Plusieurs centaines d’infirmières ont manifesté mercredi au centre-ville de Montréal en promettant d’y « perturber la circulation » dans l’espoir d’augmenter la pression sur le gouvernement Legault et d’obtenir des avancées à la table de négociation.
« On dirait que le gouvernement veut réduire les professionnelles en soins à des pions interchangeables, qui n’ont pas de vie. Ce que le gouvernement veut, c’est de la souplesse pour que leurs gestionnaires puissent boucher les trous dans les horaires, et ce, au détriment des travailleuses sur le plancher », a déclaré mercredi la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Julie Bouchard.
Elle accuse notamment le gouvernement de « préférer le confort des gestionnaires plutôt que les besoins des professionnelles en soins », et d’ainsi « mal comprendre les problèmes graves et actuels dans le réseau ».
Au total, environ 500 membres de la FIQ ont convergé en fin d’après-midi au centre-ville de Montréal, tout près de la station Berri-UQAM, avant de se déplacer lentement vers le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), rue Sanguinet. Des manifestants étaient partis de Laval un peu après 15 h, au métro Montmorency sur la ligne orange.
Au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), qui assurait la sécurité de la manifestation, on fait valoir que le rassemblement n’a pas forcé la fermeture de rues. « Ça s’est bien passé. Il n’y a pas eu non plus d’impacts pour les ambulances du CHUM », a indiqué l’agent Jean-Pierre Brabant en fin de journée.
Les manifestants avaient prévu de distribuer des tracts portant sur la négociation de leur convention collective, qui dure depuis plusieurs mois. Les demandes de la FIQ avaient été déposées en novembre dernier. Québec avait déposé ses offres à l’ensemble des employés de l’État en décembre.
Un automne « chaud »
Dès juin, la FIQ avait prévu un automne « chaud », à moins d’un changement de cap de la part du gouvernement dans sa négociation avec les infirmières. Québec devra « revoir largement à la hausse ses offres », avait-on alors prévenu.
Jusqu’ici, la grande organisation syndicale des 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques s’était limitée à des moyens de pression plus légers, comme le port de t-shirt, le déroulement de banderole et des manifestations de moindre envergure.
Au mois d’août, le médiateur affecté au dossier de la FIQ, qui avait été nommé le 8 juin, avait conclu à l’impossibilité de présenter une recommandation, tant les positions des parties lui semblaient éloignées l’une de l’autre. Pourtant, lors d’une rencontre avec le premier ministre François Legault et la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, le 21 août, la présidente de la FIQ, Julie Bouchard, et Mme LeBel s’étaient dites prêtes à accélérer le rythme des négociations.
En plus de la rémunération, la FIQ a formulé plusieurs demandes touchant principalement la conciliation travail-vie personnelle et la charge de travail. Elle revendique notamment que le recours au travail en heures supplémentaires ne soit que volontaire, sauf s’il s’agit d’une situation urgente ou exceptionnelle.
Avec La Presse Canadienne
Manifestation en après-midi | La FIQ promet de « perturber la circulation » au centre-ville - La Presse
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