Le projet de géolagon du promoteur Louis Massicotte continue de susciter de la grogne et alimente les questionnements dans la région de Charlevoix, où il doit être implanté. Alors que les détails du projet n’ont toujours pas été présentés aux citoyens, la candidate de Québec solidaire le rejette déjà avec fermeté.
Je suis hautement préoccupée par l'attitude de M. Massicotte et sur la façon dont il tente d'implanter son projet dans notre milieu sans concertation
, indique la candidate solidaire dans Charlevoix-Côte-de-Beaupré, Myriam Fortin.
« Il est grand temps de mettre un frein à ce projet qui relève davantage du fantasme d’un promoteur qu’à une réponse aux enjeux réels de nos collectivités. »
La candidate invoque notamment les enjeux de logement dans la circonscription pour justifier son opposition à ce géolagon parachuté
à Petite-Rivière-Saint-François, dans Charlevoix. Louis Massicotte a l’intention de construire 300 chalets autour d’un grand lagon chauffé grâce aux énergies renouvelables.
Bien que le promoteur se targue de présenter un projet entièrement carboneutre, propulsé par la géothermie et l’énergie solaire, l’avocate de formation émet des réserves.
Est-ce que ça en fait un projet globalement vert? On ne connaît pas les impacts sur le territoire qui est visé à Petite-Rivière-Saint-François
, souligne-t-elle.
Des manipulations politiques
À toutes ces critiques formulées par Myriam Fortin, le promoteur répond : Le projet de géolagon relève d’une démarche scientifique rigoureuse et indéniable et non d’un fantasme. Il est assurément un exemple en matière de développement durable et il sera une démonstration de ce l’on peut faire en faveur de la transition énergétique.
Louis Massicotte ajoute que les manipulations politiques de candidats aux prochaines élections qui veulent attirer l’attention du public sur leur petite personne ne [le] ralentiront pas dans [son] objectif de tenter d’être un acteur de changement en faveur de l’environnement
.
Le géolagon est, selon lui, un projet exceptionnel pour les gens qui prendront le temps de s’informer, car il amorce une démarche de création d’un village autosuffisant avec des énergies renouvelables localement produites
.
Le candidat du Parti québécois dans la circonscription, Lucien Rodrigue, souhaite lui aussi que le promoteur dévoile rapidement les détails de son projet.
C'est difficile de se prononcer, d'être pour ou contre. Il faut avoir une preuve d'acceptabilité sociale. Ça, on ne l'a pas présentement
, note-t-il.
Louis Massicotte affirme toujours qu’une rencontre citoyenne est prévue d’ici la fin du mois d’août, mais aucune date n’a encore été annoncée.
Un BAPE nécessaire?
Le projet est loin de faire l'unanimité sur le plan politique. Si le maire de Petite-Rivière-Saint-François s'est montré favorable au projet, la mairesse de Saint-Urbain, Claudette Simard, l'a quant à elle pourfendu.
Lucien Rodrigue se demande aussi pourquoi le promoteur n’a pas déjà soumis son projet au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement, le BAPE. La construction des 150 premiers chalets doit commencer à l’hiver 2023.
Si on soumet ça au BAPE et que c'est refusé, qu'adviendra-t-il des 150 unités en question?
, s’interroge le candidat péquiste.
Le principal intéressé ne croit pas que cette étape soit nécessaire.
On a toujours dit que [le lagon] serait hors terre, précise simplement Louis Massicotte. C’est principalement soumis à la RBQ. C’est compatible avec le zonage en place.
« Un projet de village touristique, c'est un projet qui doit suivre les règles à la fois municipales et les règles de l'environnement en général. »
Des objectifs exemplaires
Ce genre de projet, c'est toujours difficile de les emmener
, admet Daniele Oppizzi, un partenaire d’affaires de Louis Massicotte.
Ce spécialiste en énergie solaire est à la tête de l’entreprise iLAND maisons solaires. C’est lui qui a évalué la capacité du site à produire de l’énergie renouvelable. Il estime que le géolagon devra puiser dans la géothermie, la biomasse, ainsi que dans l’énergie solaire thermique et photovoltaïque pour être complètement indépendant.
Avec ces quatre technologies différentes, d'après les premiers calculs, on arrive à produire l'intégralité de l'énergie pour le géolagon
, affirme-t-il.
S’il a accepté de se joindre à Louis Massicotte, c’est parce qu’il croit que des régions récréotouristiques comme Charlevoix ont tout à gagner dans de tels projets de développement durable.
C'est un projet qui est exemplaire en termes d'objectifs
, croit-il.
Avec les informations de Louis-Philippe Arsenault
QS appelle à rejeter le projet de géolagon dans Charlevoix - Radio-Canada.ca
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