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Tuesday, July 18, 2023

Trop de fraises et pas assez de bras pour cueillir cet été - Radio-Canada.ca

Les producteurs de fraises n’ont qu’un objectif ces derniers jours : vider les champs pour éviter les pertes. Mais le manque de cueilleurs laisse présager de lourdes pertes pour les producteurs de petits fruits.

Les fraises ont mûri très rapidement à la suite des grosses chaleurs au début de l'été. Ronaldo Bouchard, propriétaire de la Fraisière du Nord-Est, constate que la production de fraises est très spontanée, elle ne sera pas étalée et risque d’arrêter très rapidement.

Une jeune fille et sa mère sont accroupies dans le champ de fraises.

Il ne reste que quelques jours pour profiter des fraises d'été, déjà très mûres, avertissent les producteurs.

Photo : Radio-Canada / François Gagnon

Malgré les six travailleurs étrangers qui prêtent main-forte sur sa fraisière, à Sainte-Luce, le propriétaire aurait besoin de paires de bras supplémentaires. On va avoir des pertes, et ça commence déjà, s’inquiète-t-il.

Ronaldo Bouchard estime que les pertes pourraient toucher entre 35 % à 40 % de sa production de fraises.

Les moins de 14 ans interdits de cueillette

C’est le même désastre qu’observe le propriétaire de La fraise du Bic, à Rimouski. Les gens en autocueillette aident à vider les parcelles, mais c’est insuffisant pour éviter la perte, déplore Mathieu Chénard, propriétaire de l’entreprise.

D’après le producteur, l’adoption du projet de loi 19 a été un coup dur. Depuis le 1er juin dernier, la loi interdit aux jeunes de moins de 14 ans de travailler.

Photo de Mathieu Chénard.

Pour le propriétaire de La fraise du Bic, l'adoption de loi 19, sur le travail des moins de 14 ans, a été un coup dur.

Photo : Radio-Canada / François Gagnon

Les années précédentes, La fraise du Bic pouvait compter sur 30 à 40 cueilleurs par jour, y compris les jeunes de 12 à 14 ans. Cette année, on tombe à 10 à 12 personnes qui viennent cueillir pour nous, indique son propriétaire.

Malgré les champs de fraises qui débordent, l’entreprise n’est pas en mesure de garnir les étals des épiceries.

Cette année, c'est impossible de distribuer en dehors de notre kiosque.

Une citation de Mathieu Chénard, propriétaire de La fraise du Bic
Des paniers de fraises sont disponibles à la vente.

La fraise du Bic ne peut plus fournir des paniers de fraises aux épiceries de la région, faute de bras pour les cueillir.

Photo : Radio-Canada / François Gagnon

Il s'avère difficile aussi pour le producteur d'assurer la collaboration avec l’entreprise rimouskoise Ellipse conservation. Cette dernière valorise les surplus de fraises en les lyophilisant. C'est une façon de réduire les pertes, mais ça va être moins possible cette année parce qu’on n’a pas les mains pour tout récolter, martèle M. Chénard.

L'humidité : un terreau fertile pour les maladies

Pour couronner le tout, la pluie qui a suivi la vague de chaleur a encouragé l’installation d’un champignon qui fait pourrir les fruits. Le botrytis, communément appelé la moisissure grise ou la pourriture grise, se propage plus rapidement en raison de l’humidité. Le brouillard et l’humidité n’aident pas les champs à sécher. Les champs sont détrempés, dénote Mathieu Chénard.

La fraise présente une teinte très brune avec des petits points gris, signes de moisissure.

Les pluies qui ont succédé à la vague de chaleur ont été propices à l'installation de la moisissure grise sur les fraises.

Photo : Radio-Canada / François Gagnon

L'Association des producteurs de fraises et framboises affirme que les journées consécutives de pluie est un terreau fertile pour l'apparition de maladies dont les moisissures. Elle redoute que les framboises soient davantage fragilisées.

Ce que l’on vit, c’est anormal, c’est un cumul de plusieurs conditions météorologiques. C’est une année particulière et remplie de défis.

Une citation de Stéphanie Forcier, directrice générale pour l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec

Selon l'Association des producteurs de fraises et framboises du Québec, la situation s'observe à l'échelle de la province. 35 % de pertes, c’est le seuil minimum pour les producteurs de fraises et framboises cette année, estime sa directrice générale, Stéphanie Forcier.

Avec les informations de Roxane Tremblay et de Lisa-Marie Bélanger

  • Perrine Bullant
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