L'économie québécoise est théoriquement en récession : elle s'est contractée pour un deuxième trimestre consécutif, selon des données de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ).
Le produit intérieur brut (PIB) réel du Québec recule ainsi de 0,2 % au troisième trimestre après avoir diminué de 0,4 % au trimestre précédent. En données annualisées, le recul du troisième trimestre s'est établi à 0,8 %.
L'économie québécoise a donc traversé une récession pour la période comprenant les mois d'avril à septembre, selon les données de l'ISQ.
À Québec, le ministre des Finances, Eric Girard, avance plutôt que l'économie québécoise n'est pas en récession. Il est trop tôt pour déclarer que le Québec est en récession puisque la baisse de l'activité n'est pas généralisée
, écrit-il sur la plateforme X.
Il ajoute que le marché de l'emploi se porte bien. Nous continuerons de suivre la situation de près dans les prochains mois et sommes conscients que le contexte demeure difficile pour plusieurs Québécois
, a-t-il ajouté.
Même si l'économie québécoise se trouve théoriquement en récession, la situation est peut-être moins inquiétante qu'il n'y paraît à première vue
, nuancent les économistes Matthieu Arseneau et Daren King, de la Banque Nationale, dans une note.
Baisse des investissements dans le commerce international
Ils soulignent que le recul du PIB est attribuable à une baisse des investissements dans le commerce international.
Pour avoir une meilleure idée de la robustesse de l'économie de la province, il vaut mieux regarder la demande intérieure privée, qui a rebondi de 2,6 % en rythme annualisé au cours du trimestre, comparativement à une baisse de 0,4 % pour l'ensemble du Canada
, expliquent-ils.
La grève des employés de l'État risque toutefois d'entraîner un autre trimestre de contraction, anticipent les deux économistes.
Des centaines de personnes ont marché dans les rues dans le cadre de la grève du Front commun, en décembre.
Photo : Radio-Canada / Josée Ducharme
C'est un secret de Polichinelle que la grève du secteur public signifiera un autre trimestre de contraction économique. Cela vient s'ajouter à une économie déjà chancelante, dont le récent passage à vide a provoqué une augmentation de 1,2 point de pourcentage du taux de chômage depuis le mois de mai.
Néanmoins, ils soulignent que le taux de chômage est inférieur à la moyenne canadienne depuis un bon moment
. Comme ailleurs, l'année 2024 s'annonce semée d'embûches, mais nous continuons de croire que le PIB du Québec pourrait s'avérer résilient par rapport au reste du pays, notamment en raison du plus faible niveau d'endettement des ménages.
Les deux économistes soulignent que le taux d'épargne est passé de 12,1 % à 12,6 % du deuxième au troisième trimestre, ce qui demeure bien plus haut que le 5,1 % enregistré au niveau national
.
Au Canada, le PIB réel a reculé de 0,3 % au troisième trimestre, après avoir progressé de 0,3 % au trimestre précédent, selon les données publiées le 30 novembre par Statistique Canada.
L’économie québécoise est théoriquement en récession - Radio-Canada.ca
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