À peine 18 mois après sa naissance, le vilain petit canard de plastique se remplume au point de ressembler de plus en plus à un cygne.
La firme spécialisée en systèmes de gestion de contenu RubberDuck CMS, fondée au début de 2020, a vu son chiffre d’affaires multiplié par trois depuis le début de l’année 2022.
La jeune firme de Mascouche propose une « révolutionnaire » plateforme de création et édition de sites web — un secteur d’activité particulièrement encombré.
Elle vient de compléter une campagne de financement qui lui a permis de réunir un million de dollars auprès d’investisseurs privés. Cette cagnotte permettra « de sécuriser notre main-d’œuvre pour s’assurer qu’on ne perde pas nos bons et merveilleux employés, et de développer nos campagnes publicitaires à l’extérieur du Québec », indique le fondateur de l’entreprise, Jonathan Thiffault.
La naissance
RubberDuck ? Ce nom, qui ne doit rien à Andersen, provient de cette habitude qu’ont les programmeurs de repérer les erreurs dans leurs lignes de programmation en les récitant à voix haute devant un collègue, ou à défaut devant un petit canard de plastique déposé sur leur bureau.
L’entreprise est issue de la firme Cameleon, qui s’est consacrée pendant 20 ans à la conception de sites web pour les agences de communication et de publicité du Québec.
Sa technologie commençant à prendre de l’âge, l’entreprise a demandé à une douzaine d’agences quelles seraient les caractéristiques idéales d’une plateforme de conception de sites web facile et rapide à utiliser. Munie de cette « liste d’épicerie », l’équipe de Cameleon a testé plus de 200 plateformes, dont aucune « n’était capable d’offrir ne serait-ce que la moitié des fonctionnalités correspondant aux demandes des agences, relate Jonathan Thiffault. On s’est donné comme défi de la bâtir nous-mêmes. »
La version préliminaire, achevée en 2019, s’est montrée tellement prometteuse que les agences clientes de Cameleon lui ont annoncé qu’elles n’auraient plus besoin de ses services pour concevoir les sites web de leurs propres clients.
La conclusion s’est vite imposée : « Au lieu de vendre des services de création de sites web, on va vendre la plateforme qui permet de créer des sites web. »
Jonathan Thiffault a alors fondé RubberDuck en y transférant l’essentiel du personnel de Cameleon.
Plus vite et mieux
« Ce que les agences veulent, c’est bâtir des sites web plus rapidement, donc qui leur coûtent moins cher en termes de main-d’œuvre, sans avoir à sacrifier le niveau de qualité », décrit Jonathan Thiffault.
« En ce moment, c’est le calvaire des agences. Avec les plateformes qui permettent de faire des sites web relativement rapidement, le niveau de qualité du site est pathétique. »
Les outils les plus performants exigent des compétences techniques habituellement réservées aux programmeurs ou designers web.
« C’est vraiment dans cette espèce d’entre-deux qu’on vient se nicher », ajoute-t-il.
« Dans le fond, on permet à Joe Plombier et à l’électricien d’avoir un site web de grande qualité, produit super rapidement. On parle d’une demi-journée à une journée normalement pour bâtir un site web avec RubberDuck. Ça va lui coûter 500 $, 1000 $, 2000 $ au maximum, et il a le meilleur site web qu’il a jamais eu de sa vie. »
Rare modèle d’affaires
Le modèle d’affaires est lui aussi rarissime dans le milieu des systèmes de gestion de contenu. Les clients directs de RubberDuck — agences, concepteurs autonomes – utilisent gratuitement sa plateforme pour créer des sites web pour leurs propres clients.
Ce sont ces derniers qui paient un abonnement mensuel à RubberDuck, qui remet une ristourne aux agences.
Départ canon
Après quelques tests pour élaborer sa stratégie de mise en marché, RubberDuck a proposé sa plateforme à ses clients potentiels.
« Rapidement, à l’intérieur de trois mois, on a atteint 150 agences partenaires au Québec, informe Jonathan Thiffault. Une agence sur deux qui a vu RubberDuck a décidé de s’inscrire. »
Une toute nouvelle version « libre-service » de la plateforme, qui s’installe sans intervention du personnel de RubberDuck, est lancée cette semaine.
Multilingue
L’une des caractéristiques essentielles de la plateforme RubberDuck est sa facilité à créer des sites multilingues, une préoccupation fondamentale au Québec, mais ignorée par les concurrents américains. C’est d’ailleurs un avantage marqué sur le continent européen, où RubberDuck espère déployer ses ailes caoutchoutées.
« Avec tous les pays environnants, c’est vraiment quelque chose de super important pour eux. Ils n’ont pas de solution pour le moment. C’est un marché qu’on va pouvoir percer avec ce différenciateur-là. »
Déjà, de leur propre initiative, une agence américaine et une agence britannique ont demandé à établir un partenariat avec RubberDuck.
Bref, tout flotte.
Tant qu’à agrandir…
Arche comme dans architecture. Bon, les deux mots n’ont rien en commun, mais il demeure que c’est avec une grande arche en plein cintre, comme un arc roman épuré, que la firme Blanchette Architectes a marqué l’agrandissement et l’aménagement intérieur des bureaux de la firme montréalaise Vention, spécialisée en automatisation industrielle, qui a presque doublé son personnel depuis un an. Pour occuper le vaste espace intérieur de l’ancienne usine, les architectes ont créé en son centre un lieu de rassemblement, à la manière des villages d’autrefois, serrés autour de leur église. Vention a ainsi ajouté plus de 15 000 pi2 sur deux étages à ses installations du quartier montréalais Saint-Henri.
Les travaux, terminés en juin dernier, ont respecté le budget de 80 $/pi2. Fondée en 2016, Vention compte plus de 3000 clients sur cinq continents et dans 25 secteurs industriels. Elle a ouvert des bureaux à Berlin en 2021 et à Boston en 2022. La pénurie de main-d’œuvre dans les entreprises manufacturières multiplie les besoins en automatisation. « Dans la dernière année seulement (août 2021 à juillet 2022), nous avons embauché 147 employés à travers nos trois bureaux », a informé par courriel Sophie Ducharme, responsable du marketing chez Vention. L’entreprise emploie désormais plus de 330 personnes.
Après Verre Select, le géant américain ODL achète Robover
L’annonce s’est faite sans fracas et en toute transparence, mais en anglais : le fabricant américain de verre décoratif pour portes et fenêtres ODL, de Zeeland au Michigan, a annoncé le 11 août dernier qu’il a acquis le fabricant de vitrage isolant Robover, de Québec. Fondée en 1999 par Pierre Tardif, l’entreprise familiale québécoise était dirigée par sa fille Anne Tardif depuis 2009. Sa clientèle est principalement composée de manufacturiers de portes et fenêtres et de vitriers. Anne Tardif a fait savoir dans le communiqué émis par ODL que ce partenariat assurait la croissance future de son entreprise et lui permettrait d’améliorer ses gammes de produits et ses procédés et d’étendre sa portée au Canada et outre-frontière.
ODL a indiqué qu’elle conserve les installations et les employés de Robover. Il s’agit de la deuxième acquisition en sol québécois pour ODL. Le géant américain avait déjà franchi le seuil en janvier dernier en achetant le fabricant de portes vitrées et de verre décoratif Verre Select, de Terrebonne. Outre le Canada et les États-Unis, ODL possède des sites de production au Mexique, en Europe et en Asie.
120 bougies pour Urgel Bourgie
C’est la fête chez Urgel Bourgie. Les réjouissances sont toujours délicates à exprimer dans le secteur des services funéraires, mais le thanatologue entend néanmoins célébrer son 120e anniversaire. Fondée en 1902, l’entreprise jubilaire veut profiter de l’évènement pour démystifier divers sujets qui causent généralement des temps morts dans la conversation. « Nous profitons de notre 120e anniversaire afin d’ouvrir le dialogue et de déconstruire les tabous au sujet des services funéraires pour que toutes et tous se sentent à leur aise d’en parler », a indiqué Patrice Chavegros, directeur général d’Urgel Bourgie/Athos, dans un communiqué.
L’entreprise prévoit organiser au cours de la prochaine année divers évènements qui permettront au tout-venant d’aborder sans détour les questions relatives aux rituels, aux cimetières et aux modes de disposition. Des journées portes ouvertes et un festival des lumières sont notamment prévus. Urgel Bourgie a d’une certaine manière enterré sa vie de garçon lors de son mariage avec la société Athos Services Commémoratifs en 2012. Athos regroupe au Québec 21 enseignes funéraires et complexes multifonctionnels ainsi que cinq cimetières. L’entreprise emploie plus de 400 personnes.
8 sur 10
C’est la proportion (82 %) des consommateurs québécois qui disent passer en 2022 autant ou davantage de commandes à emporter que l’année dernière, selon un nouveau rapport de DoorDash et Restaurants Canada.
Univers PME | Le canard révolutionnaire | La Presse - La Presse
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