Québec s’impatiente et demande à l’Autorité régionale de transport de métropolitain (ARTM) de « devancer l’échéancier » du système de paiement par téléphone et carte bancaire dans le transport collectif. Dans le Réseau express métropolitain (REM), une nouvelle signalisation arrivera par ailleurs dès vendredi à la gare Centrale.
C’est ce qu’a soutenu jeudi le cabinet de la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, à l’issue d’une rencontre qui s’est tenue dès le début de la journée avec le directeur général de l’ARTM, Benoit Gendron. L’objectif, soutient le gouvernement, était de « faire le point sur différents dossiers ».
« On a notamment demandé à l’ARTM, de façon concrète, de devancer l’échéancier pour le paiement par téléphone cellulaire et carte bancaire. On leur demande de nous proposer des scénarios. Ça n’a pas de bon sens que ça prenne autant de temps », soutient le directeur des communications de la ministre, Maxime Roy.
Plus tôt, jeudi, La Presse révélait que l’Autorité régionale doit présenter ce jeudi à ses administrateurs un plan de 162 millions qui devrait permettre aux usagers d’entrer dans la modernité d’ici quatre ans, en 2027. Ce plan se ferait en quatre temps : d’abord, la recharge mobile d’OPUS au début 2024, puis l’ajout du paiement par carte ou par téléphone au courant de 2025 ou 2026 et, enfin, un système numérique réunissant plusieurs modes de transport sur une seule et même plateforme d’ici 2027.
Si l’échéancier prévu est respecté, il aura donc fallu, à terme, près d’une dizaine d’années pour compléter la transition vers ce nouveau système. Dès juin 2018, l’idée de réunir tous les services de mobilité comme le métro, les autobus, Communauto, BIXI ou Téo Taxi – par l’entremise d’un seul « compte client » – avait été évoquée par le président de la STM de l’époque, Philippe Schnobb.
Plus de communication
Sur le plan financier, Québec reconnaît que le montage financier du projet est « complexe », mais demande malgré tout une réévaluation des économies possibles, s’il y a lieu. « La priorité, ça reste surtout d’accélérer ce chantier-là », persiste toutefois M. Roy.
La ministre réclame aussi plus globalement que l’ARTM « communique mieux avec les usagers et les différentes parties prenantes » de l’écosystème du transport collectif. « On veut qu’ils remettent vraiment l’usager au centre des décisions, qu’on revienne à l’essentiel finalement », illustre encore Maxime Roy.
Jointe par courriel, l’Autorité régionale de transport s’est dite en accord avec les propos de la ministre, en assurant que le travail a « déjà débuté en ce sens » avec la participation active des sociétés de transport.
Selon le porte-parole de l’organisme, Simon Charbonneau, le plan de 162 millions révélé par La Presse « n’intégrait pas les éléments d’optimisation de l’échéancier reflétant le travail des derniers jours, travail qui se poursuit ». « Certains éléments requièrent un niveau de validation plus élevé avant de les présenter publiquement. Une annonce à ce sujet aura lieu au début d’octobre. Nous pourrons faire état des avancées à ce moment », a poursuivi M. Charbonneau en ce sens.
Une nouvelle signalisation REM
C’est finalement dès vendredi que les « ajustements » promis du côté de la signalisation à la gare Centrale feront leur apparition, a pu confirmer La Presse auprès de l’ARTM. Selon nos informations, de nouveaux affichages seront apposés dès le début de la journée.
Initialement, des actions avaient été promises au courant du mois de septembre, mais il semble que la pression s’est accentuée pour accélérer davantage les travaux d’installation de la nouvelle signalisation.
La semaine dernière, l’histoire rapportée par La Presse de l’étudiant Dashiell Friesen avait notamment fait grand bruit. En disant vouloir prendre les choses en main, ce jeune homme étudiant le graphisme à l’Université Concordia avait conçu et imprimé des dizaines d’autocollants avant de les apposer sur le sinueux parcours intérieur qui relie la station Bonaventure du métro et la station de la gare Centrale du REM.
L’ARTM, elle, s’était justifiée en soutenant que « le cas du lien entre le REM et le métro est particulier puisque celui-ci implique plusieurs parties prenantes et des considérations patrimoniales remontant jusqu’à Parcs Canada ». Avant de procéder, des discussions devaient aussi avoir lieu avec les groupes privés immobiliers Cominar et le Groupe Petra, qui possèdent certains des couloirs traversés par les voyageurs, avait également rappelé l’Autorité.
Virage numérique à l'ARTM | Guilbault réclame d'accélérer le pas - La Presse
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