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Tuesday, May 4, 2021

Vaccins contre la COVID pour les enfants et les ados: où en est-on? - TVA Nouvelles

La perspective de l’autorisation du vaccin Pfizer/BioNTech chez les 12-15 ans réactive le débat sur la vaccination des mineurs contre la COVID-19. Quel est l’état des connaissances ? Quels sont les enjeux? 

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C’est pour quand?

Les premières autorisations réglementaires du vaccin Pfizer/BioNTech pour les adolescents sont imminentes, mais il reviendra ensuite à chaque pays de décider s’il intègre les mineurs dans son calendrier vaccinal.

Aux États-Unis, une demande d’extension aux 12-15 ans a été faite. Le feu vert de l’Agence fédérale des Médicaments (FDA) pourrait tomber dès la semaine prochaine.

AFP

L’Agence européenne des Médicaments (EMA) a commencé l’ « évaluation accélérée » des données transmises par Pfizer et BioNTech, avec une décision attendue en juin. 

Cela rendrait possible une vaccination des adolescents « au plus tard pendant les vacances d’été », a jugé le ministre allemand de la Santé, Jens Spahn, tandis qu’en France, son homologue, Olivier Véran, estime qu’il « n’y a pas d’urgence ».

Les deux laboratoires ont déposé une demande similaire auprès du régulateur britannique et prévoient de faire de même dans d’autres pays.

De quelles données dispose-t-on?

La question de l’efficacité sur les mineurs des vaccins, jusqu’ici testés chez les adultes, fait peu de doute: « en général, les enfants ont une bien meilleure réponse immunitaire que les adultes », a expliqué à l’AFP l’infectiologue Odile Launay, membre du comité sur les vaccins COVID en France.

« Par contre, réglementairement et éthiquement, on est obligé d’avoir des données de sécurité plus spécifiques à cette population », a-t-elle ajouté.

AFP

Les demandes déposées par Pfizer/BioNTech se basent sur les résultats d’une étude clinique de phase 3 sur les 12-15 ans, annoncés fin mars, montrant selon les laboratoires « une efficacité de 100 % » du vaccin pour prévenir la maladie.

Le vaccin a également été « bien toléré et les effets secondaires étaient généralement cohérents avec ceux observés » chez les 16-25 ans, assurent-ils.

Les autres études sur des mineurs sont en cours, et il n’y a pas encore de données disponibles sur l’utilisation de vaccins contre la COVID en dessous de 12 ans.

Moderna a annoncé mi-mars le lancement d’essais de son vaccin sur 6 750 enfants âgés de 6 mois à 11 ans, aux États-Unis et au Canada. 

Pfizer et BioNtech ont aussi une étude en cours pour les enfants de 5 à 12 ans, avec des résultats attendus en juillet.

AFP

AstraZeneca avait, lui, lancé en février un essai sur les 6-17 ans, mais son partenaire, l’université d’Oxford, a annoncé sa suspension le 6 avril, dans l’attente des résultats sur le risque rare de thromboses atypiques observé chez des adultes. Il n’y avait à ce stade « pas d’inquiétude concernant la sécurité de l’essai clinique pédiatrique », selon l’université britannique.

Un enjeu d’immunité collective

Les enfants et les adolescents sont moins exposés aux formes graves de la maladie. Mais « certains enfants peuvent faire des formes graves », comme ceux atteints de leucémie ou qui ont des déficits immunitaires, observe Odile Launay. 

Mais l’enjeu de la vaccination des plus jeunes est avant tout la protection du reste de la population.

On dispose maintenant de données montrant que « la vaccination par le vaccin Pfizer réduit très probablement la transmission », et « on peut faire l’hypothèse qu’il en est de même pour tous les vaccins à ARN » comme celui de Moderna, a indiqué à l’AFP Alain Fischer, le Monsieur Vaccins français.

Or « si on se fie au niveau de contagiosité du variant britannique, il faudrait probablement que 75 % de la population totale, enfants compris, soit vaccinée » pour atteindre l’immunité collective, a-t-il ajouté. Si on ne vaccine pas du tout les mineurs, cela implique de vacciner « 80 % à 85 % » des adultes, avance l’immunologue.

Il est toutefois normal que le sujet soit débattu, car « aller vacciner une population qui ne présente pas de risque de faire des complications pour permettre d’obtenir cette immunité collective, ça peut être discuté », souligne Odile Launay.

« C’est un enjeu dans les pays où la circulation virale est encore très élevée. Mais je ne pense pas que ça fasse sens là où il n’y a quasiment plus de virus », juge Beate Kampmann, professeure en maladies infectieuses pédiatriques à la London School of Hygiene and Tropical Medicine, interrogée par l’AFP.

Dans une situation où le virus circulerait peu et où la plupart des personnes fragiles seraient déjà vaccinées, « on éviterait plus de souffrances en laissant les vaccins à des pays où il y a beaucoup de gens gravement malades et de morts, comme en Inde, plutôt qu’en faisant vacciner nos adolescents », ajoute-t-elle.

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