À peine le Réseau express métropolitain (REM) inauguré, la voie réservée aux autobus sur le pont Samuel-De Champlain disparaîtra, le 25 août, soit beaucoup plus tôt que prévu. La situation inquiète certains en cas de panne majeure du train léger, mais le gestionnaire du pont assure qu’il pourra réagir rapidement.
Ce qu’il faut savoir
- Le premier tronçon du REM a été officiellement mis en service le 31 juillet.
- Il était prévu que la voie réservée soit retirée dans un avenir proche, mais une période de transition de plusieurs mois avait été prévue initialement.
- Le gestionnaire du pont Samuel-De Champlain assure qu’il pourra rouvrir la voie réservée au besoin, notamment en cas de panne du REM.
On parlait initialement de plusieurs mois après l’arrivée du REM avant sa disparition, mais finalement, un jour a déjà été marqué au calendrier. Le vendredi 25 août, après l’heure de pointe, « la voie réservée va redevenir un accotement sur le pont », confirme à La Presse le porte-parole du Groupe Signature sur le Saint-Laurent, Martin Chamberland.
Il affirme que le choix de raccourcir le délai a été fait en juillet par les autorités pour des raisons internes qui n’ont pas été clairement définies. « On nous a demandé de ne pas avoir une période de six mois, mais seulement quatre semaines après la mise en service commerciale du REM », précise M. Chamberland.
Son groupe assure qu’il collaborera en cas de panne du train léger pour permettre aux autobus du Réseau de transport de Longueuil (RTL) et d’exo d’emprunter le pont comme ils le faisaient avant pour amener les usagers au centre-ville.
S’il y a une interruption après le 25 août, on va pouvoir rouvrir la voie réservée. Mais il n’y aura plus de patrouilleur désigné et de véhicule atténuateur d’impact comme on avait jusqu’ici. En fait, c’est surtout le niveau d’accompagnement et de services qui va diminuer.
Martin Chamberland, porte-parole du Groupe Signature sur le Saint-Laurent
À noter : dès 2024, des travaux seront d’ailleurs réalisés sur le pont pour élargir d’un mètre l’accotement de gauche au détriment de celui de droite, qui était jusqu’ici la voie réservée. Les autobus auront donc moins d’espace dans une éventuelle voie réservée temporaire à partir de ce moment. « Ça impliquera aussi de revoir plusieurs feux de voie. On parle de travaux importants », note M. Chamberland.
« Désavantage considérable »
Jointe par La Presse, l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) a confirmé que la voie réservée prendrait bien fin le 25 août, mais n’a pas indiqué pour quelle raison ni commenté davantage. CDPQ Infra, de son côté, a redirigé nos questions vers l’ARTM.
Pour Trajectoire Québec, qui défend les droits et intérêts des usagers du transport collectif, la fin de la voie réservée arrive « beaucoup plus vite que prévu ». « On parlait d’une transition, mais quatre semaines, ce n’est pas une très grande période de transition. C’est très court », affirme sa directrice générale, Sarah Doyon.
En temps de panne, cette voie réservée permet d’avoir un service beaucoup plus efficace. Et on sait qu’il y en aura d’autres, des pannes du REM.
Sarah Doyon, directrice générale de Trajectoire Québec
Mme Doyon dit espérer que le service de navettes par bus ne sera pas réellement touché.
À ses dires, une « vraie transition » aurait permis « de passer à travers les premières semaines de la rentrée de septembre ». « Ce qu’il faut aussi comprendre, c’est que pour les autres services de bus qui ne se rattachent pas encore au REM et qui prennent le pont, ça va devenir un désavantage considérable », note la directrice.
Qualité du service en jeu ?
L’expert en planification des transports à l’Université de Montréal Pierre Barrieau est aussi de cet avis. « Pour Bromont, Sherbrooke, Saint-Jean-sur-Richelieu et d’autres secteurs, ça va dégrader massivement la qualité du service. On peut facilement s’attendre à une vingtaine de minutes de plus à l’aller et au retour, surtout en milieu de semaine, les mardis, mercredis et jeudis », prédit-il.
« Ce qui est certain, c’est qu’il va falloir qu’on s’assure d’une réactivation très rapide de la voie réservée pour les autobus si le REM tombe en panne. C’est critique pour préserver l’achalandage à long terme », ajoute M. Barrieau, qui invite à « avoir un vrai débat sur l’existence de cette voie réservée ».
Tout cela s’ajoute à une autre date butoir : celle du 21 août. En effet, La Presse rapportait vendredi que le Réseau de transport de Longueuil (RTL) espère voir le nombre de pannes diminuer dans le Réseau express métropolitain (REM), puisqu’à partir du 21 août, ses nouvelles lignes d’autobus seront mises en fonction. Dès ce moment, la société avoue qu’il ne lui sera pas aussi facile de dépanner CDPQ Infra.
Jusqu’ici, trois pannes ont perturbé le service du REM depuis son lancement du 31 juillet, forçant le RTL à envoyer des autobus pour permettre aux usagers de se rendre à Montréal malgré tout. D’autres interruptions pourraient d’ailleurs survenir dans les prochaines semaines, a prévenu CDPQ Infra.
Pont Samuel-De Champlain | La voie réservée pour les autobus arrive à sa fin - La Presse
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