le 1er juillet est en place à la Ville de Montréal. Plusieurs mesures seront déployées ce jeudi afin de venir en aide aux locataires, a expliqué Craig Sauvé. Des unités d’hébergement temporaires ont déjà été louées par la municipalité, qui est « prête à en prendre plus » si nécessaire, a précisé le conseiller. Un service d’entreposage de biens est offert par Montréal, et des inspecteurs sillonneront les rues pour intervenir auprès des personnes qui semblent avoir besoin d’aide.

« On est prêts pour la tempête », a affirmé Craig Sauvé. Toute personne qui souhaite obtenir de l’aide pour se trouver un logement peut composer le 311 et sera redirigée vers l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM).

En date du 30 juin, 11 ménages avaient été hébergés par la Ville de Montréal en 2021.

50 à 75 %

Sans logis à la suite de « rénovictions », bref, d’une éviction motivée par des rénovations de leur logement : c’est dans cette fâcheuse situation que se retrouvent 50 à 75 % des personnes qui contactent le Comité BAILS, selon Marine Armengaud, organisatrice de cet organisme d’aide de recherche de logement social.

Le Comité BAILS a déployé mercredi matin une banderole sur la façade d’un immeuble de l’avenue Bourbonnière, dans l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve. Les locataires sont évincés pour cause de rénovations visant à faire augmenter la valeur de l’immeuble, selon le comité.

« Stop aux rénovictions, on veut rester dans nos quartiers », pouvait-on lire sur la banderole blanche peinte de lettrage rouge et noir.

L’immeuble de cinq logements a été déserté par tous ses locataires, sauf deux. Une locataire, Caroline Doucet, s’apprête finalement à quitter son logement sous peu.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Caroline Doucet a dû se résigner à quitter son immeuble.

Le bâtiment dans lequel elle habite depuis six ans a d’abord été vendu en décembre. Le nouveau propriétaire, qui était employé d’une société immobilière, lui a fait parvenir une lettre par huissier lui demandant de quitter son logement pour qu’il y installe sa mère. Une seconde entreprise a racheté l’immeuble en février, demandant toujours à Mme Doucet de quitter les lieux.

« Ça m’a occasionné tellement de stress », a lancé Caroline Doucet. La locataire qui payait 450 $ par mois pour son appartement devra dorénavant débourser 795 $ par mois pour se loger. « C’est ça ou bien c’est la rue », a dit la dame, résignée.

Selon le FRAPRU, 40 % des demandes d’aide de recherche de logement effectuées à l’OMHM concernent des cas de locataires qui ont été évincés.

3,2 %

Selon le plus récent rapport de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), le taux d’inoccupation global des logements de Montréal est passé de 1,6 % à 3,2 % en 2020. Cependant, la hausse du nombre de logements vacants s’observe principalement dans le centre-ville de la métropole.

« Dans les secteurs centraux, dans les tours de taille intermédiaire [et les] grandes tours, dans les secteurs du centre-ville, du Plateau et de Griffintown, les taux avaient beaucoup augmenté, mais dans le reste de l’île de Montréal, les taux étaient beaucoup plus faibles », a expliqué l’économiste à la SCHL Francis Cortellino.

La pandémie de COVID-19 a joué un rôle dans le taux d’inoccupation des logements à Montréal, selon M. Cortellino. L’école à distance a réduit le nombre d’étudiants présents dans la métropole, et l’immigration a diminué après l’instauration de diverses mesures pour freiner la propagation du virus.

125

L’entreprise de déménagement Le Clan Panneton procédera au déplacement des biens de 125 ménages le 1er juillet à Montréal.

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Pierre-Olivier Cyr, copropriétaire de l’entreprise Le Clan Panneton

Pour les personnes chez qui les déménageurs ne se présenteront pas, l’entreprise a créé deux équipes de secours, qui viendront en aide aux personnes dans le besoin.

« On réussit à dépanner une dizaine de clients qui se font avoir par des déménageurs de fortune », a expliqué le copropriétaire de l’entreprise, Pierre-Olivier Cyr.

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