(Québec) Le Québec pourrait s’endetter davantage pour accélérer la transition énergétique, a suggéré l’opposition officielle au gouvernement Legault mercredi.
Le Parti libéral du Québec (PLQ) voudrait ainsi que le gouvernement caquiste fasse comme le gouvernement de Justin Trudeau dans son budget déposé mardi, mais sa position a été nuancée plus tard en journée.
La ministre fédérale des Finances, Chrystia Freeland, a annoncé 80 milliards sur 10 ans pour l’ensemble des provinces en vue d’accélérer la transition vers une économie sans hydrocarbures.
En mêlée de presse mercredi matin, le porte-parole du PLQ en matière d’Économie, Frédéric Beauchemin, a d’abord vu dans ce plan une « menace » à « l’avantage stratégique » du Québec en énergies renouvelables, puisque les autres provinces pourront aussi le concurrencer.
« Le 80 milliards va aller vers les projets les plus structurants pour l’ensemble de l’économie », a-t-il déclaré.
Il a aussi pressé les caquistes d’aller récupérer la part des 80 milliards qui reviendraient au Québec, soit environ 20 milliards selon son estimation.
Mais surtout, il a plaidé pour une augmentation de la dette du Québec, c’est-à-dire que le gouvernement Legault emprunte davantage pour investir plus massivement dans la transition énergétique, et ainsi sortir plus rapidement des énergies fossiles.
Au 31 mars, la dette du Québec devrait s’élever à 206,8 milliards, soit 37,4 % du Produit intérieur brut (PIB).
« Je crois sincèrement que, si on a une élévation temporaire de notre ratio dette-PIB pour pouvoir aller chercher une transition verte accélérée, c’est une décision qui serait probablement la bonne, en tant que père de famille, étant donné l’ensemble des bénéfices qui vient avec l’accélération de la transition verte. »
La porte-parole de l’aile parlementaire du PLQ, Catherine Dostie, a tenu en fin de journée mercredi à nuancer la position du député libéral.
En entrevue téléphonique, elle a dit que le Québec « peut s’endetter » et non « devrait s’endetter » davantage.
« C’est une décision qui pourrait être prise », a-t-elle laissé entendre, en ajoutant que « ce n’est pas une demande » de l’opposition libérale.
La cible de réduction de la dette nette à 30 % du PIB a été reportée de 10 à 15 ans, en 2037-2038, par le ministre des Finances, Eric Girard, dans son budget déposé la semaine dernière.
Le déficit budgétaire 2022-2023 après versement au Fonds des générations s’élèvera à près de 4,6 milliards.
En 2023-2024, il devrait s’établir à 4 milliards. Il sera par la suite réduit de 1 milliard par année jusqu’à l’atteinte de l’équilibre budgétaire en 2027-2028.
Québec pourrait s'endetter plus pour accélérer la transition, suggère le PLQ - La Presse
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